Le texte accuse Israël d’avoir « mis en place un régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un seul groupe racial ». « Depuis sa création en 1948, « Israël » mène une politique visant à instituer et entretenir une hégémonie démographique juive », est-il encore écrit.
Le texte soutient une solution au conflit israélo-palestinien fondée sur « la coexistence de deux Etats sur la base des frontières de 1967 ».
Pour aider à y parvenir les signataires invitent le gouvernement français à « reconnaître l’Etat de Palestine » mais aussi, à appeler à l’ONU à un embargo sur les fournitures d’armes à Israël, et à imposer des « sanctions ciblées » contre les responsables israéliens « les plus impliqués dans le crime d’apartheid ». Enfin, ils demandent la levée des entraves instituées en France aux appels au boycott des produits israéliens.
Le texte déposé par le communiste Jean-Paul Lecoq est signé par une vingtaine d’élus de son groupe, dont l’ancien candidat à la présidentielle Fabien Roussel, ainsi que par des élus de La France insoumise (LFI, gauche radicale) comme Adrien Quatennens, la socialiste Christine Pires-Beaune, ou les écologistes Aurélien Taché et Sabrina Sebaihi.
Pour être débattu à l’Assemblée nationale, il faudrait qu’il soit inscrit à l’ordre du jour par le groupe communiste à l’occasion d’une journée réservée à ses textes.
Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a vivement réagi en dénonçant une tentative « violente et mensongère » de « délégitimer l’Etat d’Israël » selon leurs termes. « Cette stigmatisation est le reflet d’un antisémitisme qui s’affuble du masque de l’antisionisme », estime le Crif, pour qui cela contribue à « attiser la haine » en France « au mépris de la sécurité des Français juifs ». « Nous ne laisserons pas s’exprimer cet antisémitisme obsessionnel d’une certaine gauche, qui déshonore la République et cherche à enflammer l’opinion », a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
Le député socialiste Jerôme Guedj s’est lui aussi élevé contre cette initiative. « La résolution soutient qu’Israël est un régime d’apartheid, demande la légalisation du boycott des produits israéliens et plaide pour la reconnaissance officielle de la Palestine. Si je peux défendre ce dernier point, les 2 premiers sont inacceptables. Je les condamne », écrit-il sur Twitter.