Le milliardaire réagissait à un post concernant des informations de Newsweek. Citant un conseiller anonyme du président élu, le magazine américain a avancé que l’administration Trump pourrait exiger des Européens l’envoi de troupes afin de surveiller une zone démilitarisée de 1 300 kilomètres de long. La publication a précisé que d’autres idées étaient à l’étude. Une « idée », au sein de l’équipe de transition de Donald Trump, déjà évoquée par le Wall Street Journal (WSJ).
Le 8 novembre, Axios a rapporté que l’homme d’affaires aurait participé à une conversation téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Selon les sources du site d’information, au cours de cet échange qui a duré 25 minutes, le nouveau président américain se serait montré « rassurant » quant au soutien à Kiev de sa future administration. E. Musk aurait, de son côté, souligné qu’il était prêt à continuer d’aider Kiev par le biais de son réseau de satellites de télécommunication Starlink. Depuis l’éclatement du conflit, sa société a fourni des milliers de terminaux aux forces armées ukrainiennes.
Toujours selon Axios, celui qui doit prendre fin janvier ses fonctions de 47e président des États-Unis a déclaré au dirigeant ukrainien qu’ils poursuivraient leurs conversations une fois qu’il aurait constitué son équipe de politique étrangère.
Le 7 novembre, sur sa chaîne Telegram, V. Zelensky a déclaré avoir eu une « bonne et productive conversation » avec D. Trump. La veille, citant trois sources proches de ce dernier, le WSJ avait ébruité cette possibilité de pousser à la création d’une zone démilitarisée, qui s’accompagnerait d’une promesse de Kiev de ne pas rejoindre l’OTAN « avant au moins 20 ans » ainsi que la poursuite de fourniture d’armes par Washington afin de « dissuader une future attaque russe ». «Nous n’envoyons pas d’hommes et de femmes américains pour maintenir la paix en Ukraine. Et nous ne payons pas pour cela. Demandez aux Polonais, aux Allemands, aux Britanniques et aux Français de le faire », avait déclaré au quotidien américain un membre de l’équipe du nouveau président. D. Trump a déclaré à plusieurs reprises qu’il pourrait « régler le problème en 24 heures » s’il était à la Maison Blanche. Une déclaration qu’il a notamment faite en février 2023 lors d’un discours à Palm Beach, en Floride, peu avant le premier anniversaire du conflit.
L’appui du Pentagone maintenu
En attendant, le ministère américain de la Défense a confirmé la levée des restrictions faites aux entreprises militaires US d’envoyer du personnel en Ukraine afin d’y effectuer des opérations de maintenance sur les armements fournis à Kiev. « Afin d’aider l’Ukraine à réparer et à entretenir les équipements militaires transférés par les États-Unis et leurs alliés, le ministère de la Défense invite un petit nombre d’entrepreneurs à soumissionner pour aider l’Ukraine à maintenir le soutien [militaire] déjà fourni. Ces contractants seraient loin de la ligne de front et ne combattraient pas les forces russes », a confirmé le Pentagone auprès de l’agence de presse russe TASS. Une levée des restrictions qu’avait rapportée le 8 novembre l’agence Reuters, citant un responsable US. Ces personnels seront « peu nombreux », situés « loin des lignes de front » et ne « participeront pas » aux opérations de combat, avait déclaré ce dernier, s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
Selon le décompte du Kiel Institute, think tank allemand, le montant des engagements et des fournitures d’armements des États-Unis entre le 24 janvier 2022 et le 31 août 2024 s’établissait à 51,8 milliards d’euros, soit davantage que le soutien fourni par toute l’Europe.
Kiev a dû soit faire évacuer hors du pays les armes fournies par les Occidentaux pour des réparations majeures, soit recourir à la vidéoconférence et à « d’autres solutions plus créatives » pour réparer ces systèmes dans le pays, a souligné Reuters. Depuis l’éclatement du conflit et la fourniture d’armements à Kiev par les Occidentaux, l’étirement de la ligne logistique jusqu’au plus près de la ligne de contact a été un casse-tête pour les soutiens de l’Ukraine. Le site d’informations Defense News rapportait ainsi à la mi-octobre que l’armée US recourait notamment à des appels vidéos depuis la Pologne afin d’aider les Ukrainiens à réparer les armes. Comme le relatait en mars le magazine Foreign Policy, en vertu des lois américaines sur l’exportation, les Ukrainiens ne sont pas autorisés à réparer certains équipements, tels que les canons des obusiers M777.
Depuis un an, plusieurs industriels européens, notamment le britannique BAE Systems et l’allemand Rheinmetall, ont annoncé leur intention de s’installer directement en Ukraine afin, entre autres, d’y réparer des armements fournis à Kiev. Des implantations accompagnées de contrats et d’accords afin de produire des pièces détachées ainsi que des armements à part entière.