#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Alors que B. Al-Assad est à Pékin : Nouvelle agression israélienne depuis le Golan occupé

La zone frontalière entre la Syrie et le Golan occupé par Israël a été le théâtre de deux agressions israéliennes jeudi 21 septembre. D’abord il y a eu un tir de char sur une cible jugée hostile avant qu’un drone ne frappe de son côté. Ce dernier aurait tué deux personnes.
Alors que B. Al-Assad est à Pékin : Nouvelle agression israélienne depuis le Golan occupé

Selon l’AFP, un char israélien stationné sur le plateau du Golan occupé a ouvert le feu dans l’après-midi en direction du territoire syrien de l’autre côté de la ligne de démarcation.

Le journaliste de l’agence à Majdal Shams, village druze sur la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël, a vu le blindé tirer deux obus après avoir entendu trois détonations vers 16h45 (13h45 GMT).

L’armée israélienne a publié un communiqué indiquant que « des tanks (israéliens avaient) frappé des infrastructures militaires » construites « à Ein Altina, sur le mont Hermon » en violation de l’accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie à la suite de la guerre israélo-arabe de 1973. Le journaliste de l’AFP a vu ensuite de la fumée s’élever d’une position syrienne à distance de la ligne de démarcation.

Les tirs israéliens n’ont été suivis d’aucune riposte, et la situation était calme à Majdal Shams en début de soirée. Israël a occupé une partie du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967 et l’a annexée en 1981. Cette annexion n’est pas reconnue par l’ONU.

Toujours selon l’AFP, les tirs de chars ont été suivis quelques heures après par une frappe de drone israélien ayant tué deux personnes sur le Golan, du côté syrien de la ligne de démarcation. Citant l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, ONG basée au Royaume-Uni, l’agence avance qu’il s’agirait de membres du Jihad islamique palestinien. Mais ce dernier a démenti que deux de ses membres aient été tués.

Interrogée par l’AFP sur cette information, l’armée israélienne s’est refusée à tout commentaire. Début avril, l’armée israélienne avait annoncé que son artillerie avait frappé la Syrie en riposte à des tirs de roquettes vers la partie annexée du plateau du Golan. Le 14 septembre, l’agence de presse officielle syrienne Sana avait annoncé la mort de deux soldats syriens dans un raid israélien contre leurs positions, dans l’ouest du pays.

Cette agression intervient à l’heure où Bachar al-Assad, président syrien, a entamé une visite officielle en Chine, la première dans ce pays en près de 20 ans, destinée à obtenir davantage de soutien financier de Pékin pour la reconstruction.

La guerre contre la Syrie a entraîné des destructions massives d’infrastructures et a réduit à néant plusieurs secteurs cruciaux pour l’économie, dont celui du pétrole, tandis que le pouvoir syrien est soumis à de lourdes sanctions internationales.

La Chine fait partie des alliés de B. al-Assad et lui a notamment apporté son soutien au Conseil de sécurité de l’ONU, s’abstenant régulièrement lors du vote de résolutions contrariant le pouvoir syrien. Sa dernière visite en Chine remonte à 2004 et il s’agissait de la toute première d’un dirigeant syrien depuis l’établissement des relations diplomatiques avec Pékin en 1956.

B.Al-Assad assistera samedi à la cérémonie d’ouverture des Jeux asiatiques à Hangzhou (est), où le président chinois Xi Jinping rencontrera d’autres dirigeants étrangers, selon la télévision d’Etat chinoise.

Les autorités chinoises ont estimé que la visite du président syrien allait porter les relations bilatérales à « un nouveau niveau ». « Nous croyons que la visite du président Bachar al-Assad va renforcer la confiance politique mutuelle et la coopération dans des secteurs variés entre les deux pays, portant les liens bilatéraux à un nouveau niveau », a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d’un point presse.

« Depuis l’établissement des relations diplomatiques il y a 67 ans, les relations sino-syriennes ont connu un développement sain et stable », a relevé la porte-parole. Elle a déclaré que le dirigeant syrien attachait « également une grande importance au développement des relations sino-syriennes ». « Le président Xi Jinping et d’autres responsables chinois le rencontreront pour échanger de façon approfondie sur les relations bilatérales et les questions d’intérêt commun », a-t-elle ajouté.

Damas a amorcé en 2023 un rapprochement avec de nombreux pays arabes, après des années d’isolement consécutif à la guerre contre son pays. Cette normalisation des relations a été consacrée en mai par le retour de Damas au sein de la Ligue arabe, et la participation du président syrien à un sommet en Arabie saoudite.

Nicolas Maduro, président vénézuélien dont le pays est placé sous sanctions américaines, était ainsi à Pékin la semaine dernière, tandis qu’une délégation du gouvernement taliban se trouve actuellement en Chine.

Plus tôt cette année, Pékin avait déroulé le tapis rouge au président bélarusse Alexandre Loukachenko et à l’Iranien Ebrahim Raïssi. De hauts responsables russes ont également été reçus, avant une visite de Vladimir Poutine en Chine le mois prochain.

Pékin joue au Moyen-Orient un rôle grandissant, à l’image du spectaculaire rapprochement qu’il a permis en début d’année entre l’Iran et l’Arabie saoudite. La Chine, très active dans une région historiquement stratégique pour les Etats-Unis, y promeut son ambitieux projet des Routes de la soie, qui consiste en des investissements massifs dans les infrastructures pour améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique.

Les forces du pouvoir syrien ont repris la majeure partie du territoire syrien grâce à l’aide militaire cruciale de ses alliés russe et iranien, mais le pays a besoin d’investissements pour la reconstruction. La Chine s’était engagée en 2017 à investir 2 milliards de dollars en Syrie.

Recommandé pour vous