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Après Le Caire, A. Blinken à Tel-Aviv : Une tournée en pleine ébullition en Palestine

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Antony Blinken est arrivé dimanche au Caire, première escale d’une tournée dans la région. La tournée du chef de la diplomatie américaine au Proche-Orient, qui doit l'emmener lundi en Israël et mardi à Ramallah, en Cisjordanie occupée, intervient dans une période marquée par un regain de tension entre Palestiniens et Israéliens. La diplomatie russe a appelé les deux parties à la retenue.
Après Le Caire, A. Blinken à Tel-Aviv

Prévue de longue date, la tournée du secrétaire d’État US démarre avec la soudaine flambée de violence entre Israéliens et Palestiniens. Un raid israélien de jeudi sur un camp de réfugiés à Jénine, en Cisjordanie, s’est soldé par neuf morts, suivi par deux attaques menées par de jeunes Palestiniens, l’une près d’une synagogue à Jérusalem-Est faisant sept morts, l’autre à Silwan, à deux pas de la Vieille ville, faisant deux blessés.

A. Blinken réussira-t-il à calmer le jeu alors que Benyamin Netanyahu, nouveau Premier ministre dirige le gouvernement le plus nationaliste de l’histoire d’Israël et promet d’adopter une ligne dure face aux Palestiniens ? Et que le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, âgé de 87 ans et impopulaire, n’a que très peu d’influence sur la jeunesse en colère ?

Le chef de la diplomatie US plaidera la nécessité de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade », a assuré un porte-parole du département d’État. Au Caire, et tentera de convaincre le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de jouer à nouveau un rôle d’intermédiaire auprès des Palestiniens.

À Jérusalem, lundi, et à Ramallah, mardi, A. Blinken devrait à nouveau marteler le soutien US à une solution à deux États, israélien et palestinien, processus qui semble en désuétude. Mais sa marge de manœuvre semble très limitée, tant la situation est bloquée. La mort dimanche d’un Palestinien de 18 ans, tué par des gardes de sécurité israéliens à proximité d’une colonie en Cisjordanie occupée, ne facilitera pas sa tâche.

Pour rappel, samedi soir, le cabinet restreint israélien réuni en urgence a « arrêté une série de mesures pour […] faire payer les terroristes et ceux qui les soutiennent », selon un communiqué officiel, après trois heures et demie de débats.   C’est B. Netanyahu qui a donné le ton en promettant une réponse forte, rapide et précise au terrorisme. « Nous ne cherchons pas l’escalade, mais nous sommes prêts à réagir à n’importe quel scénario », a-t-il ajouté. Les ministres et responsables de la sécurité ont décidé de murer immédiatement la maison de la famille de l’auteur de l’attaque contre la synagogue du quartier de Neve Ya’akov, en prévision de sa destruction.

Le cabinet restreint a ensuite évoqué une série de mesures. Le renforcement de la colonisation en Cisjordanie, signal émis en direction du secrétaire d’État Antony Blinken. Comme il a décidé d’accélérer le processus d’acquisition d’armes pour les citoyens israéliens qui répondent aux critères. Il est question aussi de révoquer la nationalité ou les permis de résidence des auteurs d’attaques et de leurs familles, ce qui permettrait de les expulser. Les ministres de l’aile droite du gouvernement ont évoqué des mesures plus musclées, mais B. Netanyahu a réitéré son appel aux Israéliens : ne faites pas justice vous-mêmes. C’est le rôle des forces de sécurité, a-t-il souligné.

Les mesures annoncées sont dans la ligne des propositions de ses partenaires politiques d’extrême droite lui ayant permis de revenir au pouvoir fin décembre, à l’issue des législatives du mois précédent. Elles risquent de s’appliquer en premier lieu à des Palestiniens ayant la nationalité israélienne et des Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est conférant à ces derniers un certain nombre de droits et d’obligations identiques à ceux des Israéliens.

A Ramallah, décision a été prise de suspendre toute coopération sécuritaire avec Tel-Aviv. Le ministère palestinien de la Santé avait annoncé que Karam Ali Ahmad Salman, 18 ans, a été tué par « l’occupation israélienne près de la colonie de Kdumim », dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Selon l’armée israélienne, une « équipe de sécurité civile » a ouvert le feu dans la nuit du 28 au 29 janvier sur une personne « armée d’un pistolet » près de cette colonie juive. La colonisation israélienne en Cisjordanie est jugée illégale par les Nations unies, et, selon le ministère de la Santé palestinien, Kdumim a été construite sur des terres palestiniennes privées. Un autre Palestinien, blessé lors d’échauffourées entre Palestiniens et soldats israéliens quelques jours plus tôt, est décédé le 28 janvier à l’hôpital Shaare Zedek de Jérusalem, a précisé à l’AFP une porte-parole de cet établissement.

Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 34 Palestiniens (parmi lesquels des auteurs d’attaques, des combattants et des civils, dont des mineurs), six civils israéliens (dont un mineur) et une Ukrainienne, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Depuis Moscou, la diplomatie russe a réagi. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a appelé dimanche Israéliens et Palestiniens à une « responsabilité maximale » et à éviter toute nouvelle dégradation de la situation, lors d’entretiens téléphoniques avec ses homologues israélien et palestinien, selon son ministère. Le chef de la diplomatie russe « a appelé les partenaires israéliens et palestiniens à faire preuve d’un maximum de responsabilité et à s’abstenir de toute action susceptible de provoquer une nouvelle dégradation de la situation ».

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