L’ONU qui s’inquiète de la mort des civils libanais assure qu’au moins 71 Libanais ont été tués dans les raids de l’armée israélienne sur le Liban depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre 2024. C’est dans cette atmosphère électrique que Joseph Aoun, président libanais, a accordé une interview à la chaîne qatarie, Al-Jazeera, pour affirmer que « personne n’a abordé avec nous la question de la normalisation avec Israël ».
« Le Liban est attaché aux décisions du sommet de Beyrouth et de la conférence de Riyad. Nous soutenons la formation d’un comité militaire, civil et technique pour sécuriser les frontières sud du Liban, ainsi qu’un retour à la convention d’armistice de 1949 », a-t-il souligné.
Le chef de l’Etat libanais a ajouté que « l’armée fait son devoir et est prête à assumer la responsabilité du contrôle de la frontière, mais il faut faire pression sur Israël pour qu’il s’y conforme ». Il a indiqué que « les réalisations de l’armée sont importantes, des tunnels et des dépôts de munitions ont été découverts au sud et au nord du Litani. L’armée accomplit son devoir au sud du Litani, démantelant les tunnels et confisquant les armes sans opposition du Hezbollah ». Plus, il a estimé que « le Hezbollah est conscient des intérêts du Liban et que la situation internationale et régionale y est propice. Des messages sont échangés avec le Hezbollah pour aborder la question du monopole de l’État sur les armes ».
Il a révélé que « le dialogue concernant le monopole des armes sera bilatéral entre la présidence et le Hezbollah », et que « la décision de restreindre les armes à l’État a été prise et sera mise en œuvre par le dialogue et loin de la force ».
« Nous avons besoin d’une stratégie de sécurité nationale qui fortifie le Liban et d’où émerge une stratégie de défense », a conclu l’hôte du Palais Baabada.
Ali Fayyad, député du bloc de la Fidélité à la Résistance, a tenu, lui aussi, à repréciser le déroulé des événements tragiques par lesquels passe le pays du Cèdre. « Ce à quoi le Liban est confronté va au-delà de la question des armes de la résistance », c’est ce qu’a déclaré cet acteur politique du Hezbollah. A ses yeux, « le Liban est soumis à des tentatives de restructuration politique, culturelle et sociale imposées par des puissances étrangères. La voie que nous impose la partie occidentale, en harmonie avec les positions locales, ne mène ni à la souveraineté, ni au redressement, ni à la construction d’un véritable État. »
Sur cette lancée, il a ajouté que « les Américains et d’autres ont commencé à intervenir dans les moindres détails : allant des décisions politiques jusqu’à la sécurité portuaire, en passant par les réformes financières et économiques, puis les tentatives d’imposer la normalisation », avec Israël.
« Nous réaffirmons que la seule façon de parvenir à une solution est qu’Israël se retire des cinq collines et de chaque centimètre qu’il a occupé lors de la dernière guerre, cesse les hostilités, respecte la souveraineté libanaise, adhère à la résolution 1701 et le lancement de la reconstruction », a réitéré A. Fayyad. Il a dans ce contexte souligné que « le Hezbollah est pleinement disposé à promouvoir les réformes, la reprise économique et financière, la protection des fonds des déposants et la reconstruction des institutions. À aucun moment nous n’avons eu d’intérêts particuliers dans le système bancaire et financier, ni d’autres intérêts que nous craignions dans le processus de réforme. »