Dans un communiqué à l’issue de sa réunion, jeudi 23 novembre, l’instance a souligné que cette décision « restrictive » aurait dû être prise en concertation, sans laquelle cette annonce reste « incompréhensible et en fait plus une restriction, aux yeux du corps de la presse nationale ».
Pour la FMEJ, « il aurait été plus judicieux, compte tenu du fait que l’institution d’autorégulation est actuellement gérée par une commission provisoire et que le renouvellement de la carte professionnelle a enregistré un certain retard cette année, d’éviter de recourir à la procédure du règlement spécial et, à la place, de réfléchir à des formes innovantes afin d’accélérer l’opération de renouvellement et de réalisation de la carte professionnelle, sans ajouter une nouvelle tension à la situation de crise et aux divisions que connaît le secteur depuis un certain temps ».
Alors que le secteur de la presse nationale connaît déjà plusieurs difficultés menaçant la pérennité des entreprises et le maintien des emplois, comme en témoigne le fait que le gouvernement continue à payer les salaires de nombreux journalistes, « il est insensé d’ignorer cette réalité objective et de demander à ceux qui voudraient obtenir la carte professionnelle, par exemple, de prouver le paiement effectif des obligations envers la sécurité sociale pour une année complète, d’autant que même le gouvernement qui paie actuellement les salaires est, lui-même, en retard dans le paiement des obligations de la sécurité sociale », ajoute la FMEJ.
Dans ce contexte, les interrogations demeurent sur « la justification de transformer la condition de déclaration à la Sécurité sociale en condition de paiement effectif des droits qui en résultent pendant une année complète au lieu de trois mois, et sur la légalité de cette mesure, en plus du fait d’exiger le diplôme bien déjà présenté auparavant ». « Ceci n’est lié ni à la situation des salariés, ni à aucune forme de fraude, en ce sens que la FMEJ exige que les entreprises membres respectent leurs obligations matérielles et sociales envers leurs salariés avant même leur adhésion », souligne la même source, insistant qu’« il s’agit ici de respecter les lois, les institutions et les prérogatives, sans surenchère ni unilatéralisme ».
En l’espèce, la FMEJ estime que la commission provisoire du CNP « ne doit pas se transformer en un service qui représente ceux de la Sécurité sociale et de la Direction des impôts dans le recouvrement des cotisations et des paiements, comme c’est le cas dans tous les secteurs, d’autant plus qu’il existe dans le pays un Code du travail réglementant les relations entre l’employeur et le salarié, de même que tout régime spécial ne doit pas être en dehors ou en contradiction avec ce qui est initialement énoncé dans les lois ».
Par ailleurs, la FMEJ a abordé la question du salaire minimum, rappelant « les exigences fixées par la convention collective, signée il y a des années, qui concerne la presse écrite, et une décision antérieure, mise en œuvre depuis des années également, qui concerne les sites électroniques et la presse régionale, et qui prévoit la moitié de ce qui est exigé dans la convention collective en vigueur ». Au vu de la réalité du secteur et de la crise aiguë qu’il vit, « il est logique, au moins, de continuer à appliquer cette exigence pour la presse régionale et les sites Internet, au lieu de rechercher un durcissement exagéré », plaide la fédération.
Dans le cadre de ses efforts à coopérer et éviter les tensions artificielles, la FMEJ appelle ainsi « toutes les parties concernées à examiner attentivement la réalité du secteur de la presse écrite et électronique dans notre pays et à prendre conscience de ses situations économiques telles qu’elles sont et non pas telles que certains le souhaitent ou l’imaginent ».