Des vidéos montrant des pèlerins confinés dans l’enceinte de la synagogue de Djerba ont circulé sur les réseaux sociaux tunisiens sans que l’on sache bien ce qui s’y passait. Une confusion à laquelle le ministère de l’Intérieur a mis fin tard dans la nuit en confirmant qu’une attaque qui visait le pèlerinage de la Ghriba avait bien eu lieu.
C’est un membre de la garde nationale maritime qui, toujours selon les autorités tunisiennes, aurait tué un de ses confrères, lui aurait dérobé son arme et se serait ensuite dirigé vers la synagogue. Aux abords du lieu de culte, il a alors ouvert le feu sur les forces de l’ordre qui le sécurisaient. L’assaillant fait alors un nouveau mort dans le rang des forces de l’ordre et tue aussi deux civils.
L’attaque fait ressurgir dans les mémoires l’attentat au camion-citerne de 2002 qui avait fait 21 morts. Le pèlerinage de la Ghriba qui draine, chaque année, des milliers de pèlerins, était depuis sous très haute surveillance des autorités tunisiennes.
Organisé au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba est au cœur des traditions des Tunisiens de confession juive, qui ne sont plus que 1 500, majoritairement installés à Djerba, contre 100 000 avant l’indépendance en 1956, écrit l’AFP. D’autres pèlerins viennent aussi traditionnellement de pays européens, des États-Unis ou encore d’Israël, mais leur nombre a considérablement diminué après l’attentat de 2002.
Paris avait condamné « avec la plus grande fermeté » l’attaque, dénonçant un acte « odieux » par la voix de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. « Nous nous tenons aux côtés de la Tunisie pour poursuivre la lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de fanatisme », a souligné par ailleurs Anne-Claire Legendre. De son côté, « Les États-Unis déplorent l’attaque perpétrée en Tunisie, qui coïncide avec le pèlerinage juif annuel attirant à la synagogue de la Ghriba des fidèles du monde entier. Nous exprimons nos condoléances au peuple tunisien et saluons l’action rapide des forces de sécurité tunisiennes », a également réagi sur Twitter Matthew Miller, porte-parole du département d’État US.