Le quotidien US a souligné que « même si Israël a lancé de violentes attaques contre le Liban, démontrant sa supériorité en matière de collecte de renseignements et de technologie, mettant le Hezbollah dans une position défensive, la situation est susceptible de changer en cas d’éclatement d’une guerre terrestre au Liban, car Israël combattra alors sur le sol du Hezbollah, et ses avantages en matière de technologie et de renseignement ne seront pas le facteur décisif ».
Il a ajouté que « le Hezbollah, qui continue depuis environ un an à frapper des cibles militaires israéliennes pour soutenir la résistance dans la bande de Gaza, dispose d’un énorme arsenal de roquettes, de missiles antichar et de drones , il peut se déployer pour faire face à l’avancée israélienne, si une guerre terrestre éclate ».
« Parmi les armes nouvelles et les plus dangereuses du Hezbollah figure le missile guidé antichar Almas », rappelle le WSJ, roquette qui offre aux combattants de la résistance « un degré de précision beaucoup plus élevé dans ses frappes, par rapport à ce qui était le cas en 2006, lors de la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël, lorsque les estimations israéliennes indiquaient que le Hezbollah possédait environ 12 000 missiles ».
Dans ce contexte, le journal a indiqué que les analystes militaires estiment « qu’Almas est une copie revue du missile israélien Spike, que le Hezbollah aurait pu obtenir et l’a envoyé en Iran en 2006, ce qui a été confirmé par un leader de la résistance en février dernier ». Ajoutant qu’« à cette époque, il a été révélé qu’Almas a été développé à partir des missiles israéliens Gail Spike, et que des résistants qui avaient mis la main sur Gail Spike en 2006, après que les soldats de l’occupation l’avaient abandonné et se sont enfuis, de sorte que le missile a ensuite été transféré en Iran ». La même source rappelle que l’Almas peut être comparé à d’autres missiles antichar avancés, comme le Javelin américain.
Face à tout cela, le journal a estimé « qu’ Israël serait confronté à ce à quoi il avait été confronté en 2006, lorsque cela s’était terminé dans une impasse, et que la guerre terrestre, si elle se produisait, tournerait comme dans le cas contraire de Gaza, à un bourbier pour Israël ».
« C’est comme dire aux États-Unis, en 1980 : Retournons au Vietnam » , a affirmé Daniel Byman, chercheur principal au Centre d’études stratégiques et internationales de Washington et ancien responsable du gouvernement américain, co-auteur d’une étude sur l’arsenal du Hezbollah.
Dans le même contexte, le WSJ a cité Assaf Orion, général de brigade israélien à la retraite qui a confirmé « qu’ Israël subira inévitablement des pertes, de sorte qu’une guerre à grande échelle ne sera en aucun cas facile si elle éclate ». Et de poursuivre que l’occupation est confrontée à « des désavantages stratégiques face au Hezbollah, malgré qu’Israël possède des armes plus avancées, notamment des avions de combat F-35 et des défenses aériennes multicouches ».
Le journal a indiqué que « le Hezbollah ne cherchera pas à gagner une guerre avec Israël au sens traditionnel du terme, mais vise plutôt à plonger les forces israéliennes dans une guerre d’usure, tout comme le Hamas, plus petit et moins armé, a réussi à le faire pour survivre à l’attaque israélienne sur Gaza, qui a duré 11 mois ». Avant de conclure que « des analystes militaires américains affirment que le Hezbollah pourrait copier les tactiques utilisées par la Russie en Ukraine, en lançant un barrage de missiles et des essaims de drones, dans le but de confondre ou de désactiver les défenses aériennes israéliennes et de frapper des bases ou des ports militaires et le réseau électrique du pays, alors que les responsables israéliens s’attendent à ce que des centaines de personnes soient tuées ».
Citant des sources bien informées, Reuters a rapporté que « la direction flexible du Hezbollah, son vaste réseau de tunnels et son arsenal d’armes l’aident à résister aux frappes israéliennes ».
Trois sources proches des opérations du Hezbollah ont déclaré que la chaîne de commandement flexible du Hezbollah, ainsi que son vaste réseau de tunnels et l’énorme arsenal de missiles et d’armes qu’il a renforcé au cours de l’année écoulée, « l’aident à résister aux frappes israéliennes sans précédent ». Les sources ont souligné que « même si cela constitue un coup dur (la série d’assassinats des commandants de la résistance islamique, les attentats terroristes via Pagers contre des civils libanais), cela ne représente qu’une petite partie des forces du Hezbollah, dont un rapport du Congrès américain a estimé vendredi qu’il comptait entre 40 et 50 mille combattants ».
En plus des effectifs du Hezbollah, « celui-ci a réussi à transférer rapidement des missiles vers le Liban, en prévision d’un conflit à long terme », selon ces sources, ajoutant que « la résistance cherche à éviter une guerre totale ».
Dans ce contexte, Andreas Craig, maître de conférences à la School of Security Studies du King’s College de Londres, a déclaré que « la structure organisationnelle interconnectée du groupe a contribué à en faire une force très flexible ».
« C’est l’ennemi le plus redoutable qu’Israël ait jamais affronté sur le champ de bataille, non pas en raison de son nombre et de sa technologie, mais en raison de sa résilience », a décrit l’analyste.
À son tour, l’une des sources, a confirmé à l’agence que « les attaques de missiles du Hezbollah sont possibles, parce que la chaîne de commandement est restée opérationnelle même si le groupe a connu une brève période de chaos après l’explosion des Pagers ».
Dans ce contexte, les trois sources ont indiqué que la capacité de communication du Hezbollah est « soutenue par un réseau téléphonique fixe qualifié d’extrêmement important par le parti pour ses communications ». Malgré les affirmations d’un certain nombre de responsables israéliens selon lesquelles « 50 % des capacités de missiles du Hezbollah ont été détruites, l’armée israélienne a reconnu que le Hezbollah dispose toujours de capacités de différents types ».