Ce qui a court à Gaza n’épargne pas le moral des soldats sionistes. Ainsi, des médias israéliens, citant officiers et soldats, font état d’un mécontentement parmi les hommes de troupe en raison d’un ordre de prolonger le service obligatoire de 4 mois. Pour Ehud Barak, ancien Premier ministre israélien, la guerre génocidaire israélienne contre la Bande de Gaza ne met pas la pression sur le Hamas, mais condamne les captifs détenus dans l’enclave à une « mort certaine ». Lors d’une interview accordée au radiodiffuseur public israélien (KAN), il a accusé dimanche l’actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu de poursuivre cette guerre afin de rester au pouvoir et de maintenir sa coalition gouvernementale. Selon lui, Israël n’a « qu’une seule option dans la guerre, qui est de remplacer le Hamas par une autre partie pour gouverner Gaza, mais Netanyahu élude la question et poursuit la guerre afin de se maintenir au pouvoir et de prolonger le mandat de sa coalition gouvernementale de droite ». Il a précisé qu’« une force arabe peut être mise en place, avec un financement de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis, et un gouvernement technocratique peut être formé sans le Hamas, mais Netanyahu ne veut pas mettre fin à la guerre ».
L’ancien Premier ministre israélien a accusé B. Netanyahu de « tromper » le président américain Donald Trump « en disant qu’il n’y a que deux options : soit Israël capitule devant le Hamas et le mouvement continue à gouverner », soit il abandonne les captifs. « Mais ce n’est pas la seule option, comme nous l’avons déjà dit ».
E. Barak a décrit le génocide israélien en cours à Gaza comme « une guerre futile, une guerre pour la sécurité de Netanyahu et de la coalition », qui, a-t-il dit, ne conduira qu’à « la mort d’un plus grand nombre de nos soldats et à ternir notre réputation sur la scène internationale ». Il a souligné que « la guerre ne met pas la pression sur le Hamas » pour qu’il libère les captifs, et « elle ne mettra pas le mouvement à genoux. Au contraire, elle condamne les captifs israéliens encore en vie à une mort certaine, et leur sang sera sur les mains de ce gouvernement ». Avant de préciser que « la fin de la guerre entraînera la formation d’une commission d’enquête officielle sur les échecs du gouvernement, ce que Netanyahu veut éviter à tout prix ».
Tel Aviv estime à 59 le nombre de captifs israéliens détenus dans la Bande de Gaza, dont 24 seraient encore en vie. D’autre part, plus de 9 500 Palestiniens sont incarcérés dans les geôles de l’occupation israélienne, souffrant de torture, de privation de nourriture et de négligence médicale, et nombre d’entre eux ont perdu la vie, selon les médias et les organisations de défense des droits de l’Homme.
Début mars 2025, s’est conclue la première phase de l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 19 janvier 2025, avec la médiation de l’Égypte et du Qatar et le soutien des États-Unis, et auquel le mouvement palestinien a adhéré. Mais B. Netanyahu a refusé d’entamer la deuxième phase et a repris le 18 mars sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, pour satisfaire la faction la plus extrémiste de son gouvernement de droite, selon les médias locaux. Avec le plein soutien des États-Unis, Israël mène une guerre génocidaire dans la Bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant 52 243 martyrs et 117 639 blessés parmi les Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.
Israël Ziv, général de division (réserviste) ancien chef de la division des opérations de Tsahal, a déclaré dimanche, lors d’une interview accordée à la Douzième chaîne israélienne, que « toute escalade des combats se retournerait contre lui et multiplierait les cibles en faveur du Hamas, alors que l’efficacité ne joue pas en notre faveur, et que nous ne pouvons rien faire que nous n’ayons déjà fait auparavant ». Il a ajouté que « la situation à Gaza est inquiétante », soulignant que « le Hamas a basculé dans la guérilla, et nous sommes toujours enlisés dans une manœuvre », considérant que « cela se joue contre nous ». Aux yeux de ce haut gradé israélien « Israël plonge dans un piège en ne menant pas d’initiative politique ». Avant de relever que « la poursuite de nouvelles mesures militaires complique la situation d’une manière qui n’est pas dans son intérêt ». Le général a reconnu, en outre, que « le Hamas est malheureusement plus intelligent et a présenté une proposition visant à mettre fin à la guerre ».
Concernant l’Iran, l’ancien chef de la Direction des opérations de Tsahal a déclaré que « la situation est très préoccupante », soulignant « l’insistance du président américain Donald Trump à vouloir parvenir à un accord avec l’Iran à tout prix », estimant que cela « ne mènera pas à un accord satisfaisant ». Citant Adi Karmi, ancien responsable du Shin Bet, les médias israéliens ont rapporté ses propos selon lesquelles « Israël épuise actuellement l’armée », soulignant que « la situation actuelle ne nous mène à aucune issue positive ». A. Karmi a souligné « qu’ un accord d’échange de prisonniers doit être conclu, le retrait de la bande de Gaza doit être réalisé et la guerre doit cesser » tout en insistant sur le fait « qu’Israël doit déclarer que l’objectif principal de la guerre est le retour des prisonniers, même au prix de la cessation de la guerre… Cela nous sert également ».
Le député Gadi Eisenkot a déclaré que « le 7 octobre, les principes fondamentaux de la doctrine de sécurité nationale israélienne se sont effondrés, provoquant le plus grand échec depuis la création d’Israël ». Dans ce contexte, les familles de prisonniers ont manifesté dimanche devant le siège du Shin Bet à Tel-Aviv, exigeant un accord. Elles ont également exigé la démission de Ronen Bar.
Dérapages sauvages en Cisjordanie
Une école palestinienne dans le sud de la Cisjordanie occupée a été attaquée dimanche par des colons israéliens illégaux l’endommageant gravement. L’agence de presse palestinienne WAFA a rapporté que les colons israéliens ont saccagé l’école Zanuta à l’est d’Al-Dhahiriya, au sud d’Al-Khalil, volant le matériel à l’intérieur de l’école.
« Des colons illégaux avaient déjà attaqué et détruit l’école à plusieurs reprises, agressé des villageois et attaqué leurs maisons », a déclaré Fayez Al-Tal, chef municipal, ajoutant que l’école avait été récemment rénovée et que de nouveaux équipements financés par les villageois avaient été achetés en prévision de l’accueil des élèves.
Cette attaque est « une nouvelle tentative de déplacer de force les Palestiniens de leurs villages », a déclaré Sadiq Al-Khaddour, porte-parole du ministère palestinien de l’Éducation. S’adressant à l’agence de presse turque Anadolu, le responsable palestinien a déclaré que le ministère coopérait avec les résidents qui travaillaient à la rénovation de l’école, qui accueille environ 40 enfants des communautés éloignées de la région. « Cette école fournit des services humanitaires essentiels aux citoyens des zones marginalisées », a ajouté A. Khaddour. Il a exhorté les organisations de défense des droits de l’homme, en particulier l’UNICEF, à « veiller à ce que cette école et d’autres dans des zones reculées puissent poursuivre leur travail vital ».
L’école Zanuta avait été démolie en novembre 2023 par des colons israéliens illégaux après avoir déplacé de force plus de 250 résidents du village voisin fin octobre. Cependant, les villageois ont déposé une plainte et, après plus de 9 mois de déplacement forcé, ils ont obtenu en août 2024 l’autorisation de rentrer chez eux.
Parallèlement, les forces d’occupation israéliennes ont lancé, lundi à l’aube, une campagne de perquisitions et d’incursions dans plusieurs villes, camps et villages de la Cisjordanie et d’AlQods occupée. Elles ont pris d’assaut le quartier de Ras al-Ain à Naplouse, puis l’ont de nouveau pris d’assaut depuis le point de contrôle d’Al-Tour. Au cours du raid, les forces d’occupation ont arrêté Massa Ghazal, étudiante à l’Université An-Najah, à son domicile dans le même quartier.
Les forces d’occupation ont également pris d’assaut le camp de réfugiés d’Al-Fawar, au sud d’AlKhalil Hébron, tirant à balles réelles sur les citoyens. Ils ont également attaqué la localité de Jaba’, au sud de Jénine, la ville de Tubas, la banlieue d’Artah à Tulkarem et le camp de réfugiés de Shuafat à AlQods occupée. Les raids se sont étendus vers les localités d’Al-Bireh et de Qalqilya, ainsi qu’à la localité de Sa’ir, au nord d’AlKhalil, où des affrontements y ont éclaté.
Ces raids interviennent dans un contexte d’escalade continue dans les villes de la Cisjordanie et d’AlQods, avec des campagnes d’arrestations et des perquisitions contre les domiciles des citoyens.
Depuis le début de la guerre génocidaire lancée par le régime israélien contre les Palestiniens dans la bande de Gaza en octobre 2023, près de 960 Palestiniens sont tombés en martyre et plus de 7 000 autres blessés dans des agressions des forces israéliennes en Cisjordanie, selon des sources palestiniennes. En juillet 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a déclaré illégale l’occupation israélienne des terres palestiniennes depuis des décennies et a exigé l’évacuation de toutes les colonies de Cisjordanie et de Qods.