Une des dispositions de la loi fondamentale du pays vient de voler en éclats avec l’actuel Exécutif. En effet, le droit de pétitionner, consacré par la Constitution selon des critères précis, ne semble pas avoir la cote auprès d’Aziz Akhannouch. Les services de ce dernier ont refusé de permettre aux porteurs de la pétition qui appelle à la suspension des liens entre le Maroc et Israël de passer le seuil de la primature. Pourtant, nul n’est au-dessus des lois. Et fortiori lorsqu’il est question d’une disposition consacrée par la Constitution.
Interpellé à ce sujet, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement a justifié le refus par le fait que c’est le ministre en charge des relations avec le parlement, lui-même en l’occurrence, qui est habilité à recevoir toute pétition. Une assertion qui ne tient pas la route au regard des dispositions réglementant les pétitions. Dispositions qui confirment que c’est bel et bien la Primature qui est habilitée à recevoir les pétitions avant de les soumettre à la partie gouvernementale intéressée. En termes plus sibyllins, la dite pétition aurait du être enregistrée à la Primature avant de suivre le circuit normal… Là aussi, un responsable gouvernemental a prêché le faux !
Mais le plus étonnant a trait à l’information ayant circulé sur le bureau de liaison marocain à Tel-Aviv. Ce dernier annonce qu’il commencera, à partir du 22 janvier, à fournir tous les services consulaires. « Dans le cadre de la réforme consulaire menée par le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, le Bureau de liaison du Royaume du Maroc à Tel-Aviv informe tous les citoyens marocains résidant en Israël et les étrangers concernés par le dépôt d’une demande de visa d’entrée au Maroc, se fera travers le nouveau système de demandes de rendez-vous consulaires à distance : rdv.consulat.ma ».
La diplomatie marocaine laisse entendre ainsi que la normalisation, décriée dans de nombreuses villes où des marches de solidarité avec le peuple palestinien sont fréquemment organisées, court toujours. Cette annonce est mal tombée, pour ne pas dire qu’elle relève de la maladresse pure et simple, puisqu’elle coïncide avec le procès intenté contre l’entité sioniste pour génocide. Pour la première fois de son histoire, l’Etat hébreu se retrouve dans le box des accusés pour répondre des charges retenues contre lui à travers sa politique antipalestinienne aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie. Dramatique !