La première phase de l’accord de cessez-le-feu doit s’achever le 1er mars et permettre la libération de 33 otages israéliens retenus dans la bande de Gaza en échange de plus de 1 900 Palestiniens détenus en Israël.
Les six premiers échanges ont permis la libération de 19 Israéliens contre plus d’un millier de détenus palestiniens. Sur les 14 otages encore libérables dans le cadre de la première phase, huit sont morts, selon les autorités israéliennes.
Le gouvernement israélien a annoncé mardi que les négociations en vue de la deuxième phase allaient débuter « cette semaine ».
A Tel-Aviv, l’establishment sioniste qui bénéficie de l’appui total des USA continue à lancer des signaux contradictoires. Ainsi, Israël Katz, ministre israélien de la Défense, a annoncé la création d’un cabinet visant à promouvoir le départ « volontaire » des Palestiniens de la bande de Gaza. Ce plan comprend notamment une assistance pour quitter l’enclave gazaouie par voie maritime, aérienne et terrestre. Alors que Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, exige « une démilitarisation totale de la bande de Gaza » à l’issue de la guerre, rapporte mardi l’AFP. Israël est déterminé à obtenir « la libération de tous nos otages », mais aussi la réalisation de « tous les objectifs de la guerre fixés » par le gouvernement, a-t-il fait valoir auprès de la presse. « Nous exigeons une démilitarisation totale de Gaza. Nous n’accepterons pas la présence persistante du Hamas ou de tout autre groupe terroriste à Gaza », a-t-il ajouté.
I.Katz, a annoncé lundi la création d’une nouvelle administration au sein de son ministère, chargée de faciliter l’émigration «volontaire» des Palestiniens de la bande de Gaza. Cette nouvelle structure s’inscrit dans la ligne du plan proposé par le président américain. Des représentants de différents ministères et des services de sécurité siègeront au sein de ce bureau spécial. Au cours de la réunion, un premier plan sur le sujet a été présenté par le coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires. Il comprend une assistance qui permettra à tout résident de Gaza qui souhaite émigrer volontairement vers un pays tiers de bénéficier, entre autres, de dispositions spéciales de sortie par voie maritime, aérienne et terrestre.
Plus tôt dans la journée du 17 février, le Premier ministre israélien a déclaré qu’il se devait de « respecter » le plan pour l’après-guerre à Gaza du président américain Donald Trump. Il a ajouté s’être « engagé à ce qu’au lendemain de la guerre à Gaza il n’y ait plus ni Hamas ni Autorité palestinienne ». I. Katz, de son côté, a déjà déclaré ce mois-ci avoir ordonné à l’armée de préparer un plan pour permettre aux Palestiniens de quitter Gaza, ajoutant qu’il saluait « le plan audacieux de Monsieur Trump, qui pourrait permettre à une grande partie de la population de Gaza de se réinstaller dans divers endroits du monde ».
Début février, lors de la visite de Benyamin Netanyahu à Washington, D. Trump a lancé l’idée d’une prise de contrôle de la bande de Gaza par les États-Unis pour la reconstruire et en faire la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Il a répété que ses habitants pourraient être déplacés vers l’Égypte et la Jordanie, deux pays qui ont rejeté cette option. Son plan a été rejeté par le monde arabe et nombre de dirigeants occidentaux.
Réaction arabe
Les pays arabes dévoileront le 27 février au Caire leur plan pour la reconstruction de Gaza. Cette initiative, élaborée par les Palestiniens et transmise aux Égyptiens pour sa mise en œuvre, sera présentée aux dirigeants de Jordanie, d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar.
Le plan prévoit une reconstruction sur trois à cinq ans, sans déplacement de la population palestinienne et sans contrôle du Hamas. Le financement, estimé à plusieurs centaines de millions de dollars, sera assuré par les pays du Golfe. Les travaux seront réalisés par des entreprises égyptiennes, représentant une source importante de revenus pour l’Égypte, qui s’oppose fermement à toute migration des Palestiniens hors de Gaza. La main-d’œuvre sera constituée principalement de Palestiniens locaux.
Le plan consisterait notamment à créer un Comité national palestinien afin de gouverner Gaza sans le Hamas, à encourager la communauté internationale à participer à la reconstruction du territoire sans déplacer sa population et à avancer vers une solution à deux États, israélien et palestinien. Le plan sera examiné et débattu à Ryad par l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis et des représentants palestiniens, avant d’être présenté lors du sommet de la Ligue arabe prévu pour le 27 février.
L’Arabie saoudite doit d’ailleurs accueillir le 20 février un sommet de cinq pays arabes pour élaborer une réponse commune au plan de D. Trump, qui propose de vider Gaza de ses habitants pour reconstruire le territoire sous contrôle américain. Marco Rubio, secrétaire d’État US, a déclaré le 13 février que les États-Unis étaient ouverts aux propositions des pays arabes sur le sort du territoire palestinien, où un cessez-le-feu est en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le Hamas après 15 mois de guerre. Il a dit espérer pouvoir discuter de ces idées lors d’une tournée qui doit le mener en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, mais aussi en Israël.
Parallèlement aux tractations autour de l’enclave palestinienne ravagée par la guerre génocidaire menée par l’entité sioniste sur 15 mois, la barbarie sioniste se poursuit en Cisjordanie et Al-Qods occupée. Les forces d’occupation ont ainsi pris d’assaut Jabal Mukaber, accompagnées d’un bulldozer et d’une équipe, pour démolir plusieurs maisons. On signale qu’un enfant palestinien a succombé à ses blessures subies suite à un bombardement israélien contre Qabatiya, au sud de Jénine, en Cisjordanie occupée. Au 23ème jour de l’offensive israélienne contre la Cisjordanie occupée, au moins 22 habitations ont été détruites, 300 autres maisons ont été partiellement détruites, 11 ont été brûlées, et environ 10 450 personnes ont été déplacées de force jusqu’à présent de Tulkarem où le camp de réfugiés a subi des destructions massives.