Le projet de potasse de Khémisset lancé il y a trois ans par la société britannique Emmerson PLC fait toujours face à des exigences réglementaires qui, pour le moment, risquent de le handicaper lourdement. L’arrêt du projet a été décidé par la Commission régionale unifiée de l’investissement (CRUI) au regard de son impact environnemental nocif.
Les espoirs de l’opérateur placés en une technologie d’extraction réduisant les besoins en eau, un critère essentiel dans le contexte local, ont été douchés par les autorités marocaines. Après un premier rejet en juillet, la société a tenté un recours auprès du wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, mais la réponse est demeurée défavorable. Ce rejet, officialisé lundi 28 octobre 2024, met en péril le projet. La preuve, les actions d’Emmerson qui avait levé 2,2 millions de dollars auprès de partenaires internationaux pour financer son projet, ont chuté de 38 % à la Bourse de Londres.
Emmerson qui cherche à développer un procédé d’extraction novateur, le « Khemisset Multimineral Process » (KMP), censé atténuer les impacts environnementaux, n’a pas convaincu la partie marocaine. En mars dernier, la Commission ministérielle avait demandé à Emmerson de mettre à jour son étude d’impact environnemental et social afin d’intégrer des optimisations liées à la consommation d’eau et à la gestion des saumures.
Le calendrier initial du projet prévoyait le démarrage des travaux de construction en 2022 et la production de potasse à partir de 2024. Toutefois, sans feu vert de la CRUI, ces prévisions restent sans lendemain. Selon la loi marocaine, les détenteurs de permis d’exploitation doivent démontrer la viabilité environnementale de leurs projets.