Covid 19 : Le Maroc se lance dans la production de vaccins locaux

Le projet de fabrication et de mise en seringue du vaccin anti-Covid19 et autres vaccins dont les conventions ont été signées hier devant le Roi se veut ainsi une concrétisation des promesses faites par les laboratoires mondiaux impliqués dans la fabrication de ce vaccin, mais également celle de la grande ambition portée par la plus haute autorité de l’État visant à faire du Royaume un hub continental de production et de distribution de vaccins.
Ainsi, l’enjeu dépasse de loin la dimension de la réussite de la campagne nationale de vaccination en cours, mais vise également à anticiper les défis du futur en matière de protection des citoyens contre les futures épidémies potentiellement graves et ainsi se donner les capacités industrielles pour une fabrication locale de vaccins en tous genres. Du point de vue industriel et stratégique, ce méga-projet de 500 millions de dollars consolide le statut du Royaume en tant que pourvoyeur de sécurité sanitaire à l’échelle continentale, face aux risques de santé, aux dépendances extérieures et aux contingences politiques.
Ainsi, l’autosuffisance, la complémentarité et la souveraineté sanitaire, telles sont les principes à la base du partenariat prometteur qui a donné lieu à ce projet. Ce dernier n’échappe pas à la logique de coopération intelligente et solidaire du Royaume en général, et à l’égard des pays d’Afrique en particulier. L’objectif premier : développer des vaccins «made in Morocco» et assurer l’autosuffisance du pays tout en approvisionnant le continent africain et les pays maghrébins voisins. Disposant de ses propres structures industrielles et technologiques nécessaires à la fabrication de vaccins, le Royaume s’est ainsi présenté comme un partenaire de choix pour la Chine qui travaille hardiment pour le renforcement des capacités de fabrication de vaccins et pour pouvoir les exporter vers le reste du monde et surtout le continent africain.
Le Royaume se lance ainsi dans un domaine qui reste largement la chasse gardée des grandes puissances mondiales, depuis le début de la crise sanitaire. Parmi les plus dynamiques, son industrie pharmaceutique est en tout cas bien partie pour se frayer une place dans la cour des grands par la co-industrialisation et le transfert de technologies.
En chiffres, le projet mis en branle ce lundi vise à démarrer à court terme avec une capacité de production mensuelle de 5 millions de doses de vaccin anti-Covid19, avant de passer à la vitesse de croisière sur le moyen terme.