Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, et Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain pour les affaires d’Asie de l’Ouest, ont mené deux séances de discussions indirectes sur la question nucléaire iranienne dans la capitale omanaise, Mascate, et dans la capitale italienne, Rome, les 12 et 19 avril respectivement.
« La République islamique d’Iran a toujours agi en fonction de ses intérêts nationaux et du maintien de la dignité du peuple iranien et elle suit également les principes de sagesse et d’opportunité », a déclaré F. Mohajerani. Elle a noté que le ministère iranien des Affaires étrangères poursuit les négociations dans le cadre de ses fonctions et missions, soulignant que l’administration ne détournerait pas son attention de la voie principale de la gestion du pays.
La porte-parole du gouvernement iranien a ajouté que les pourparlers indirects entre Téhéran et Washington, sous la médiation du Sultanat d’Oman, se déroulent dans une atmosphère constructive. « L’objectif de ces discussions est d’examiner des mesures pratiques pour réduire les tensions et préparer le terrain pour des discussions techniques à l’avenir », a-t-elle souligné.
À la fin du deuxième cycle de négociations samedi, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran et Washington avaient réussi à parvenir à une « meilleure compréhension » sur certains principes et objectifs.
L’Iran et les États-Unis ont convenu d’ouvrir des discussions techniques au niveau des experts à Oman le 23 avril. Un troisième cycle de négociations indirectes de haut niveau entre Araghchi et Witkoff débutera à Oman, le 26 avril.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré plus tard dans un message sur son compte X que la dernière série de pourparlers indirects avec les États-Unis à Rome avait permis des progrès sur les principes d’un accord potentiel, avertissant toutefois que tout sentiment d’optimisme doit être accompagné d’une grande prudence. « Nous avons clairement montré que de nombreux Iraniens estiment que l’accord nucléaire de 2015 ne nous convient plus, car selon eux, ce qui reste de cet accord, ce sont des leçons apprises, et personnellement, je suis plutôt d’accord avec eux », a déclaré A. Araghchi, faisant référence à l’accord nucléaire de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (PGAC). Au cours de son premier mandat, Donald Trump, a retiré les États-Unis en 2018 du PGAC et a lancé une campagne de pression maximale contre le pays.D. Trump a rétabli cette politique après son retour à la Maison-Blanche pour un second mandat en janvier, mais il a depuis signalé sa volonté de conclure un nouvel accord pour remplacer le PGAC. Le 12 mars, D. Trump a envoyé une lettre aux dirigeants iraniens, demandant la tenue de négociations pour parvenir à un nouvel accord tout en menaçant d’une action militaire si Téhéran refusait la proposition de Washington.
L’Iran a exclu toute négociation directe avec les États-Unis sous la pression et les menaces, mais a déclaré que les pourparlers indirects restaient une option. Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que la dernière série de négociations indirectes avec les États-Unis à Rome, capitale italienne, avait permis des progrès sur les principes d’un accord potentiel, tout en avertissant que tout sentiment d’optimisme devait être accompagné d’une grande prudence. Dans un message publié samedi 19 avril sur X, A. Araghchi a affirmé que « l’atmosphère relativement positive » ayant caractérisé les discussions à Rome avait permis d’avancer sur les aspects fondamentaux d’un « éventuel accord ».
Le premier diplomate iranien a évoqué la position de l’Iran sur l’accord nucléaire de 2015 entre la République islamique et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) plus l’Allemagne, connu sous le nom de PGAC. « Nous avons clairement montré que de nombreux Iraniens estiment que le PGAC ne leur convient plus. Pour eux, ce qui reste de cet accord, ce sont les « leçons apprises ». Personnellement, je suis plutôt d’accord », a écrit A. Araghchi.
Ses commentaires interviennent après que le Leader de la Révolution islamique, l’honorable Ayatollah Sayed Ali Khamenei, a critiqué le fait que le pays ait lié ses diverses affaires aux négociations ayant abouti à la conclusion du PGAC, conseillant d’éviter d’associer les progrès nationaux à ce type de pourparlers.
Les pourparlers de Rome ont marqué la deuxième série de discussions indirectes récentes entre Téhéran et Washington ces dernières semaines, au cours desquelles le Sultanat d’Oman a joué le rôle de médiateur. Les discussions ont eu lieu à la résidence de l’ambassadeur omanais en Italie, les deux délégations étant installées dans des salles séparées.
Les responsables iraniens ont souligné que tout accord futur devrait garantir la levée des sanctions et assurer à l’Iran tous les bénéfices économiques, conditions qui, n’ont jamais été pleinement respectées dans le cadre du PGAC. A. Araghchi a également précisé que « le processus de sélection des experts débuterait dans les prochains jours afin de peaufiner les détails. Ensuite, nous serons mieux placés pour juger. » « Pour l’instant, l’optimisme est peut-être justifié, mais seulement avec beaucoup de prudence », a-t-il conclu.
Esmaïl Baghaï, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a également publié un message sur X, remerciant l’Italie et le Sultanat d’Oman pour avoir facilité le processus. « Nous quittons Rome avec un profond sentiment de gratitude envers l’Italie et le Sultanat d’Oman pour avoir co-organisé cette importante série de pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis », a-t-il déclaré. Il a réaffirmé l’engagement de Téhéran en faveur de la diplomatie face à l’instabilité mondiale. « Nous restons attachés à la cause du dialogue et de la diplomatie alors que notre monde continue de faire face à des défis et des menaces sans précédent contre l’État de droit et les valeurs humaines communes », a-t-il écrit.