Par ailleurs, des témoins oculaires ont également déclaré que des avions de guerre israéliens ont bombardé une maison dans la région de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza. Au moins 4 personnes ont été tuées et de nombreuses personnes ont été blessées dans le bombardement sioniste indiscriminé. En plus de son siège de 17 ans, Israël a transformé la bande de Gaza en « la plus grande prison du monde » avec les violentes attaques qu’il a lancées le 7 octobre 2023.
À Gaza, qui compte environ 2,3 millions d’habitants, près de 2 millions de personnes ont été déplacées en raison des attaques israéliennes. Depuis le 7 octobre, les attaques israéliennes contre la bande de Gaza ont fait 45 129 morts et 107 338 blessés parmi les Palestiniens, dont 17 492 enfants et 11 979 femmes. On signale dans la journée de vendredi plus de 70 martyrs et le double en blessés dans des bombardements sionistes.
Haaretz plombe Tsahal
Une enquête menée par le journal israélien Haaretz a révélé d’horribles témoignages de soldats de l’armée d’occupation israélienne qui avouent avoir procédé à des dizaines d’exécutions sur le terrain contre des civils palestiniens à la périphérie de l’axe Netzarim, au sud de la ville de Gaza. L’enquête révèle que les soldats d’occupation ont reçu l’ordre d’exécuter tout Palestinien qui s’approcherait de cette zone, même s’il n’était pas armé, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’une femme.
Le journal a cité l’un des soldats qui aurait déclaré, en repérant un garçon palestinien s’approchant de la zone, qu’il avait informé le responsable de son bataillon que le garçon n’était pas armé, et l’officier aurait répondu : « Quiconque franchit cette ligne est un terroriste, sans exception. Il n’y a pas de civils ici. » En conséquence, le soldat a exécuté le garçon et sa photo a ensuite été envoyée aux services de renseignement israéliens pour révéler qu’il n’était lié à aucune activité armée.
Un autre soldat a raconté les détails de la prise pour cible d’un groupe palestinien non armé qui arborait le drapeau blanc et l’agitait vers un drone qui se trouvait au-dessus d’eux, mais l’ordre a été donné de tous les tuer. Le soldat a rapporté que l’un des officiers avait pointé le drapeau blanc et que cela indiquait qu’il s’agissait de civils. Cependant, la décision a été prise par l’officier le plus haut gradé de les tuer, qui a déclaré : « Je ne veux pas entendre parler à propos d’un drapeau blanc… tirez. » Le soldat a déclaré que les soldats et officiers qui s’opposaient à cet acte étaient qualifiés de « lâches ».
L’enquête a mis aussi en lumière l’utilisation par l’armée d’occupation de missiles anti blindés contre des civils non armés près de l’axe Netzarim. L’un des soldats aurait déclaré que quatre Palestiniens qui marchaient à proximité de l’axe avaient été visés, même si le drone avait détecté qu’ils ne portaient aucune arme. Il a ajouté que « ses soldats ont reçu l’ordre de les tuer. Trois ont été tués immédiatement, tandis que le quatrième a survécu et a levé les mains en signe de reddition. Cependant, il a été détenu nu dans une cage près du site et les soldats lui ont délibérément craché dessus. Ensuite, un enquêteur de l’unité d’interrogatoire des prisonniers de guerre (504) est venu l’interroger et a pointé une arme sur sa tempe, puis il a été relâché. »Un hélicoptère a également visé avec un missile un homme et deux enfants qui se promenaient près de l’axe Netzarim. Le soldat qui a été témoin de l’incident aurait confirmé qu’il n’y avait aucune justification pour les tuer.
L’enquête a également mis en lumière l’ampleur du « sadisme » dans la manière dont les unités de l’armée d’occupation ont traité les Palestiniens et leur compétition pour tuer le plus grand nombre de civils. L’un des officiers aurait déclaré que « les déclarations officielles de l’armée décrivent tous ceux qui sont tués comme des terroristes, ce qui transforme cela en une compétition entre unités pour augmenter le nombre de morts. » Pire, « par exemple, si des membres de la 99e division militaire tuent 150 personnes, l’autre division doit se précipiter pour en tuer 200 » a-t-il ajouté.
L’enquête a montré que les officiers supérieurs de l’armée disposaient de larges pouvoirs pour tuer des Palestiniens sans en référer au commandement supérieur, et que les dirigeants commençaient à avoir le sentiment qu’ils dirigeaient une milice armée sans lois ni contrôles. L’enquête a révélé que la personne qui dirige les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza est un extrémiste de la colonie de Kiryat Arba qui s’appelle Yehuda, et que sa mentalité est contraire à toutes les normes militaires en vigueur.
L’extrémiste Yehuda aurait déclaré lors d’une des réunions qu’il « n’y a pas d’innocents à Gaza et, de mon point de vue, ce sont tous des saboteurs ». D’autres officiers ont décrit Yehuda comme un « Napoléon en miniature », car il agissait avec une mentalité de vengeance très éloignée de toutes les lois de la guerre que le monde n’ait jamais connues.
Cependant, l’enquête a parlé de l’échec de l’armée d’occupation à vider tout le nord de la bande de Gaza des Palestiniens malgré les horribles crimes commis contre les civils, soulignant que les crimes israéliens commis se caractérisent par un manque de responsabilité et l’absence de tout contrôle comportemental dans violation des lois internationales.
La veille jeudi, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état, d’au moins 30 martyrs à travers la ville de Gaza dans plusieurs frappes de l’armée d’occupation israélienne. Pour justifier ces crimes, l’armée israélienne a prétendu avoir « ciblé des terroristes » dans deux écoles abritant des déplacés. « Le bombardement par l’occupation (israélienne) des écoles Al-Karama et Shaban, dans l’est de la ville de Gaza, a fait au moins 13 martyrs, dont des enfants et des femmes », a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile précisant qu’une trentaine de personnes avaient aussi été blessées. La Défense civile a indiqué que 13 autres personnes sont tombées en martyre dans une frappe aérienne distincte d’Israël « sur un groupe de personnes essayant de se ravitailler en eau dans le camp de réfugiés Al-Shati à l’ouest de la ville de Gaza », située dans le nord du territoire palestinien. Cette même source a fait état de 4 martyrs suite à un bombardement israélien visant une maison dans l’est de la ville. Un bébé est mort de froid dans la bande de Gaza sous les bombardements et le blocus de l’armée israélienne.
Paralysie onusienne
L’Assemblée générale des Nations unies a approuvé, jeudi 19 décembre, une résolution demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d’Israël envers les Palestiniens, alors que le gouvernement israélien est accusé d’entraver l’accès de l’aide à Gaza.
La résolution, soumise par la Norvège, a été adoptée à une large majorité: 137 pays ont voté pour, 12 contre, et 22 se sont abstenus. Elle demande à la CIJ de clarifier ce qu’Israël est tenu de faire pour « garantir et faciliter l’acheminement sans entrave de l’approvisionnement indispensable à la survie de la population civile palestinienne ».
Bien que les décisions de la CIJ, plus haute juridiction de l’ONU basée à La Haye, soient juridiquement contraignantes, la cour ne dispose d’aucun moyen concret pour les faire respecter. Mais elles accentuent la pression diplomatique sur Israël.
En juillet, la CIJ avait rendu, dans une affaire distincte, un avis consultatif selon lequel l’occupation israélienne du territoire palestinien était « illégale » et devait cesser dès que possible. Israël contrôle strictement toutes les entrées de l’aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza frappés par un désastre humanitaire. « C’est une catastrophe que la communauté internationale n’ait pas été en mesure de répondre de manière adéquate », a déclaré à l’AFP Andreas Kravik, vice-ministre norvégien des affaires étrangères. « Ce n’est pas un manque de volonté de la communauté internationale de fournir une aide humanitaire, mais nous n’avons pas accès (à Gaza) et nous n’obtenons pas la collaboration dont nous avons besoin », a-t-il regretté.
L’initiative de la Norvège a été déclenchée par l’adoption en octobre par le Parlement israélien d’une loi interdisant, à partir de fin janvier, à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) « d’opérer sur le sol israélien » et de se coordonner avec les autorités d’occupation israéliennes. Les autorités d’occupation israéliennes accusent des employés de l’Unrwa d’avoir participé à l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023. « Je ne sais pas ce qui va se passer si la loi entre en vigueur », a avoué jeudi Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU. « Soyons clairs: l’Unicef ne peut pas remplacer les quelque 2000 enseignants qui travaillent pour l’Unrwa dans les écoles de Cisjordanie. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) ne peut pas remplacer les centaines, voire plus, de professionnels de la santé palestiniens qui travaillent dans les cliniques de l’Unrwa. C’est tout simplement impossible », a-t-il dit.
Danny Danon, l’ambassadeur israélien auprès des Nations Unies, a comme d’habitude accusé « la CIJ d’être désormais instrumentalisée ».
Assassinats en Cisjordanie
Il y a lieu de signaler que l’armée d’occupation israélienne a tué six Palestiniens, au cours de plusieurs offensives militaires israéliennes dans deux camps de réfugiés de Cisjordanie occupée. Dans le camp de Tulkarem, dans le nord, une frappe israélienne sur un véhicule a fait « quatre martyrs et trois blessés graves », a indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Les quatre hommes étaient des combattants des Brigades de martyrs al-Aqsa du Fatah.
Plus tôt dans la journée, l’Autorité palestinienne avait annoncé le martyre de deux Palestiniens tués au cours d’opérations militaires israéliennes dans un autre camp de réfugiés, Balata, à Naplouse.
Selon le ministère de la Santé, une femme de 80 ans a succombé à ses blessures après avoir été touchée par balles à la poitrine et à une jambe. Le Croissant-Rouge a affirmé dans un communiqué que l’armée israélienne avait « tiré » en direction de ses ambulances, « entravant » ainsi son intervention au sein du camp Balata. En outre, l’Autorité palestinienne a accusé vendredi des colons israéliens d’avoir mis le feu à une mosquée dans le village de Marda, dans le nord de la Cisjordanie. « Des slogans racistes anti-Arabes » ont par ailleurs été tagués sur les murs de l’édifice, a dénoncé le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés, dont « Mort aux Arabes », selon des photos partagées sur les réseaux sociaux.
Un habitant du village, situé au nord de la ville de Salfit, a dit à l’AFP que l’incendie avait été éteint avant qu’il ne se répande à l’ensemble de la mosquée. Abdallah Kamil, gouverneur de Salfit, a affirmé que des colons avaient déjà pénétré dans le village par le passé, « sous la protection de l’armée d’occupation israélienne », et que des actes de vandalisme similaires avaient déjà eu lieu dans les environs. Le ministère palestinien des Affaires étrangères voit dans cet « acte flagrant de racisme » le résultat « des campagnes dirigées contre notre peuple par les éléments d’extrême droite du gouvernement au pouvoir » en Israël.
Les attaques contre les mosquées ont connu une recrudescence ces derniers mois. Un rapport du ministère du Leg islamique, a révélé la destruction de la mosquée al-Chiyyah dans la localité Jabal al-Moukabber dans la ville sainte d’al-Qods, la profanation de la mosquée de Kherbet Mahar al-Baqar dans la localité d’al-Khalil, des actes de vandalisme dans les mosquées Abou Bakr al-Siddiq dans le camp Nour Chams et des Chouhadas dans le camp de Tulkarem, le sabotage de la salle de prière à proximité de la localité Jabaa à l’est d’al-Qods et la démolition d’une partie de la mosquée Abou Bakr al-Siddiq dans le camp al-Faraa dans la province de Toubas.
Depuis le début de la guerre génocidaire déclenchée contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023, les attaques israéliennes contre la Cisjordanie occupée ont flambé. Des soldats ou des colons israéliens ont tué au moins 803 Palestiniens, selon des données de l’Autorité palestinienne. En même temps, les colonisations de terres palestiniennes se poursuivent à grande allure, en prémisse à l’annexion de la Cisjordanie, comme ne le cachent pas ni des membres du gouvernement de l’occupation ni les organisations de colons.