Plusieurs régions syriennes font l’objet depuis le 27 novembre d’une offensive militaire de grande envergure conduite par Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d’al-Qaïda classée parmi les organisations terroristes par les Nations Unies. Cette offensive a été lancée quelques heures après l’annonce par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu du cessez-le-feu avec le Liban. Dans son discours, il avait menacé le président syrien Bachar al-Assad, en disant qu’il doit réaliser qu’il jour avec le feu en laissant passer les cargaisons iraniennes destinées au Hezbollah.
Réunis à Bagdad, les trois ministres ont souligné dans une déclaration finale commune que ce qui se passe en Syrie affecte directement la sécurité de l’Irak et de l’Iran, ce qui nécessite une coordination des positions pour assurer la sécurité et la stabilité des peuples de la région.
Selon la déclaration , les participants ont condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, selon les critères édictés par le Conseil de sécurité et ont souligné l’importance de l’action collective pour y faire face. Les ministres ont également condamné les attaques israéliennes en cours contre la Syrie, ainsi que contre Gaza et le Liban. Ils ont convenu de la nécessité de poursuivre les consultations et la coordination entre les trois pays pour suivre ces développements et se préparer à tout développement dans les prochains jours.
Les trois ministres ont souligné la nécessité de mobiliser tous les efforts arabes, régionaux et internationaux pour parvenir à des solutions pacifiques aux défis auxquels est confrontée la région en général et la Syrie en particulier.
Abbas Araqchi, ministre iranien des Affaires étrangères, a affirmé lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues irakien et syrien « qu’il existe un devoir international de lutter contre le terrorisme en Syrie », tout en déclarant que les relations irako-iraniennes se déroulent de manière optimale. « Le message de la réunion tripartite d’aujourd’hui contient trois messages. Le premier est de soutenir le gouvernement et le peuple syriens contre les groupes armés terroristes », a-t-il rappelé notant que « quiconque veut ignorer l’ingérence de l’entité sioniste dans cette situation en Syrie a tort ». Plus, « nous avons annoncé notre soutien à la Syrie et nous continuerons ce soutien de toutes nos forces », a-t-il ajouté soulignant que « les menaces terroristes en Syrie ne se limiteront pas à ce pays, mais affecteront également les pays voisins s’ils ne luttent pas contre elles. »
« Le terrorisme ne connaît pas de frontières et les terroristes doivent être combattus dès leurs débuts. Le terrorisme ne doit pas faire l’objet de discrimination dans sa lutte. Il existe un devoir international de lutter contre le terrorisme en Syrie. La communauté internationale doit soutenir les efforts de la région contre le terrorisme, en particulier ceux en Syrie », a-t-il encore soutenu.
Fouad Hussein, son alter ego irakien, a déclaré de son côté que « les offensives des groupuscules terroristes contre la Syrie sont condamnables », rappelant que son pays a été aussi été leur victime. Assurant que la sécurité de la Syrie et de l’Irak est intrinsèquement liée, Hussein a indiqué les forces armées irakiennes feront tout pour protéger les territoires de l’Irak et ses frontières. Il a indiqué vouloir lancer un appel pour une réunion extraordinaire de la Ligue arabe au niveau des ministres et faire de son mieux par les moyens diplomatiques pour parvenir à une accalmie en Syrie.
Bassam Sabbagh, chef de la diplomatie syrienne a indiqué, pour sa part, que « les ingérences en Syrie sont désormais flagrantes et reflètent des convoitises historiques ». « Les terroristes violent les résolutions de l’ONU et du Conseil de sécurité », a-t-il souligné.