Le groupement Centre a libéré la localité de Jelannoïé en république populaire de Donetsk, a annoncé mercredi 21 août le ministère russe de la Défense dans son bilan quotidien de l’opération militaire spéciale.
Le groupement Centre a aussi attaqué quatre brigades ukrainiennes et repoussé six contre-attaques. Les pertes ennemies s’élèvent à 630 militaires. Un obusier M777 et un obusier M198, tous deux américains, ont été détruits.
Le groupement Nord a frappé quatre brigades ukrainiennes. Les pertes ennemies s’élèvent à 100 soldats.
Le groupement Ouest a conquis des positions plus avantageuses, frappé cinq brigades ennemies et repoussé six contre-attaques. L’ennemi a perdu 470 soldats, mais aussi un obusier M198 américain.
Le groupement Sud a amélioré sa position tactique et attaqué six brigades ennemies. L’armée de Kiev a perdu 700 militaires, un obusier M777 et deux M119 américains et un lance-roquettes multiples RAK-SA-12 croate. Un dépôt de munitions a été détruit.
Le groupement Est a frappé trois brigades ukrainiennes et repoussé quatre contre-attaques. L’ennemi a perdu 130 militaires, un canon automoteur Braveheart britannique et un obusier FH-70 britannique.
Le groupement Dniepr a frappé une brigade ennemie. Les pertes ukrainiennes s’élèvent à 30 militaires.
La défense aérienne russe a abattu sept bombes guidées Hammer françaises, un missile antinavire Neptune, 15 roquettes HIMARS américaines et 63 drones.
La Russie a affirmé le même jour avoir empêché une tentative d’incursion d’un groupe de « saboteurs » ukrainiens dans l’oblast frontalier de Briansk, voisin de celui de Koursk, théâtre d’une offensive de l’armée ukrainienne depuis le début d’août. « Au cours de la bataille, la tentative de percée a été empêchée par les forces du FSB russe et par les unités des forces armées russes dans l’oblast de Briansk. L’ennemi a été touché par des tirs », a signalé sur Telegram Alexandre Bogomaz, gouverneur de cet oblast.
Le président russe a accusé jeudi l’Ukraine d’avoir tenté de frapper la centrale nucléaire de Koursk. « L’ennemi a essayé de frapper la centrale nucléaire pendant la nuit » de mercredi à jeudi, a affirmé Vladimir Poutine lors d’une réunion diffusée à la télévision russe avec des membres de son gouvernement et les gouverneurs des régions frontalières de l’Ukraine. « L’AIEA a été informée », a-t-il ajouté, sans présenter directement de preuves de ces affirmations.
A Varsovie, Narendra Modi, premier ministre indien, en visite en Pologne, a déclaré que l’Inde était « fermement convaincue qu’aucun conflit » ne saurait être « résolu sur un champ de bataille », à la veille de son déplacement historique en Ukraine, rapporte l’Agence France-Presse.
Le gouvernement indien a évité de condamner explicitement l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, invitant plutôt les deux parties à résoudre leurs différends par le dialogue. « Nous soutenons le dialogue et la diplomatie pour rétablir la paix et la stabilité dès que possible. Pour cela, l’Inde est prête à apporter toutes les contributions possibles avec ses pays amis », a ajouté N. Modi.
Le chef du gouvernement polonais s’est réjoui de la volonté de N. Modi de s’engager personnellement « en faveur d’une fin pacifique, juste et rapide de la guerre ». « Nous sommes tous deux convaincus que l’Inde peut jouer un rôle très important et positif dans ce domaine, d’où l’importance de cette déclaration, d’autant plus que le premier ministre se rendra à Kiev dans une douzaine d’heures. » « L’histoire a enseigné à nos nations l’importance du respect des règles, des frontières et de l’intégrité territoriale », a encore déclaré Donald Tusk.
Le magazine britannique The Economist a mené des entretiens avec des soldats et des sources proches du processus décisionnel mené par le nouveau commandant en chef de l’armée ukrainienne, le général Alexandre Serski, lors de son attaque contre la ville russe de Koursk. Et a noté que même si A. Serski « fait attention aux détails, après que la première phase ait été soigneusement planifiée, la campagne se développe désormais de manière improvisée ».
L’élément de surprise étant perdu, le rythme de l’avancée ukrainienne a ralenti. En conséquence, une source à l’état-major a déclaré que « Zelensky continue de faire pression pour un maximum de progrès ».
Après que « la grande aventure de Syrsky ait redonné espoir aux Ukrainiens après une année de nouvelles sombres et continues, les résultats de l’opération dépendront en grande partie de la réaction de la Russie ».
Selon The Economist, il semble, que « la Russie recherche une double approche, qui consiste à répondre de manière plus agressive à l’incursion, tout en maintenant la pression à l’intérieur de l’Ukraine le long de la ligne dans le Donbass, l’objectif du Kremlin étant de faire de Koursk rien d’autre qu’ une piqûre de moustique au milieu d’un bain de sang en Ukraine ».
À la lecture des différentes opinions interrogées, l’image d’un pari audacieux de Sirsky, « né du désespoir et dans le plus grand secret », comme le dit le magazine britannique, se dessine ».
The Economist cite ses sources disant que « l’opération planifiée par Serski et menée par l’armée ukrainienne à l’intérieur du territoire russe a montré que Kiev a développé de nouvelles tactiques efficaces, mais après 12 jours, les progrès ont ralenti et les contours d’une nouvelle ligne de front ont commencé à apparaître. » Concernant la planification de l’attaque contre certaines parties de la Russie, le magazine a rapporté : « Début juillet, le général Sersky, au milieu de troubles internes, a commencé à planifier ».
Une source proche du général a affirmé que « Sirsky n’est pas doué pour les jeux politiques, mais ce pour quoi il est bon, c’est la guerre. Par conséquent, plusieurs scénarios ont été envisagés pour lancer une attaque sur les points les plus faibles de la ligne russe. Il s’agissait de retirer les forces de l’emprise du Donbass et de mélanger les cartes ».
Selon la source proche, le général Sirsky a gardé ses plans secrets, « les partageant uniquement avec un groupe restreint composé du président, de généraux et de responsables de la sécurité, et Zelensky a également délibérément laissé les alliés occidentaux dans l’ignorance, après qu’ils aient sapé deux opérations précédentes de Sirsky , dont l’un a été divulgué aux Russes, et à une occasion… D’autres ont reçu des instructions pour l’annuler ».
Le magazine conclut que « le décor est donc planté pour un moment dramatique de la guerre, alors que l’Ukraine veut poursuivre son attaque à l’intérieur de la Russie et perturber les lignes de front, ce qui ne peut être résolu que par la négociation, et la Russie veut écraser l’incursion et exploiter l’épuisement des ressources de l’Ukraine en poursuivant son attaque sur place ».