« Dans le cadre de la médiation de ce conflit qui dure depuis plus de cinq décennies, nous avons salué le plan présenté par le Maroc et nous sommes convaincus qu’un accord mutuel entre toutes les parties concernées est nécessaire, afin de parvenir à une paix régionale durable », a déclaré Samuel Okudzeto Ablakwa, ministre ghanéen des Affaires étrangères, reçu par Nasser Bourita, son homologue marocain.
Lors d’un point de presse sanctionnant la signature du communiqué conjoint et d’un mémorandum d’entente sur les consultations politiques, S. Okudzeto Ablakwa a affirmé que cette position s’alignait avec la vision traditionnelle du Ghana, qui « a toujours défendu la paix ». Selon lui, le plan proposé par le Maroc pour palier le différend régional « est cohérent » avec la « politique étrangère pacifique » d’Accra.
« Nous ne pouvons pas continuer à nous opposer les uns aux autres et à nous engager dans une impasse qui ne contribue pas à la paix, à la stabilité et à la cohésion », a souligné le responsable ghanéen en présence de N. Bourita. « Nous avons toujours été favorables à la paix et au dialogue. Nous pensons que toutes les parties devraient s’asseoir à la table des négociations et dialoguer dans le cadre des Nations unies. Il devrait y avoir un engagement à ce que la décision onusienne soit définitive sur cette question », a-t-il ajouté.
Cette déclaration traduit une évolution notable de la position du Ghana sur la question. Elle s’inscrit en effet dans la suite des récentes initiatives d’Accra, qui a annoncé, le 7 janvier dernier, la suspension de ses relations diplomatiques avec la prétendue république arabe sahraouie démocratique (RASD). Par cette démarche, 46 pays, dont 13 africains, ont désormais rompu ou suspendu ces liens depuis 2000.
Il y a moins d’un mois, une délégation parlementaire ghanéenne menée par Alfred Okoe, président de la Commission des Affaires étrangères, a été reçue en mai dernier par N. Bourita, ainsi que par Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants. Durant leur séjour au Maroc, les parlementaires se sont ensuite rendus à Laâyoune, trois semaines après le déplacement à Alger du ministre ghanéen des Affaires étrangères. A Rabat, ce dernier a aligné ses déclarations au sujet de la question du Sahara sur une logique de paix régionale, dont il a abordé par ailleurs la dimension au Sahel. « Nous avons également envisagé de renforcer la sécurité régionale [avec Rabat, ndlr]. Nous sommes préoccupés par la menace croissante du terrorisme et de l’extrémisme violent, en particulier au Maghreb et au Sahel, ce qui représente une menace pour nous tous. Chacun sait que le Maroc dispose d’un excellent système de renseignement et de sécurité. Nous allons donc coopérer », a affirmé Samuel Okudzeto Ablakwa.
Dans le même sens, le chef de la diplomatie ghanéenne a salué la qualité des relations entre Accra et Rabat, en termes de sécurité régionale, mais aussi en matière de coopération économique, académique et de mobilité facilitée pour les citoyens du Maroc et du Ghana. « Nos relations sont leur plus haut niveau et nous continuerons à œuvrer ensemble pour la paix, la stabilité et le progrès, ainsi que pour la transformation de notre région. Notre diplomatie doit être porteuse de paix (…) Elle doit offrir des opportunités à nos populations et c’est notre priorité », a-t-il fait valoir.
« Je me réjouis que le roi Mohammed VI soit un dirigeant visionnaire, qui croit également en ces principes. Je continuerai à travailler avec le Maroc dans ce sens », a enfin promis S. Okudzeto Ablakwa. Dans ce sens, il a annoncé une prochaine visite d’Etat du président ghanéen John Dramani Mahama, dont la date reste à définir.