De 2010 à 2024, les relations entre Rabat et Londres ont connu une nette amélioration, notamment après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), suite aux résultats du referendum en 2016. Le 26 octobre 2019, les deux pays signaient un accord d’association qui ne fait pas l’impasse sur le Sahara récupéré par le Maroc. Une intégration validée ensuite par la justice, au grand dam des amis du Polisario. Le 5 décembre 2022, la Haute Cour britannique avait invalidé un recours déposé par l’ONG Western Sahara Campaign UK (WSCUK) réclamant l’annulation de l’Accord d’association liant Rabat à Londres et intégrant les produits du Sahara. Une décision saluée alors par le gouvernement britannique.
Fort de ce soutien, l’exécutif de R. Sunak a publiquement affirmé, en avril à la Chambre des représentants, qu’il « ne considère pas l’activité commerciale au Sahara occidental comme illégale, à condition qu’elle respecte les intérêts du peuple sahraoui ». Le 13 décembre dernier, le chef du gouvernement a désigné Rob Butler, conservateur, en tant qu’envoyé commercial du Premier ministre auprès du Maroc. Ce qui n’a pas échappé aux critiques des députés travaillistes qui ont interpellé, à plusieurs reprises, le gouvernement sur le dossier du Sahara. En font foi les questions écrites adressées au ministère des Affaires étrangères et en portant la voix du Polisario lors de réunions tenues à l’initiative de parlementaires pro-Maroc réclamant de l’exécutif de reconnaitre la marocanité du Sahara.
Quoi qu’il en soit, Jeremy Corbin, porte-drapeau de la cause du Polisario à la Chambre basse du Parlement, est de retour. Il a remporté son siège avec la casquette de député indépendant, même si l’actuel chef du gouvernement britannique a pris soin de l’écarter du Parti travailliste en 2020 pour « antisémitisme » alors qu’il ne faisait pas plus que critiquer l’entité sioniste.