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Affaire B. Ghali : Tout accable la diplomatie espagnole

Depuis Madrid, de nouvelles révélations sur l’affaire Brahim Ghali ont défrayé la chronique. Le Commissariat général de la police (CGP) a informé l’Audience Nationale que le chef du Polisario possède une carte d’identité espagnole, et ce depuis 2006, a révélé mercredi La Razon, quotidien très introduit auprès de l’institution militaire. Par ailleurs, c’est un autre haut gradé espagnol qui vient attester que c’est bien le porte-parole de la chef de la diplomatie espagnole qui a facilité l’accès du chef des séparatistes du Polisario en Espagne.
Le document administratif attribué à B. Ghali a été renouvelé pour la dernière fois le 30 juin 2016 à Talavera de la Reina (Tolède), peu avant sa désignation comme secrétaire général du Front Polisario, le 9 juillet 2016. La carte était donc valable lorsque B. Ghali a atterri à bord d’un avion de la présidence algérienne, le 18 avril à la base de Saragosse. C’est ce sésame qui lui a permis d’être dispensé du contrôle de son «passeport», parce qu’il est ressortissant espagnol, explique la même source.
Pour y voir clair dans ce dossier abracadabrant, Santiago Pedraz, juge d’instruction à l’Audience Nationale, avait demandé le 7 mai au commissariat général de la police de lui remettre un rapport sur l’identité du patient qui se trouvait alité à l’hôpital San Pedro à Logroño.
Le CGP affirme que le chef du Polisario est titulaire d’une carte d’identité espagnole, valable, au nom de Ghali Sidi-Mohamed Abdeljelil, né à Smara le 18 août 1948. Le rapport précise également que l’examen des casiers judicaires a montré que B. Ghali avait un Numéro d’identité pour les étrangers (NIE), délivré le 7 septembre 1999 au nom de Brahim Ghali Moustafa.
Arancha Gonzalez Sanchez,ministre espagnole des Affaires étrangères, a brièvement déclaré à la presse que B. Ghali n’est pas entré en Espagne avec de faux documents mais sans donner davantage de précisions.Le juge d’instruction au tribunal n°7 de Saragosse avait exigé de lui faire parvenir le nom de la personne qui a autorisé le chef du Polisario d’accéder au territoire espagnol, le 18 avril, sans passer par le contrôle de la douane à la base militaire de Saragosse.

L’armée torpille Sanchez !

Un autre rebondissement dans ce dossier est intervenu jeudi lorsque un haut gradé de l’armée a torpillé l’entourage de la cheffe de la diplomatie espagnole. Le général José Luis Ortiz Cañabate a identifié Camilo Villarino, chef du cabinet de la ministre espagnole des Affaires étrangères, comme l’auteur des instructions données pour dispenser B. Ghali du traditionnel contrôle aux frontières à la base de Saragosse, rapporte la chaîne Antena 3.
Me Antonio Urdiales qui avait déjà accusé le 9 juin, le département d’Arancha Gonzalez, de «falsification de documents, d’usage de faux passeport et de prévarication», a immédiatement demandé au juge d’instruction Rafael Lasala du tribunal n°7 de Saragosse d’inculper C. Villarino pour «prévarication et dissimulation». Le parquet devrait se prononcer sur la responsabilité du ministère des Affaires étrangères dans l’entrée irrégulière présumée du chef du Polisario en Espagne, ajoute la même source.
Autant dire que les enquêtes menées tant à Saragosse qu’à Madrid s’opposent au risque de s’annuler. Cherche-t-on de la sorte à noyer le poisson ?
En tout cas, plusieurs facteurs le laissent présager. C.Villarino, l’actuel chef de cabinet d’Arancha Gonzalez, et ancien numéro 2 de l’ambassade espagnole à Rabat durant quatre années, a été promu ambassadeur à Moscou, lors du conseil des ministres présidé par Pedro Sanchez, la semaine dernière.
Depuis le début de la crise avec le Maroc, C. Villarino a orchestré l’offensive diplomatique de son pays en Europe pour faire face à la campagne du Maroc. Il figure aussi parmi la short list des hauts fonctionnaires au ministère des Affaires étrangères à avoir participé à l’opération d’accueil en catimini de B. Ghali en Espagne.

Si le Commissariat général de police a remis un rapport au juge d’instruction S.Pedraz, affirmant que B. Ghali est titulaire d’une carte d’identité espagnole valide, le même jour, à Saragosse, le juge d’instruction R. Lasala a donné un délai de sept jours à l’état-major de l’armée de l’air pour donner le nom de la personne au ministère des Affaires étrangères qui a ordonné la dispense du contrôle aux frontières pour le séparatiste en chef. C’est désormais chose faite. A quoi doit-on s’attendre ? That’s a question…

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