« Le but de la guerre de génocide menée par Israël à Gaza est d’empêcher l’établissement d’une patrie pour les Palestiniens », a déclaré Gustavo Petro à la chaîne qatarie Al-Jazeera tout en notant que « ce qui se passe en Palestine et dans la région n’est pas seulement une guerre, mais il s’agit plutôt d’un message d’intimidation des pays du Nord envers tout le Sud.» A ses yeux, « les pays qui rêvent de contrôler le monde augmentent les tensions et les guerres, afin de préserver leur hégémonie et leur contrôle », expliquant que « les grandes puissances bafouent le droit international, les droits de l’homme et la civilisation humaine ».
Concernant la solidarité de son pays avec le peuple palestinien, G. Petro a déclaré : « Nous avons souffert de brutalités et de meurtres, par conséquent nous ressentons davantage le sens du génocide auquel le peuple palestinien est soumis ». Il a souligné que son peuple a été touché par « l’horreur des scènes de génocide qu’ils voient à Gaza et qui leur rappellent de durs souvenirs. »
En mai dernier, le président colombien a annoncé, dans un discours prononcé, lors de la célébration dans la capitale, Bogota, de la Journée internationale des travailleurs, que son pays romprait ses relations diplomatiques avec l’Occupation terroriste sioniste, en raison de sa guerre en cours contre la population civile de la bande de Gaza. Il a attribué cette décision à « l’existence d’un gouvernement et d’un président (en Israël) qui pratiquent le génocide », et a souligné que « l’ère du génocide et de l’anéantissement d’un peuple sous nos yeux ne peut pas revenir », avertissant que « si la Palestine meurt, l’humanité meurt aussi ».
En août dernier, le président colombien a signé un décret interdisant l’exportation de charbon de bois vers l’entité sioniste, soulignant que l’interdiction d’exportation vise à faire pression sur lui pour qu’il mette fin son agression brutale contre la population civile de la bande de Gaza.
Le président colombien qui affirmé que « son pays respectera la décision de la Cour pénale internationale et que si Netanyahu et son ministre de la Défense se rendent en Colombie, nous les arrêterons » a aussi souligné que « le rejet par les États-Unis d’Amérique des résolutions de la Cour pénale internationale, à laquelle ils ne voulaient pas adhérer, signifie qu’ils soutiennent les atrocités », selon ses propres termes.
Jeudi, la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a annoncé l’émission de deux mandats d’arrêt internationaux contre Netanyahu et Gallant, pour des accusations incluant le recours à la famine comme méthode de guerre et les crimes contre l’humanité, de meurtre et de persécution, dans la bande de Gaza, qui est soumise à une guerre génocidaire sioniste en cours pour la 2e année consécutive.
Le Sultan d’Ankara réagit
Lors de la 4ème édition de la Foire internationale des ONG, organisée par l’Union des organisations non gouvernementales du monde islamique (UNIDS) et la Fondation des organisations bénévoles turques (TGTV), tenue à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, le président turc a exprimé, samedi, son soutien à la décision « courageuse » de la CPI. Le chef de l’État turc a fait observer que les parties dotées de privilèges dans le système international entraînent diverses régions, notamment du monde musulman, dans une spirale d’instabilité pour leurs propres intérêts. « Les organisations et les médias internationaux ignorent les crimes contre l’humanité commis en Palestine, au Liban et dans d’autres régions du monde », a déclaré Recep Tayyip Erdogan. Et d’ajouter que « les pays qui se targuent de défendre la démocratie et les droits de l’homme alimentent l’injustice en soutenant Israël au lieu de mettre fin aux massacres et au génocide ». Il a indiqué en outre que le sang des martyrs et des blessés palestiniens rejaillira non seulement sur leurs assassins, mais aussi sur ceux qui ne font rien pour empêcher ces crimes.
R.T. Erdogan a souligné que son pays poursuivrait ses efforts pour placer Jérusalem sous parapluie internationale de manière compatible avec son statut. « En tant que monde musulman, nous devons mettre de côté les divergences de vues, adopter une position commune et agir comme un seul corps », a insisté le chef de l’État turc, déclarant soutenir « la décision courageuse » de la CPI et son application par « tous les États parties à l’accord afin de renouveler la confiance de l’humanité dans le système international. »
Les Américains mis en garde
Craig Mokhiber, ancien responsable du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, a mis en garde l’administration américaine et le Congrès des conséquences de la réaction hostile et des menaces américaines proférées contre la CPI, après avoir émis des mandats d’arrêt contre les responsables israéliens.
Le directeur démissionnaire du bureau new-yorkais du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré : « En vertu de l’article 70 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, vous pouvez être poursuivis pour avoir « entravé, intimidé ou influencé de manière corrompue un fonctionnaire de la Cour » et pour « des représailles contre un fonctionnaire du tribunal pendant l’exercice de ses fonctions ».
Les propos de C. Mokhiber surviennent après des menaces de représailles américaines adressées par des membres démocrates et républicains du Congrès à la CPI. « Si vous êtes reconnus coupables, vous risquez 5 ans de prison. De plus, votre manque de respect pour la loi entraînera un isolement encore plus grand des États-Unis sur la scène internationale. Les pays du Sud et les 124 États parties à la CPI seront contraints de s’opposer à vous. Et des gens honnêtes partout dans le monde résisteront à votre conduite criminelle », a-t-il ajouté sur son compte X.
Aux Pays-Bas, un tribunal va rendre son jugement sur une affaire exigeant le changement de politique concernant la guerre contre Gaza réclamant aux autorités néerlandaises la fin des relations militaires avec Israël à la lumière des décisions judiciaires internationales.
Réactions en cascade
Le Wall Street Journal a rapporté vendredi que les responsables israéliens sont préoccupés par la décision de la CPI de La Haye, après avoir émis deux mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et le ministre de la Défense limogé. Le journal US a souligné que « ce qui inquiète également les responsables israéliens, c’est que les détails des accusations restent secrets, et que ces détails pourraient exposer les responsables du gouvernement et de l’armée israélienne qui voyagent à l’étranger à des arrestations pour crimes de guerre ». Il a estimé que « les deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale aggravent l’isolement global d’Israël, qui est déjà sous la pression de divers pays du monde, en raison de son agression continue contre la bande de Gaza ».
Le journal américain a noté que « la décision du tribunal compliquerait le voyage de Netanyahu et de Gallant, qui pourraient être arrêtés dans n’importe lequel des 124 États membres du tribunal, qui sont techniquement tenus d’exécuter les mandats d’arrêt ». Selon des experts juridiques et des responsables proches du dossier, ces deux mandats inciteraient certains gouvernements à réduire leurs contacts avec Netanyahu et d’autres responsables israéliens, ajoute le journal.
La décision de la Cour pénale internationale encouragera le dépôt de nouvelles plaintes pour crimes de guerre contre Israël. La décision de la CPI pourrait également stimuler les efforts visant à porter de nouvelles affaires de crimes de guerre contre des responsables israéliens de rang inférieur devant les tribunaux nationaux en Europe et ailleurs dans le monde. Cela encouragera une nouvelle tendance au boycott des entreprises de défense, des universitaires et des responsables israéliens, une tendance qui s’est ancrée dans les pays en colère contre les crimes d’Israël dans la bande de Gaza.
Dans le même contexte, le journal a mentionné qu’au cours de cet été, plus de 20 universités en Europe et au Canada ont rompu leurs liens avec les institutions israéliennes et que les entreprises israéliennes ont été exclues des salons commerciaux. Récemment, l’ancienne ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked s’est vu refuser un visa pour entrer en Australie. Comme il a expliqué que les pays qui ont critiqué la manière dont la CPI a géré la guerre dans la bande de Gaza sont désormais confrontés à l’obligation légale d’exécuter des mandats d’arrêt si des responsables israéliens se rendent dans leur pays, ce qui les place dans un dilemme.