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B. al-Assad à Alep : La Syrie cicatrise dans la douleur

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Le président syrien s’est rendu vendredi 8 juillet, pour la première fois depuis le début du conflit en 2011, dans la province d’Alep (Nord). Bain de foule et acclamations pour le couple présidentiel dans le vieux marché de la ville martyrisée par la guerre. Bachar al-Assad a aussi visité l’une des principales centrales thermiques du pays et une station de pompage d’eau. Signal fort a destination de l’opinion quant à la résilience de la Syrie.

B. al-Assad s’est rendu à la centrale électrique d’Alep dans l’est de la province éponyme, pour assister «au lancement des travaux» dans une partie de l’usine, selon un message de la présidence syrienne sur Telegram. «La province d’Alep a souffert du terrorisme et du sabotage plus que les autres gouvernorats, et par conséquent les habitants d’Alep ont le droit d’être le plus grand bénéficiaire de la réparation de la station», a indiqué la présidence, citant B. al-Assad.

Le président syrien a participé, avec les ouvriers et les techniciens de la station de pompage d’eau de Tal Hassel dans la banlieue d’Alep, au lancement des opérations de pompage d’eau réelles et permanentes vers la zone de la chute d’eau à Handarat pour alimenter la rivière Queiq, ainsi le l’eau du fleuve traverse les quartiers et les rues de la ville d’Alep. Cette eau irriguera environ 8 500 hectares de terres agricoles dans les plaines du sud d’Alep.

Le président a souligné l’importance de réhabiliter l’ensemble des moteurs de la station car il s’agit d’une partie importante du système d’irrigation dans les plaines agricoles d’Alep, tout en soulignant l’importance de la réhabilitation rapide des deux moteurs restants de la station pour irriguer de plus grandes surfaces de terres agricoles, tout en continuant à fournir aux usines et ateliers de la ville industrielle de Sheikh Najjar des quantités d’eau suffisantes.

Les djihadistes d’Al-Nosra, filiale locale d’Al-Qaida, soutenue par Ankara, a fait tonner son artillerie en ciblant la banlieue d’Alep, mais aussi d’autres localités dans le nord syrien. Ce « baroud d’honneur » survient aussi après l’envoi par Damas et Moscou de renforts dans la zone pour dissuader la Turquie de toute opération militaire d’envergure, comme l’annonçait le Président Recep Tayyep Erdogan. Ce dernier ayant toujours en tête de mettre en place une zone-tampon qui s’enfonce de 30 km à l’intérieur du territoire syrien. Objectif qui a rencontré les vétos de la Russie et de l’Iran, alliés de la Syrie.

Véto russe

Loin de là, et depuis New York, la Russie a opposé son véto, le même jour de la visite de B. al-Assad à Alep, lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU concernant l’autorisation d’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie. Elle estime que le projet « faisait fi de la souveraineté de Damas ». La Russie a mis son veto vendredi lors d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU à un projet de résolution de la Norvège et de l’Irlande prolongeant d’un an l’autorisation d’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie sans l’aval de Damas, Moscou n’acceptant qu’une extension de six mois.

L’autorisation transfrontalière expire dimanche. Elle est en vigueur depuis 2014 et vient en aide via le point de passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque à plus de 2,4 millions de personnes dans la région d’Idleb (nord-ouest) sous contrôle de groupes djihadistes et des rebelles.

Treize pays sur les quinze du Conseil de sécurité ont voté en faveur du texte. La Chine, qui a souvent dans le passé accompagné la Russie dans son utilisation du veto, a choisi cette fois l’abstention, un geste remarqué dans le camp occidental.

« Le projet faisait fi de la souveraineté de Damas », a dénoncé Dmitry Polyanskiy, ambassadeur russe adjoint à l’ONU, en regrettant  « l’entêtement » des Occidentaux à vouloir imposer une nouvelle durée d’un an pour l’autorisation. La Russie a mis sur la table du Conseil de sécurité un texte concurrent prévoyant une extension de six mois, a-t-il rappelé.

L’échéance de la fin de l’autorisation dimanche laisse encore du temps aux membres du Conseil de sécurité pour trouver un terrain d’entente d’ici à dimanche soir, au pire lundi, notent les observateurs.

Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine à l’ONU, a déploré l’attitude de la Russie. Il s’agissait d’un « texte de compromis » proposé par la Norvège et l’Irlande, a-t-elle fait valoir. Six mois sont insuffisants pour assurer une aide sérieuse à la population qui nécessite « un calendrier clair », a souligné la diplomate.

Au nom des dix membres non permanents du Conseil, le Kenya avait annoncé avant le vote que ce groupe était « favorable » à une extension de douze mois. Depuis mercredi, les 15 membres du Conseil de sécurité étaient en négociations continues pour tenter de sortir de l’impasse entre les deux durées contradictoires proposées par les Occidentaux et la Russie. En vain.

Le texte proposé par la Norvège et l’Irlande, gestionnaires du dossier au Conseil de sécurité, incluait une prolongation de six mois jusqu’au 10 janvier 2023, « avec une extension de six mois supplémentaires, jusqu’au 10 juillet 2023, sauf si le Conseil en décide autrement ».

L’extension aurait aussi été conditionnée à un « rapport substantiel » du secrétaire général, notamment sur la transparence des cargaisons d’aide, sur les progrès pour acheminer une assistance à partir de Damas à travers les lignes de front, et sur les progrès réalisés pour « des projets de réhabilitation rapide en lien avec les besoins humanitaires ».

Dans son texte, qui devait être mis au vote dans la foulée, la Russie propose de son côté une prolongation de « six mois, soit jusqu’au 10 janvier 2023 », avec une perspective de « prolongation de six mois supplémentaires, jusqu’au 10 juillet 2023, nécessitant une résolution distincte ».

Rapt US

En Syrie, les Américains persistent à piller le pays. Ainsi, l’agence syrienne officielle Sana a rendu compte de plusieurs convois de camions citernes appartenant à l’armée US et transportant du pétrole syrien vers le territoire irakien. Selon les sources de l’agence, un convoi est sorti vendredi 8 juillet, « en deux lots, en empruntant les points de passage illégaux d’Al-Walid et Mahmoudiya, les camions citernes avaient été chargés de pétrole volé des puits d’Al-Jazeera, Ramelan et Al-Chaddadi ». Des sources spéciales ont rapporté que le premier lot était formé «d’un convoi de 35 véhicules, dont 20 camions citernes chargés de pétrole volé dans des puits de pétrole syriens d’al-Jazeera, en plus d’un certain nombre de camions couverts et de réfrigérateurs. Ils se sont dirigés par le passage illégal d’Al-Walid vers le nord de l’Irak.»

Quant au deuxième convoi, il était formé « de 25 camions citernes, chargés de pétrole syrien volé dans les champs pétrolifères de Ramelan et d’Al-Chaddadi. Il s’est dirigé vers le territoire irakien par le point de passage illégal de Mahmoudiya dans la campagne de Yaarubiyah ».
Ce convoi était escorté par trois hélicoptères US qui effectuaient des vols à basse altitude.

Il y a quelques jours, les forces US avaient escorté un convoi de 55 camions citernes chargés de pétrole syrien vers le territoire irakien, en traversant le passage de Mahmoudiya dans la campagne de Yaarubiyah, au nord-est de Hassaké.

Selon le site web de la télévision libanaise d’information al-Mayadeen, les États-Unis d’Amérique disposent de 24 bases militaires illégales et de 4 points de présence sur le territoire syrien. La plupart sont situés dans l’est de l’Euphrate et le désert syrien. Les bases déployées dans les gouvernorats de Hassaké, Deir Ezzor et dans le désert (Badiat) syrien comprennent environ 3 000 soldats ou plus dans certains cas, alors que les rapports précédents soumis à l’ancien président Donald Trump indiquaient que le nombre n’était que de 503 soldats.

Avant le déclenchement de la guerre, en 2010, la Syrie vendait plus de 350 000 barils de pétrole par jour : la part des champs Ramelan était proche de 100 000 barils par jour, tandis que la production du champ pétrolier Omar atteignait les 30 000 barils par jour.

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