Ce rendez-vous intervient alors que le multilatéralisme est en crise et que l’Ukraine, entre autres défis globaux, obligent les Européens à compter leurs alliés. Il n’a pas été simple de rapprocher les positions entre les deux ensemble européen et sud-américain. Le texte final, qui devait mentionner la guerre de la Russie en Ukraine, a fait l’objet de longues et âpres négociations. Plusieurs États de la zone Amérique latine et Caraïbes ne souhaitaient pas condamner Moscou, par alignement idéologique ou pour ne pas en subir les conséquences.
Le texte validé par les 27 membres de l’UE et par 32 des 33 États de la Celac fait référence à la guerre contre l’Ukraine sans mentionner Moscou, et appelle au respect de la Charte des Nations unies, l’unique socle commun à tous les participants, comme l’a souligné la présidente de la Commission européenne. Seule opposition à ce texte, qui n’a eu de cesse de se réduire au fil des jours, des heures de tractation : le Nicaragua. Même Cuba a fini par infléchir sa position. Une quasi-unanimité saluée à Bruxelles. C’est donc à l’arrivée une déclaration sans le Nicaragua, dans laquelle les dirigeants des autres pays expriment leur « profonde préoccupation sur la guerre en cours contre l’Ukraine ».
Le président Macron a par ailleurs salué son homologue brésilien pour ses efforts. Il fait partie de ceux qui permettent de « bâtir des ponts », a-t-il dit à son partenaire sud-américain. Un rôle aussi important dans les efforts pour rétablir le dialogue entre le pouvoir et l’opposition au Venezuela.
Ce sommet a aussi été l’occasion d’annoncer des investissements européens dans le cadre de Global Gateway, initiative visant à concurrencer la Chine dans le domaine de la construction d’infrastructures, en particulier dans les énergies propres. Il a aussi vu la Pologne donner son feu vert pour lever son veto sur les accords post-Cotonou sur le partenariat de l’UE avec les pays d’Afrique et les Caraïbes.
Même si les ONG venues manifester à Bruxelles contre le traité de libre-échange UE-Mercosur, qui contredit selon elles les engagements environnementaux de l’Union européenne, cette dernière a bon espoir de parvenir à une signature d’ici à la fin de l’année. L’accord conclu il y a quatre ans n’a pas encore été ratifié en raison des garanties environnementales exigées par Bruxelles. Des conditions jugées trop élevées par le président Lula qui souhaite rapidement appliquer l’accord. L’agrobusiness est responsable en grande partie de la déforestation en Amazonie, mais c’est aussi le moteur économique du Brésil.