Cette rare décision du gouvernement actuel – approuvée par le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich lui-même, aussi chargé des Affaires civiles en Cisjordanie –, alors que ses membres ne cessent d’encourager la colonisation. Mais cela n’occulte en rien le fait que le processus de colonisation est toujours en vigueur en terre palestinienne, au détriment des ayant-droit. Une injustice qui semble ne pas faire l’unanimité parmi les Israéliens. « Fini le silence. Il est temps d’agir. » C’est le cri lancé par près de 1 500 universitaires, dont plus de la moitié israéliens, contre l’occupation des territoires palestiniens. Les auteurs de cette lettre ouverte adressée aux institutions juives en Amérique du Nord assimilent la situation qui prévaut dans cette région à un régime d’apartheid. « Apartheid », c’est le mot qui fâche en Israël. Les signataires de la lettre ouverte rappellent que les Palestiniens sont privés de la quasi-totalité des droits fondamentaux, y compris le droit de vote et de protestation. Les forces israéliennes ont tué depuis le début de l’année plus de 190 Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza et démoli plus de 590 structures.
« Il existe un lien clair entre l’érosion de la démocratie en Israël et l’occupation des territoires palestiniens, analyse Shira Klein, Israélienne, professeure associée d’histoire à l’université Chapman aux États-Unis, à l’origine de cette pétition. Nous décrivons cette occupation comme un régime d’apartheid. Les colons juifs vivent sous un système juridique entièrement différent de celui des Palestiniens. Les Palestiniens n’ont aucun droit démocratique, ils n’ont pas le droit de voter pour le pouvoir qui les contrôle et ils sont soumis à une violence incessante. »
Les auteurs de la lettre demandent notamment la limitation de l’utilisation de l’aide militaire US dans les territoires palestiniens occupés et la fin de ce qu’ils qualifient de l’impunité d’Israël au sein des organisations internationales.