Moscou a annoncé avoir lancé « une frappe massive » à l’aide d’« armes aériennes et maritimes de haute précision à longue portée » ainsi que de drones contre « des installations d’infrastructures énergétiques critiques qui assurent le fonctionnement du complexe militaro-industriel de l’Ukraine ». « Toutes les cibles assignées ont été touchées », relève un communiqué publié par la Défense russe sur Telegram. « Les cibles de l’attaque étaient les sous-stations électriques des régions de Kiev, Vinnitsa, Jytomyr, Khmelnytsky, Dniepropetrovsk, Poltava, Nikolaev, Kirovograd et Odessa », a précisé le ministère dans un autre message. « Les stations de compression de gaz des régions de Lvov, Ivano-Frankovsk et Kharkov, qui assurent le fonctionnement du système de transport de gaz de l’Ukraine, ont également été endommagées », est-il encore précisé par la Défense russe. Cette dernière a par ailleurs revendiqué avoir frappé des « sites de stockage » d’armes transférées à l’Ukraine, dans les régions de Kiev et de Dniepropetrovsk.
À l’aube, des explosions ont été signalées dans plusieurs régions ukrainiennes, de la partie de Zaporojié, encore sous contrôle de Kiev, à celle d’Ivano-Frankovsk dans l’Ouest du pays. Dans cette dernière, Sergueï Lebedev, coordinateur de la clandestinité, a fait état sur Telegram de frappes contre « un hangar avec du matériel récemment importé », évoquant également deux F-16 qui y « étaient cachés » sans toutefois préciser si ceux-ci ont été touchés. Un peu plus au nord, dans la région de Lvov, des frappes russes contre des sites de production énergétique ont provoqué des coupures de courant, a annoncé le gouverneur régional, Maksym Kozytsky, également sur Telegram.
Aux abords de Kiev, l’agence ukrainienne Unian a diffusé des images de la centrale hydroélectrique de Kiev endommagée, évoquant des dégâts « graves ». Vitali Klitschko, maire de la capitale, a signalé des « pannes » de courant, les imputant à des « problèmes » avec le réseau électrique national.
Selon Volodymyr Zelensky, les forces russes ont lancé « plus de 100 missiles de différents types » ainsi qu’une « centaine » de drones suicide, dans ce qu’il a qualifié de « l’une des plus importantes attaques » russes contre l’Ukraine. Dans son message vidéo, posté sur Telegram, il a exigé « des solutions » de ses alliés occidentaux. « L’Amérique, la Grande-Bretagne, la France et d’autres partenaires ont la force pour nous aider à arrêter la terreur. Nous avons besoin de solutions », a-t-il déclaré après avoir fait référence à l’aide apportée à Israël par ses alliés occidentaux pour repousser l’attaque aérienne lancée mi-avril contre l’État hébreu par Téhéran. « Si cette unité a si bien fonctionné au Moyen Orient, cela devrait fonctionner en Europe aussi », a-t-il insisté. Plus tôt dans la matinée, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a déclaré que cette vague de frappes avait touché 15 régions ukrainiennes, exhortant les soutiens militaires occidentaux à fournir à Kiev des armes à longue portée, accompagné d’un feu vert pour frapper le sol russe, afin de « détruire l’endroit d’où sont lancés les missiles ».
L’armée russe mène régulièrement des frappes en Ukraine, notamment en réponse à celles effectuées par les forces de Kiev contre les installations énergétiques russes à l’aide de matériel militaire fourni par les chancelleries occidentales. Des frappes ukrainiennes en Russie qui, au cours de la première moitié de l’année, ont tué près de 500 civils, selon les chiffres annoncés début juillet par Rodion Mirochnik, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères. Cette nouvelle série de frappes survient alors que l’Ukraine a lancé au début du mois une offensive dans la région russe de Koursk.
« À la suite de l’attaque du drone, un complexe résidentiel sur la place Predmostova a été partiellement endommagé » a annoncé, tôt ce 26 août, Roman Boussarguine, gouverneur de la région de Saratov. Le bâtiment en question est le Volga Sky, a précisé Vzgliad-info, un média local qui a diffusé une vidéo de l’impact du drone ukrainien sur la façade de ce gratte-ciel d’une quarantaine d’étages. « Malheureusement, il y a des victimes », a poursuivi R. Bousarguine, précisant qu’une femme « a été hospitalisée dans un état grave ». « Les médecins se battent pour sa vie. Les autres ont été soignés sur place » est-il encore indiqué. Trois autres personnes ont été blessées dans cette attaque, d’après un bilan annoncé plus tard dans la matinée par le Comité d’enquête qui a annoncé l’ouverture d’une investigation.
Sur l’autre rive de la Volga, à Engels, un autre drone ukrainien a frappé un immeuble de la rue Pouchkine, a rapporté le responsable régional. Une attaque ukrainienne qui, cette fois, a uniquement causé des dégâts matériels. « Quatre maisons privées du village de Pribrejny, dans le district d’Engels ont aussi été endommagées », a également déploré R. Bousarguine. Cette région russe, située à plus de 700 kilomètres de la frontière ukrainienne, avait déjà été ciblée par les forces de Kiev. Ces dernières avaient, dès 2022, tenté d’atteindre l’aérodrome militaire d’Engels. Depuis le début de l’opération militaire spéciale, elles recourent massivement aux drones afin de frapper en Russie.
Par ailleurs, on signale aussi que les forces russes engagées dans l’opération spéciale ont frappé un point de déploiement de mercenaires étrangers, rapporte la Défense russe dans son bilan quotidien de l’opération militaire spéciale. Les forces ukrainiennes ont perdu plus de 1.900 soldats en 24 heures. Dans la zone de responsabilité du groupement Centre, l’ennemi a perdu plus de 500 militaires et deux chars, alors que les unités russes ont continué leur avancée. Le groupement Ouest a repoussé cinq contre-attaques, dont celles de la brigade Azov. L’ennemi a perdu jusqu’à 510 militaires et 4 dépôts de munitions. Le groupement Sud a occupé des positions plus avantageuses, en infligeant à l’ennemi la perte de 630 soldats et d’un char Abrams de production US. Les forces ukrainiennes ont perdu jusqu’à 130 soldats et un canon Caesar dans la zone de responsabilité du groupement Est. Le groupement Dniepr a éliminé jusqu’à 60 militaires ukrainiens et a détruit deux obusiers D-20. La défense aérienne russe a abattu 41 drones et 8 roquettes de HIMARS.
