Ces réunions font suite à une visite de David Barnea, directeur de l’agence de renseignement israélienne Mossad, dans la capitale qatarie mercredi, selon des rapports. Le Qatar, aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, a participé à plusieurs mois de négociations en coulisses pour une trêve à Gaza et la libération des prisonniers israéliens.
Cependant, à l’exception d’une pause d’une semaine dans les combats à la fin de l’année dernière, les négociations successives n’ont pu mettre un terme à la guerre. Il faut croire que celles qui se déroulent à Doha cherchent à arracher un cessez-le-feu avant la prise de fonction du président américain Donald Trump le 25 janvier prochain. Lundi, Israel Katz, ministre israélien des Affaires militaires, a indiqué que les négociateurs israéliens n’avaient « jamais été aussi proches d’un accord » pour la libération des captifs à Gaza depuis la trêve de novembre 2023. Lundi toujours, un haut responsable du Hamas basé à Doha a déclaré que les négociations pour un accord étaient « plus proches que jamais », mais a averti que Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, pourrait toujours « perturber l’accord comme il l’a fait à chaque fois auparavant ».
On estime que plus d’une centaine de captifs israéliens se trouvent toujours à Gaza sur les plus de 250 qui ont été détenus par les combattants du Hamas lors de leur attaque historique du 7 octobre contre le régime israélien. Le Hamas affirme qu’il ne libérera les captifs que si Israël cesse complètement son agression contre Gaza et accepte de libérer des centaines de Palestiniens détenus dans les prisons du régime.
Au sein du gouvernement israélien, les avis sont partagés sur l’option d’un accord total ou sur plusieurs étapes. Bezalel Smotrich, ministre des Finances, estime « qu’il n’est pas juste de vouloir parvenir à des transactions partielles car ceci gardera au pouvoir le Hamas ». Pour Gideon Sa’ar, son confrère des Affaires étrangères, « il vaut mieux aller dans une direction qui nous permet de voir le retour des otages le plus vite possible ». Et de conseiller de « moins parler de ses détails pour l’accomplir ». I. Katz soutient, quant à lui, « un accord même s’il est partiel », soulignant que « les deux axes Netzarim et Philadelphia occupés par les forces israéliennes » et que le Hamas réclame leur retrait dans l’accord « ne constitueront pas d’obstacle pour conclure un accord dans la bande de Gaza ». Des observateurs constatent que B. Netanyahu pourrait faire preuve de plus de souplesse sur la question de la présence des forces d’occupation dans ces deux axes car il parle davantage de les contrôler.
Yaïr Lapid, chef de l’opposition israélienne, n’approuve pas un accord sur plusieurs étapes et insiste pour ramener les captifs « d’un seul coup ».
Des observateurs écartent l’éventualité que le Hamas accepte une gradualité dans la libération des captifs israéliens en échange des détenus palestiniens mais pourrait bien l’admettre pour le retrait israélien des deux axes. La chaine 12 a révélé les résultats d’un sondage qui a rapporté que « plus de la moitié du public israélien souffre d’un traumatisme psychologique collectif continu, lié à la guerre et émanant du choc de l’enlèvement », en lien avec la prise par le Hamas de 251 Israéliens le 7 octobre 2023.
Dans l’enclave, la barbarie sioniste se poursuit. Plusieurs patients évacués sous le feu de l’occupation israélienne ayant violemment bombardé les environs de l’hôpital Kamal Adwan, avant de cibler via un drone, l’aile des urgences où un violent incendie s’est déclaré, ô miracle, sans faire de victimes. Pas moins de 9 autres martyrs ont été signalés suite à un bombardement israélien contre une maison et une tente abritant des personnes déplacées à Khan Younes. Au moins sept Palestiniens, dont un enfant, ont été tués dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza mercredi, selon des sources médicales. Un drone israélien a bombardé une tente pour personnes déplacées dans la ville de Deir al-Balah (centre), tuant deux personnes, a déclaré l’une des sources. Le personnel médical a également procédé au transfert des corps de deux personnes à l’hôpital Al-Awda après une frappe israélienne dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, a indiqué l’hôpital.
Les forces israéliennes ont également bombardé une maison dans la zone de Jabalia al-Nazla, dans le nord de Gaza, faisant deux morts, a indiqué une autre source médicale. Dans la ville de Gaza, un enfant a succombé à ses blessures causées par une frappe israélienne dans le quartier d’Al-Daraj, à l’est de la ville, a-t-elle ajouté. Les forces israéliennes ont également arrêté deux pêcheurs qui pêchaient au large de la ville de Deir al-Balah, selon des témoins.
Depuis octobre 2023, Israël poursuit une guerre génocidaire contre Gaza qui a tué plus de 45 000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants. Le mois dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël fait également l’objet d’une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour ses actions dans ce territoire.
Il y a lieu relever que des Palestiniens ont décidé de porter plainte contre le département d’Etat US pour l’aide militaire américaine à Israël. Un mouvement qui pourrait faire tâche d’huile au regard de l’appui inconditionnel de Washington à Tel-Aviv depuis des lustres…