Avant son entrée, les sièges de plusieurs pays étaient déjà vides : ceux de la Palestine, de l’Iran, du Qatar, du Koweït, de l’Algérie et de l’Arabie saoudite. Les représentants de 10 autres pays se sont retirés dès qu’il est entré, dont ceux de la Turquie. « Dès le moment où Le Premier ministre est entré, nous avons vu des dizaines de diplomates quitter la salle », a rapporté la chaine 12 israélienne.
Le Premier ministre de la Slovénie avait dans son discours auparavant réclamé de mettre fin à l’occupation israélienne de la Palestine et la cessation de l’effusion du sang du peuple palestinien. « Laissez-moi envoyer un message clair au Premier ministre israélien, cessez l’effusion du sang, cessez la guerre, cessez les souffrances, mettez fin à l’occupation de la Palestine », a-t-il dit.
Le président de l’Autorité palestinienne avait quant à lui assure qu’« Israël, qui refuse d’appliquer les résolutions des Nations unies, ne mérite pas d’être un membre de cette organisation internationale ». Il a fait allusion au refus israélien de la création d’un Etat Palestinien, en application aux résolutions internationales et aux accords d’Oslo. Mahmoud Abbas a été très applaudi.
Dans les rues de New York, des milliers d’opposants aux bombardements israéliens sur Gaza et sur le Liban ont manifesté. Quelques heurts les ont même opposé aux de l’ordre.
Tout cela n’a pas empêché B. Netanyahu de prononcer son discours de va-t’en guerre pendant 35 minutes. Après avoir qualifié d’un air hautain les discours des dirigeants qui ont demandé de mettre fin à la guerre et à l’occupation de la Palestine de « mensonges et de calomnies » et déclarant chercher à « rétablir la vérité », il a dit, concernant le Liban, que « tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n’a pas d’autre choix, et Israël a le droit de mettre fin à cette menace et de faire revenir ses citoyens chez eux en sécurité », et l’offensive se poursuivra « jusqu’à ce que tous nos objectifs soient atteints ».
Selon les médias, les propos de B. Netanyahu à l’ONU douchent l’espoir d’une trêve de 21 jours, avancée par les Etats-Unis et la France. Washington avait auparavant accordé un nouveau train d’aide de 8,7 milliards de dollars « en soutien à l’effort militaire en cours d’Israël ». Plus de 1.500 libanais ont été tués depuis le 8 octobre date à laquelle la résistance libanaise a ouvert le front de soutien à la bande de Gaza.
Concernant la bande de Gaza, le Premier ministre israélien a dit que le Hamas devrait « déposer les armes ». « Tout ce que le Hamas a à faire, c’est de se rendre, déposer les armes et libérer les otages », a-t-il déclaré. « Le Hamas doit partir […] S’ils (les combattants du Hamas) ne le font pas, nous nous battrons jusqu’à obtenir une victoire, une victoire totale. Il n’y a pas d’alternative », a-t-il encore dit. Depuis le 7 octobre, l’armée d’occupation mène une guerre sans merci contre la bande de Gaza où elle a tué jusqu’à ce jour 41.534 Palestiniens, blessé plus de 100 mille et transformées la vie des survivants en un calvaire, menacés par la mort, la famine et les maladies.
Le dirigeant sioniste n’a pas manqué de menacer l’Iran. « Si vous nous frappez, nous vous frapperons. » « Il n’y a aucun endroit en Iran que le long bras d’Israël ne peut atteindre », a-t-il aussi prévenu.
L’Onu n’a pas été épargnée non plus de l’arrogance de ce dirigeant qui se croit au-dessus de tout. « Je vous le dis, jusqu’à ce qu’Israël, jusqu’à ce que l’État juif, soit traité comme les autres nations, jusqu’à ce que marécage antisémite soit asséché, l’Onu sera considérée par les gens justes comme rien de plus qu’une farce méprisante », a-t-il lancé. Evoquant les mandats d’arrêt imminents de la Cour Pénale Internationale, il les a taxés de « l’antisémitisme pur et simple » au mépris de la justice internationale.
Au cours de son discours, B. Netanyahu a brandi deux cartes intitulées respectivement : « La malédiction » et « La bénédiction ». La première illustre l’intégration potentielle d’Israël au Moyen-Orient par rapport à l’influence de l’Iran dans toute la région avec un « arc de la terreur » : Syrie, Irak, Iran. Sur la carte de la malédiction, ni Gaza ni la Cisjordanie n’étaient représentés mais un « Grand Israël » annexionniste. Du déjà vu ! L’année dernière, devant l’Assemblée générale, il avait brandi une carte illustrant un « nouveau Moyen-Orient » sans la moindre trace de la Palestine.
