Un mort et plusieurs dizaines de blessés palestiniens par balles ont été signalés mardi soir, à Huwara, bourgade palestinienne à proximité de Naplouse, ainsi que dans le village Al-Lubban al-Sharqiya, là où une expédition punitive des colons a été menée en représailles à la fusillade qui a eu lieu un peu plus tôt dans la journée.
Dans l’après-midi, deux assaillants palestiniens avaient ouvert le feu sur une station-service aux abords de la colonie israélienne d’Eli, tuant trois personnes. Ils ont ensuite abattu un autre Israélien qui faisait le plein de carburant. Les assaillants, de la branche armée du Hamas, ont été tués à leur tour, et le mouvement islamiste dans la bande de Gaza a parlé de cette attaque comme une « réponse aux crimes de l’occupation dans le camp de Jénine ».
La veille, l’armée avait en effet mené un raid sanglant dans cette ville du nord de la Cisjordanie, foyer d’une résistance palestinienne armée. Les combats avaient duré presque dix heures, un hélicoptère avait mené des frappes aériennes : sept Palestiniens ont été tués, dont deux mineurs, plus de 90 autres ont été blessés, ainsi que huit soldats israéliens.
Cet enchaînement de violence fait craindre le pire, avec un bilan plus lourd et une répression d’une ampleur inédite depuis presque vingt ans. Quant à la coalition d’extrême droite au sein du gouvernement israélien, elle multiplie ses appels à une opération militaire de grande ampleur en Cisjordanie.
Depuis le début de l’année, les violences ont fait au moins 166 morts côté palestinien, et une vingtaine côté israélien.
Les Palestiniens le répètent inlassablement : « Tant que l’occupation, les violences, la répression se poursuivront, les Israéliens ne pourront pas, eux non plus, vivre en paix. »
En janvier dernier déjà, l’année avait débuté sur ce même scénario : raid meurtrier de l’armée israélienne à Jénine, une dizaine de Palestiniens, combattants et civils, tués, et le lendemain, attentat à Jérusalem : sept Israéliens abattus par balle.
L’armée précisait mardi avoir « neutralisé », l’un des tireurs, et avoir lancé des recherches afin de retrouver « d’autres suspects ». L’extrême droite, au pouvoir en Israël, fulmine. En pleurs au Parlement, une députée du parti Force juive, du ministre de la Sécurité nationale, le radical nationaliste Itamar Ben Gvir, exige le lancement d’une opération militaire d’envergure dans les Territoires palestiniens.