Le correspondant de la chaîne d’information libanaise Al Mayadeen a rapporté que 25 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne contre la ville de Gaza, selon un premier bilan, tandis que 10 autres ont été tuées et 50 autres blessées dans la région de Yarmouk dans la même ville. Les quartiers d’al-Sabra et de Tal al-Hawa ont également été pilonnés par des unités d’artillerie de l’armée du régime. Deux quartiers situés dans le sud de la ville de Gaza ont été aussi mitraillés par les forces d’occupation. Le correspondant a également rapporté que cinq Palestiniens ont été tués et une douzaine d’autres blessés dans une frappe aérienne qui a ciblé le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza.
Selon les autorités sanitaires de l’hôpital al-Awda un grand nombre de Palestiniens ont été blessés, principalement des femmes et des enfants, et évacué vers ce centre de soin, suite à une frappe aérienne israélienne qui a ciblé une maison dans le camp de Nuseirat. Des maisons et des bâtiments ont également été démolis à proximité de l’axe Netzarim occupé par l’armée israélienne, et du camp de réfugiés de Jabalia. Selon cette source, depuis mercredi à l’aube, 76 Palestiniens ont été tués par les forces d’occupation israéliennes. Dans la même journée, 17 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées après que des avions israéliens ont bombardé les tentes abritant des Palestiniens déplacés à Khan Younès.
Le nombre de Palestiniens tués depuis le début de la guerre israélienne sur la bande de Gaza s’élève à au moins 44 532 martyrs, sans oublier les 105 538 blessés, a annoncé mercredi le ministère de la Santé de Gaza.
La résistance palestinienne dans la bande de Gaza continue de cibler les forces d’occupation israéliennes sur différents axes de combat, infligeant des pertes à l’occupation, dans le cadre de la bataille du Déluge d’Al-Aqsa. Dans le détail des opérations de mercredi, les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, ont visé un transporteur de troupes israélien avec un obus Al-Yassin 105 près de la station Tamraz, au milieu du camp de réfugiés de Jabalia, au nord du Bande de Gaza.
Les Brigades Al-Qassam ont également ciblé deux chars israéliens Merkava 4 avec un obus Al-Yassin 105 et un engin Shawaz au carrefour Al-Rafid au centre de la ville de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza. Elles ont également ciblé un char israélien Merkava 4 avec un dispositif Shawaz à proximité de la mosquée Tawbah, à l’ouest du camp de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
À leur tour, les moudjahidines des Brigades Al-Qods, la branche militaire du mouvement du Jihad islamique, ont réussi à tirer sur un soldat israélien près de la zone d’Al-Taqa, à l’est de la ville de Gaza. Elle ont bombardé avec des obus de mortier une position des soldats de l’occupation israélienne sur la ligne de ravitaillement dans l’axe Netzarim. Au même moment, elles ont aussi bombardé au mortier régulier (calibre 60) les rassemblements de soldats et de véhicules d’occupation israéliens pénétrant à proximité du carrefour Burj Awad, dans le quartier d’Al-Jeneina, à l’est de la ville de Rafah, au sud de Gaza.
Quant aux Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, elles ont annoncé avoir bombardé, avec deux missiles à courte portée 107, des concentrations de soldats ennemis d’occupation et des véhicules stationnés à proximité du passage terrestre de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
Dans le cadre de leur documentation des opérations, les Brigades Al-Aqsa ont diffusé des images de bombardement du quartier général de commandement et de contrôle de l’occupation dans l’axe Netzarim avec des obus de mortier de gros calibre. Elles ont également présenté leur ciblage, en coopération avec les Brigades Al-Qods, des forces d’occupation sur le site militaire de Fajjah et sur l’axe Netzarim.
Les Brigades Al-Qassam avaient diffusé des images de la deuxième embuscade complexe contre les soldats d’occupation et leurs véhicules, à proximité du carrefour Burj Awad, dans le quartier d’Al-Geneina, à l’est de Rafah.
En outre, le commandant de la brigade Givati de l’armée d’occupation israélienne a déclaré que « les combattants de Jabalia mènent une guérilla avec nous en petits groupes de deux à trois personnes ». Il a ajouté que « les combattants de Jabalia, certains d’entre eux ont participé à l’attaque du 7 octobre », ajoutant : « Ils ne se rendent pas ».
Scénario identique en Cisjordanie
Les forces de l’armée d’occupation israélienne ont pris d’assaut, mercredi soir, un hôpital palestinien dans la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie occupée, et ont arrêté un des blessés. La télévision palestinienne (gouvernementale) a déclaré qu’ « une force spéciale de l’occupation a pris d’assaut l’hôpital spécialisé arabe de Naplouse », tandis que la radio officielle « Voix de la Palestine » a rapporté que « les forces spéciales israéliennes ont kidnappé un jeune homme blessé à l’hôpital arabe spécialisé de Naplouse ». « Un véhicule de transport public (palestinien) a été utilisé lors de cette attaque » a-t-elle ajouté tout en diffusant sur ses plateformes des extraits vidéo montrant la prise d’assaut de l’hôpital et l’arrestation du blessé, ainsi que des images du lit dans lequel gisait le blessé, avec des traces de sang dessus.
Cet incident survient un jour après le martyre de deux Palestiniens suite à un bombardement par un drone israélien mardi contre un véhicule palestinien dans la localité d’Aqaba, à l’ouest de la ville de Tubas, dans le nord de la Cisjordanie. Puis, les forces d’occupation israéliennes ont également pris d’assaut l’hôpital gouvernemental de la ville et arrêté un médecin, selon des témoins.
L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a publié, jeudi, un rapport accusant Israël de « commettre un génocide » contre les Palestiniens dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, appelant la communauté internationale à ne pas en être « complice ». Agnès Callamard, secrétaire générale de l’organisation,a affirmé que « mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité, démontrant son intention de les détruire physiquement ».
Génocide dévastateur
En 300 pages, le rapport d’Amnesty met en avant « suffisamment d’éléments pour conclure qu’Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza » depuis le 7 octobre 2023. L’organisation explique s’être appuyée sur des « déclarations génocidaires et déshumanisantes du gouvernement israélien », des images – notamment de satellites – qui documentent la dévastation du territoire palestinien, et des recherches sur le terrain auprès des Gazaouis entre le 7 octobre 2023 et juillet 2024. Elle affirme se fonder sur des critères définis par la Convention des Nations unies sur le génocide.
« Nos conclusions accablantes doivent servir de signal d’alarme à la communauté internationale : il s’agit d’un génocide. Cela doit cesser maintenant », a ajouté A. Callamard. Amnesty pointe des « attaques délibérées sur les civils et les infrastructures civiles (…), l’usage d’armes hautement explosives dans des zones abondamment peuplées », les entraves à délivrer l’aide humanitaire dans le territoire et le déplacement forcé de 90% de sa population.
Rappelons que plus de 44.532 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont péri à Gaza suite aux bombardements israéliens. Outre les bombardements contre Gaza, les Palestiniens y sont soumis à « la malnutrition, la famine et la maladie », qui les « exposent à une mort lente, calculée », affirme Amnesty.
Le document évoque aussi des appels de la part de responsables et soldat israéliens à « l’anéantissement, la destruction, l’incendie ou +l’effacement+ de Gaza ». Des propos qui soulignent « non seulement une impunité systémique, mais aussi la création d’un environnement qui encourage (…) de tels comportements ».
« Les gouvernements doivent arrêter de prétendre qu’ils n’ont aucune pouvoir pour mettre fin à l’occupation, l’apartheid et le génocide à Gaza », a affirmé A. Callamard. « Les États qui envoient des armes vers Israël violent leurs obligations d’empêcher un génocide, et risquent d’en devenir complices », a-t-elle accusé.
Human Rights Watch (HRW) avait appelé, lundi, les pays membres de la Cour pénale internationale (CPI) « devraient soutenir ce tribunal face aux tentatives visant à saper son mandat mondial ». HRW a publié un rapport de 26 pages fournissant des recommandations aux pays membres de la CPI « visant à garantir que la Cour bénéficie du soutien politique, des ressources et de la coopération dont elle a besoin pour faire avancer les enquêtes et les affaires portant sur diverses situations ».
Les Etats parties de la CPI devraient « s’engager à remplir leur obligation d’exécuter les mandats d’arrêt émis par la Cour, quelle que soit la personne ciblée », indique l’ONG. « Personne n’est au-dessus de la loi », a déclaré Liz Evenson, directrice du programme Justice internationale à Human Rights Watch. « Les pays membres de la CPI devraient s’engager, lors de leur réunion annuelle, à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que le travail crucial de la Cour en faveur de la justice puisse se poursuivre sans entrave », a-t-elle souligné.
La session annuelle de l’Assemblée des États parties de la CPI se tient à La Haye, aux Pays-Bas, du 2 au 7 décembre 2024. « Le 24 avril 2024, alors que l’émission de mandats d’arrêt par la CPI pour les crimes commis à Gaza était jugée imminente, un groupe de douze sénateurs a adressé une lettre au Procureur de la CPI en le menaçant de cesser tout soutien à la Cour de la part des États-Unis, de sanctionner l’institution et ses représentants, et d’interdire au Procureur, au personnel de la Cour et à leurs familles de pénétrer aux États-Unis, si des mesures étaient entreprises en vue d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre de responsables israéliens », avait révélé HRW en novembre dernier. Et d’affirmer que « les auteurs de cette lettre écrivaient : ‘Prenez Israël pour cible et nous vous prendrons pour cible. […] Ceci est un avertissement ».
Pour rappel, la CPI a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés dans les territoires palestiniens, notamment à Gaza. La décision de la CPI a des répercussions importantes pour B. Netanyahu et Y. Gallant, dont la plus significative se résume au fait que les 124 États Parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale sont désormais tenus légalement de les arrêter et de les extrader à La Haye s’ils mettent les pieds sur leur territoire.