A.Hochstein devrait arriver dimanche 31 juillet, selon les milieux libanais, dans le but d’organiser un nouveau cycle de pourparlers qui devrait être décisif, avant la fin de l’ultimatum fixé par le leader du Hezbollah qui a mis en garde l’entité sioniste contre l’imminence d’une confrontation en cas d’extraction du gaz dans le gisement de Karish, avant tout accord avec le Liban sur les frontières maritimes avec la Palestine occupée. La date d’extraction a été fixée par les Israéliens pour septembre prochain.
« En retour, Israël a fait pression sur les États-Unis pour qu’ils parviennent à un accord avant même qu’ils ne commencent à extraire du gaz du champ de Karish, dans le dernier tiers de l’année », ont rapporté plusieurs médias israéliens.
Deux lignes frontalières sont évoquées par l’Etat libanais : la ligne 23, réalisée selon les critères onusiens sur le droit de mer, et sur laquelle se sont axées les négociations précédentes. Elle a été amendée par l’armée libanaise qui défend une autre ligne, la 29, laquelle accorde 1420 km2 supplémentaires au Liban par rapport à la précédente.
Dans un entretien avec le quotidien israélien Yediot Ahronoth, Karen Alharar, ministre israélienne de l’Énergie, a déclaré qu’Israël avait présenté une « proposition sérieuse », en préparation au lancement des pourparlers.
C’est la première proposition, depuis le début du cycle des pourparlers entamés entre l’entité sioniste et le Liban, pour délimiter les frontières maritimes.
K. Alharar a évoqué « une solution créative » en parlant de la proposition israélienne. « Il y a une opportunité pour le gouvernement libanais de mettre fin au différend sur les frontières maritimes et de développer des réserves de gaz qui serviront les intérêts économiques du Liban », a-t-elle ajouté.
Hassan Nasrallah avait déploré durant ses dernières interventions qu’Israël puisse entamer l’extraction du gaz du gisement contesté sans aucune considération pour le contentieux en cours, alors que le Liban ne peut faire de même. En raison entre autres des réserves exprimées par les compagnies pétrolières chargées par le gouvernement libanais des travaux d’exploration et de forage, notamment le géant français Total. Au motif qu’il faut d’abord procéder à la délimitation des frontières maritimes. Le chef du Hezbollah a relevé que même les gisements internes qui ne se trouvent pas dans les zones frontalières font l’objet de tergiversations de la part de ces compagnies, accusant les Etats-Unis et par voie de conséquence l’entité sioniste de vouloir empêcher les Libanais d’extraire leurs hydrocarbures maritimes, « la seule planche de salut », selon ses termes, face à la crise économique qui sévit dans le pays du cèdre. Il est question que les compagnies pétrolières font l’objet de pressions américaines et de menaces de sanctions.
L’émissaire US qui va arriver à Beyrouth dimanche, apporterait avec lui « quelque chose de plus, plus proche de la solution », selon Dorothy Shia, ambassadrice américaine au Liban lors de ses rencontres avec les trois chefs de l’exécutif et du législatif libanais, rapporte le journal libanais al-Joumhouriyat.
« Mais le diable est dans les détails », a-t-elle toutefois nuancé. La diplomate avait auparavant indiqué que même si le Liban ne parvient pas, par le biais de la médiation d’A. Hochstein, à une solution finale, « nous serons sans aucun doute plus proches d’un rapprochement des points de vue ».
Des sources proches de Michel Aoun, chef de l’Etat libanais, ont fait part à la télévision libanaise OTV que « l’impression générale est qu’il existe une volonté de faire remuer le dossier des frontières maritimes et d’en finir avec avant fin septembre ».
Selon les médias israéliens, les responsables israéliens « attendent avec prudence les résultats des pourparlers de Hochstein au Liban et espèrent parvenir à une sorte de pénétration dans les négociations. S’il y a des progrès réels et significatifs, il est possible que Hochstein demande que les deux parties se rencontrent dans la localité libanaise de Ras Nakoura », situé sur le dernier point frontalier maritime entre le Liban et la Palestine occupée.
S’agissant de la proposition que l’émissaire US va apporter avec lui aux Libanais, le site Walla évoque celle que Eyal Kholta, conseiller israélien à la sécurité nationale, avait transmise à la Maison Blanche. Il s’agirait « d’une proposition de distribution des bénéfices des réserves potentielles de gaz dans la région contestée entre le Liban et Israël».
« La proposition israélienne aborde également l’identité de la société qui entreprendra l’exploration, et l’une des possibilités est que la société française Total, qui travaille pour le compte des Libanais, soit celle qui forera dans la zone frontalière au profit des deux parties, afin de prévenir les problèmes de coordination et de mettre en œuvre une répartition équitable des bénéfices dans les régions contestées », soulignent des médias israéliens.
Or le Liban refuse totalement de revenir à la formule des compagnies d’exploration travaillant conjointement dans les gisements. Il s’en tient à la ligne 23 avec en plus la totalité du gisement de Qana qui mord dans les eaux de la ligne 29. Entièrement pour le Liban.
Il y a quelques jours, Nir Dvory, correspondant aux affaires militaires de la télévision israélienne Channel 12, a déclaré qu’Israël faisait pression sur les États-Unis pour conclure l’accord entre le Liban et Israël avant septembre prochain.
Suite au discours puis à la dernière interview avec le leader du Hezbollah, les médias israéliens ont rendu compte que « Nasrallah a levé le plafond des menaces contre Israël, quelques semaines avant le début de l’exploitation de la plateforme gazière dans le champ de Karish ». Ils se sont arrêtés sur ses menaces « d’attaquer toutes les plateformes gazières appartenant à Israël, car une partie de Karish, selon ses dires, se trouve en territoire libanais. »
Le numéro un du Hezbollah a menacé que la riposte de la résistance ira « au-delà de Karish », faisant allusion aux gisements internes exploités par les Israéliens.
Les médias israéliens prêtent au Premier ministre israélien d’avoir pressé l’émissaire US de conclure un «accord avec le Liban sur les frontières maritimes, le plus vite possible ». Ajoutant qu’Israël a déclaré aux États-Unis d’Amérique qu’il était prêt à faire des concessions concernant la zone contestée avec le Liban.
Walla a rapporté « qu’Israël avait soumis mardi une proposition remise à jour sur les négociations sur la frontière maritime avec le Liban ». Deux responsables israéliens ont déclaré que « la position israélienne a été transmise à la Maison Blanche avant l’arrivée de l’envoyé américain Amos Hochstein au Liban la semaine prochaine, dans le cadre de sa médiation entre les deux parties ».