Les deux premiers otages ont été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Rafah au sud de la bande de Gaza. Un des captifs a embrassé la tête de deux combattants d’Al-Qassam, branche armée du Hamas. Après leur arrivée dans les territoires occupés, l’armée d’occupation israélienne a annoncé que les examens préliminaires montrent que les deux captifs sont en bonne santé.
Trois autres ont été remis par le Hamas au CICR dans le camp de Nuseirat (centre). Une source du Hamas a déclaré à Al Jazeera qu’il libérera le 6ème prisonnier Hisham al-Sayed à Gaza City sans cérémonie par « respect pour les Palestiniens originaires des territoires occupés en 1948 ». Al-Sayed, un Bédouin de nationalité israélienne originaire du village de Hura dans le désert du Néguev. Il serait entré de son propre gré dans la bande de Gaza près du passage d’Erez en avril 2015, selon la version de l’occupation.
Sur les 600 prisonniers palestiniens devant être libérés samedi, une cinquantaine purgent des peines de prison à perpétuité, tandis qu’une soixantaine d’autres ont été condamnées à de longues peines de prison. 47 des détenus avaient déjà été libérés dans le cadre de l’accord d’échange « Wafa al-Ahrar » de 2011, en échange de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, mais ils ont été réarrêtés par les forces d’occupation israéliennes. Environ 445 prisonniers palestiniens sont des résidents de la bande de Gaza, qui ont été arrêtés après le déclenchement de la guerre génocidaire du régime israélien.
Plutôt vendredi, l’armée israélienne a prétendu que l’un des quatre corps remis ce jeudi par le Hamas dans le cadre du processus d’échange en cours entre les deux parties, « n’appartient pas » à la captive israélienne Shiri Bibas. Jeudi 20 février, le mouvement de résistance basé dans la bande de Gaza a remis au CICR les corps de quatre captifs israéliens tués dans les frappes israéliennes sur le territoire palestinien. L’armée israélienne a annoncé que la dépouille reçue était « anonyme » et a exigé que le groupe restitue ce qu’il a appelé « le bon corps ».
Dans un communiqué, le Hamas a rejeté ces allégations et réaffirmé son engagement envers les termes de l’accord d’échange et a souligné qu’il n’avait aucun intérêt à retenir des corps. De même il a annoncé qu’il enquêtait sur cette affaire, affirmant que les restes du corps de S. Bibas pourraient avoir été mélangés avec d’autres restes humains à la suite d’un raid aérien israélien meurtrier. En outre, le Hamas a indiqué que le corps de l’israélienne avait été « réduit en morceaux après avoir apparemment été mélangé à d’autres corps sous les décombres », reprochant à Israël d’avoir été derrière l’attaque qui a tué cette femme et ses deux enfants. Un dossier désormais bouclé samedi. La question qui se pose dès lors est liée, elle, à la deuxième phase de la trêve. L’establishment israélien serait-il prédisposé à s’y inscrire où choisira-t-il la voie de la surenchère militaire.
En attendant, le Bureau des médias de Gaza a annoncé vendredi qu’Israël a tué 100 Palestiniens et blessé 820 autres depuis l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu il y a plus d’un mois. Dans un rapport publié sur X, Salama Maarouf, directeur du Bureau des médias, a également accusé Israël d’entraver la mise en œuvre du « protocole humanitaire » lié à l’accord de cessez-le-feu. Il a précisé que la dernière victime a été enregistrée tôt vendredi dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Il a ajouté que depuis le début de l’accord, le 19 janvier, l’armée israélienne avait commis plus de 350 violations, la plus grave étant l’obstruction de l’aide humanitaire prévue par le protocole.
Le Hamas a dénoncé des violations majeures de l’accord, notamment des attaques contre des Palestiniens, des retards dans le retour des déplacés vers le nord de Gaza et des restrictions sur l’entrée de biens essentiels, tels que des matériaux d’abri comme des tentes et des logements préfabriqués, ainsi que du carburant et des équipements nécessaires au déblaiement des décombres et à la récupération des corps.
Par ailleurs, des retards ont également été signalés dans la livraison de médicaments et des fournitures indispensables à la réhabilitation des hôpitaux et du secteur de la santé.
L’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le mois dernier, a mis fin à la guerre menée par Israël, qui a fait au moins 48 300 morts, en grande majorité des femmes et des enfants, et laissé l’enclave en ruines.
En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de Justice en raison de son offensive contre l’enclave.