Chat échaudé craint eau froide !Même si rien n’est encore officiellement arrêté, le projet des partis de la majorité gouvernementale, RNI, PAM et Istiqlal, de présenter des listes communs aux élections législatives de 2026, nourrit déjà les appréhensions de la direction du PJD.
Abdelilah Benkirane est revenu, samedi, sur le sujet lors de l’ouverture de la réunion du secrétariat général de son parti. A ses yeux, « si cette décision de la majorité est mise en œuvre, elle traduira alors une tendance de leur part à opter pour la solution de facilité ».
Bien plus, A. Benkirane voit en ce projet un pur « bricolage politique » conçu par « les opposants au PJD afin qu’ils passent les prochaines élections législatives comme ils le souhaitent ». En d’autres termes, il s’agit ni plus ni moins que du façonnage d’une carte politique qui ne différerait guère de celle d’aujourd’hui, avec la domination des mêmes partis formant la majorité actuelle.
La mise en place des listes communes ne relève pourtant pas de l’hérésie dans le pays. Aux législatives de 1993, l’USFP et l’Istiqlal avaient présenté des candidatures communes sous la bannière du « Bloc démocratique », depuis tombé en désuétude. L’Union constitutionnelle (UC) et le Rassemblement national des indépendants (RNI), avaient opté, elles aussi, pour le même procédé.
L’attitude frileuse du PJD conduit à dire que de grandes manœuvres devraient marquer les prochaines consultations politiques avec l’Intérieur pour préparer les futures échéances électorales. Des arbitrages avalisés par les divers acteurs sortira, à n’en point douter, la nouvelle carte politique du pays. Celle-là même que nombre d’observateurs trouvent des plus aléatoires au regard de l’esprit de défiance qui anime la majorité silencieuse peu tentée par les urnes et leur verdict.