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Au meeting de solidarité avec Gaza organisé à Rabat : K. Mechaal mobilise les Marocains

Un appel pressant a été lancé depuis Rabat pour la rupture des liens avec l’entité sioniste. Au meeting de solidarité avec Gaza organisé par le PJD dans la capitale, Abdelilah Benkirane a encore rappelé la position traditionnelle de sa formation qui rejette toute normalisation entre le Maroc et Israël. En attendant, le Maroc paie une dette de sang, plusieurs de nos compatriotes ayant succombé aux raids indiscriminés de l’armée d’occupation sur Gaza.
Au meeting de solidarité avec Gaza organisé à Rabat : K. Mechaal mobilise les Marocains

Le meeting de solidarité avec Gaza organisé par le Mouvement Unicité et Réforme (MUR), bras idéologique du PJD, a répercuté par visio-conférence, une allocution de Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas à l’étranger. Il a invité « les masses, les forces politiques islamistes et nationalistes» au Maroc « à s’adresser à la direction du pays, notamment dans ce contexte de crime à Gaza, pour qu’elle rompe les relations, mette fin à la normalisation, expulse l’ambassadeur et tourne cette page indigne pour un Etat respecté, comme le Maroc ».

K. Mechaal a estimé que la rupture des relations maroco-israéliennes « serait un grand pas » et « un moyen de pression sur les dirigeants de l’Occident et des Etats-Unis » afin qu’ils révisent leurs soutiens à Israël.

En mai 2021, le même responsable du Hamas avait qualifié la reprise des relations entre Rabat et Tel-Aviv « de coup de poignard dans notre dos et cela ne trahit pas seulement la Palestine et Al Qods. Il s’agit d’un coup porté au nationalisme arabe et une atteinte aux intérêts arabes et musulmans ».

Abdelilah Benkirane, leader du PJD, a exprimé la même attitude. Preuve en est que le secrétariat général du parti avait relevé, dans un communiqué produit la semaine dernière, qu’« afin d’accentuer la pression sur l’occupation sioniste, le PJD renouvelle son appel à rompre tout contact, communication et relation de normalisation avec l’entité sioniste usurpatrice, à fermer le soi-disant bureau de liaison israélien à Rabat et expulser officiellement tous ses représentants.»

A signaler que cette manifestation a vu la participation de Nabyl Benbdellah, SG du PPS, alors que Nabyla Mounib, ex-leader du PSU, s’est excusée.

Ce meeting politique, le premier du genre à venir épauler les manifestations de solidarité avec la lutte du peuple palestinien dans pratiquement toutes les villes du Royaume, a été organisée alors que le Maroc n’a rien entrepris, officiellement du moins, pour garantir à nombre de nos compatriotes, coincés à Gaza, une exfiltration vers l’Egypte, via le passage de Rafah. Les appels pressants lancés par les Marocains n’ont pas été entendus. Résultat, cinq de nos concitoyens ont été tués à la suite d’un bombardement israélien contre l’école Al-Fakhoura, a rapporté lundi 20 novembre les médias palestiniens. Il s’agit d’une femme, native de Taounate, qui travaille pour le compte de l’agence UNRWA de l’ONU, et son époux gazaoui, tandis que leurs filles Firdaous et Aicha ont survécu. Le raid a tué également une autre femme marocaine, née à Khémisset, et ses quatre enfants, alors que son mari jordanien a survécu. Le bilan fait état de la mort d’une autre femme marocaine, native de Tiflet, avec ses deux enfants. Son époux palestinien s’en est sorti, précise la même source. Sur la liste des victimes figurent également une femme et un homme marocains, respectivement natifs de Sefrou et Ouarzazate.

Le cas S. Boukyoud

En attendant des éclaircissements de la diplomatie marocaine, peu réactive à ce sujet, il y a lieu de noter que le procès intenté contre Said Boukyoud, expatrié, pour avoir jugé comme une « trahison » la normalisation entre Rabat et Tel-Aviv, a été marqué par un sit-in de protestation organisé lundi au niveau du siège de la Cour d’appel de Casablanca. Ce tribunal avait décidé de reporter, au 27 novembre le rendu de son verdict, dans le procès du ressortissant marocain résident au Qatar, condamné en première instance à cinq ans de prison pour « atteinte aux constantes du royaume ».

S. Boukyoud avait dénoncé, sur les réseaux sociaux, la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, actée le 10 décembre 2020. Il a qualifié cette démarche de « trahison » à la cause palestinienne. Le MRE a été interpellé le 24 juillet dernier à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, dès son arrivée de son pays de résidence, avec sa petite famille. Depuis, il est poursuivi en état d’arrestation.

L’évolution de la situation au Proche Orient, avec les massacres perpétrés par l’entité sioniste contre la population civile de Gaza, dont des Marocains, sera-t-elle prise en considération dans ce procès ? Attendons pour voir…

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