Deux citoyens ont été blessés, mercredi, par les tirs des forces d’occupation à Mays al-Jabal. Le correspondant d’Al-Manar a signalé que l’armée sioniste a arrêté 3 citoyens de la localité de Maroun al-Ras, et saisi une ambulance appartenant aux Scouts AlRisala à l’entrée de la localité. Auparavant, la même source avait signalé le retrait des forces d’occupation derrière les barrières dans la région d’Al-Mufilha, à l’ouest de la localité de Mays Al-Jabal. Un drone israélien a largué une bombe sur un véhicule qui nettoyait les restes de barrières et des obstacles de l’occupation à Wadi Al-Saluqi alors que les information fournies par le ministère libanais de la Santé font état de 5 blessés lors d’une agression sioniste via un drone contre les habitants de Majdal Selem, ce qui porte à 36 le nombre des blessés lors des agressions israéliennes depuis mardi.
A rappeler que deux raids avaient visé les régions de Nabatieh al-Fawqa et Zawtar al-Sharqiya, brisant la stabilité relative dont jouissaient les sudistes qui ont libéré les villages frontaliers, dimanche dernier, date à laquelle avait expiré le délai de 60 jours fixé à l’ennemi pour s’y retirer. Le raid de Nabatieh al-Fawqa a visé un parking, tandis que la 2ème frappe a ciblé le parc « Farah City ». Selon le ministère de la Santé, 24 personnes ont été blessées suite à ces deux raids. Les forces d’occupation israéliennes ont prétendu avoir visé un camion et un véhicule transportant des munitions. Ces deux raids ont relancé le débat sur l’inclusion de la zone du nord du Litani dans l’accord de cessez-le-feu et le champ d’application de la résolution 1701. Israël œuvre, avec le soutien des USA, d’élargir la portée géographique de cette résolution contrairement à l’opinion du Liban, basé sur le refus total de la Résistance de ce point. Il s’est donc avéré que les raids israéliens n’étaient pas liés à « la violation de l’accord par le Hezbollah » comme le prétendent les forces d’occupation.
Mais ils constituent une réponse à ce qui se passe dans le sud depuis dimanche dernier. L’entité sioniste ressent le besoin de créer un climat opposé à celui qui prévaut dans le sud après que les habitants ont pris d’assaut la plupart des villages frontaliers et réussi à libérer la majorité d’entre eux. Mohammad Raad, député du Hezbollah, a réagi à ces deux agressions en faisant valoir le droit de « notre peuple au Liban à affronter l’occupation et ses attaques est un droit légitime et sacré qu’il exerce au moment et à l’endroit qu’il juge appropriés.» A ses yeux, « l’agression sioniste contre Nabatieh et Zawtar est un nouvel exemple de la menace permanente posée par l’entité contre notre peuple et notre pays » et confirme « notre conviction et celle de tous les peuples libres de leur droit légitime à assumer la responsabilité nationale et morale et à résister face à l’agression ».
Les forces d’occupation contrôlent toujours huit villages entre les secteurs central et ouest, d’Aitaroun et Blida à Mays al-Jabal, en passant par Houla et Markaba, jusqu’à Rob Thlateen, Odeysseh et Kfar Kela. Ces villages ne sont pas totalement sous occupation israélienne, car les habitants ont pu pénétrer dans plusieurs parties de ces localités.
Les forces israéliennes ont envoyé des messages par l’intermédiaire de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), appelant à « interdire l’avancée des habitants. Faute de quoi, elles ouvriront le feu à partir des points où ses soldats sont stationnés ». Les forces d’occupation invoquent comme prétexte que « les groupes d’habitants comprend des éléments du Hezbollah qui provoquent les soldats de l’armée israélienne ».
Entre-temps, l’ONU a déclaré mardi que « l’utilisation par Israël de la force meurtrière contre les civils retournant dans leurs villages et leurs maisons dans le sud du Liban constitue une violation du droit international », appelant à transformer le cessez-le-feu entre le Liban et Israël en « un accord permanent et durable ». Cette annonce a été publiée sur la plateforme « X » sur le compte du Bureau régional pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, affilié au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. « Nous sommes préoccupés par les informations selon lesquelles au moins 24 personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées ces derniers jours alors que des civils tentaient de rentrer chez eux dans le sud du Liban », a déclaré le Haut-Commissariat de l’Onu.
En dépit de toutes ces menaces et agressions, les villages frontaliers s’attendent, mercredi, pour le quatrième jour consécutif à une avancée de la part de ses habitants. Dans la matinée, les habitants de Yaroun dans le district de Bint Jbeil ont foulé pour la première fois depuis 14 mois le sol de leur village. Un groupe d’habitants de cette localité est entré en compagnie de l’armée libanaise dans les quartiers de Yaroun.
L’accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël, violé par ce dernier, est entré en vigueur le 27 novembre 2024, laissant ainsi entrevoir la fin des agressions israéliennes contre les régions libanaises et l’arrêt de plus d’un an de combats au Sud-Liban et dans le nord des territoires palestiniens occupés. Cet accord stipule le retrait des forces d’occupation israéliennes du Sud-Liban sous les 60 prochains jours c’est à dire le 26 janvier, et permet à l’armée libanaise de reprendre le contrôle des villages dans le sud de Litani.