Abbas Araghchi se rendra à Mascate « à la tête d’une délégation composée de diplomates et d’experts techniques » pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, a indiqué vendredi Esmaïl Baghaï, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Pour sa part, le département d’Etat américain a annoncé que Steve Witkoff, émissaire du président Donald Trump, participerait bien à ces pourparlers, dans la foulée des deux précédents rounds à Mascate le 12 avril et Rome le 19, et salués comme de bonnes discussions par Téhéran et Washington.
Ce troisième cycle prévoit une session de pourparlers techniques entre experts sur le programme nucléaire iranien, en complément de la négociation diplomatique principale. Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d’Etat américain, dirigera les travaux techniques du côté américain, alors que du côté iranien, rapporte l’agence de presse iranienne Tasnim, elles seront menées par Kazem Gharibabadi et Majid Takht-Ravanchi, vice-ministres des Affaires étrangères.
Vendredi, E. Baghaï a déclaré que « pour que les négociations progressent, il faut une démonstration de bonne volonté, de sérieux et de réalisme de la part de l’autre partie ».
Dans une interview jeudi, A. Araghchi a déclaré que Téhéran « aborderait les négociations de samedi avec sérieux, et que si l’autre partie fait également preuve de sérieux, des progrès sont possibles ».
Initiées le 12 avril à Mascate, ces discussions, menées par l’envoyé américain S. Witkoff et A. Araghtchi, ont permis d’établir un cadre pour un éventuel accord. Le 19 avril à Rome, quatre heures de pourparlers, mêlant échanges directs et indirects via la médiation omanaise, ont abouti à un « meilleur entendement » sur les principes, selon A. Araghchi.
Une réunion technique d’experts, prévue le 26 avril, se concentrera sur les détails, notamment les niveaux d’enrichissement d’uranium et le calendrier de levée des sanctions. Téhéran, qui enrichit désormais de l’uranium à 60 %, proche du seuil militaire, propose un plafonnement à 3,67 %, comme dans l’accord de 2015 abandonné par Trump en 2018. En échange, l’Iran exige la levée des sanctions qui asphyxient son économie, avec un rial dévalué à plus d’un million pour un dollar. Les États-Unis, sous pression pour éviter une escalade militaire, se montrent ouverts à des concessions, mais exigent des inspections renforcées. D. Trump, qui menace d’attaques si les pourparlers échouent, a salué le 24 avril des « progrès encourageants », tout en restant ferme sur un accord « fort ». Malgré cet optimisme prudent, des obstacles persistent. L’Iran refuse de démanteler son programme ou de négocier sur ses missiles balistiques, tandis que des alliés de l’Occident comme Israël, prônant une ligne dure, s’inquiètent de concessions américaines. La Chine, qui soutient Téhéran, insiste sur des garanties contre un retrait unilatéral américain. Ces pourparlers, dans un climat de méfiance, pourraient redessiner les tensions régionales, mais un échec risquerait de déclencher une confrontation militaire aux conséquences imprévisibles.