Une source proche du Hezbollah a affirmé vendredi à l’AFP que le chef de la force Al-Radwan, l’unité d’élite de la formation libanaise pro-iranienne, avait été tué dans la frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth. « La frappe israélienne a visé le chef de la force Al-Radwan, Ibrahim Aqil, qui a été tué », a ajouté la source. Ce responsable du Hezbollah était recherché par les États-Unis. Selon le ministère libanais de la Santé, le bombardement a fait plusieurs morts dont des enfants et des femmes. L’agence iranienne Tasnim News nie les allégations israéliennes selon lesquelles le général Mohammad Reza Falah Zadeh, chef adjoint de la force al-Qods, a été tué dans le raid sioniste.
Le ministère libanais de la Santé a fait état dans un énième bilan de 12 personnes tombées en martyrs et de 66 blessées, dont 9 dans un état critique. Des enfants et des femmes figurent parmi les victimes. Des médias ont indiqué que les raids ont été perpétrés par des F-35 qui ont largué des missiles sur le bâtiment visé. La Défense civile a fait état que deux bâtiments se sont effondrés dans les raids israéliens.
La veille jeudi dans la soirée, Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, avait annoncé, que la nouvelle phase de la guerre avec le Hezbollah au Liban comporte des risques importants. Le Yedioth Ahronoth a rapporté que le responsable israélien avait fait ces commentaires lors d’une réunion tenue avec de hauts responsables militaires et sécuritaires, dont le chef d’état-major Herzi Halevi. « Dans la nouvelle phase de la guerre, il y a des opportunités importantes mais aussi des risques importants. Nous avons mené une série de discussions au cours de ces derniers jours, et en conséquence, les opérations militaires le long de la frontière nord (avec le Liban) se poursuivront », a-t-il affirmé ajoute le journal israélien.
Cela fait suite à deux vagues d’explosions ayant ciblé des milliers d’appareils de communication sans fil au Liban, principalement utilisés par des membres du Hezbollah, entraînant 37 morts et des milliers de blessés. Beyrouth et le Hezbollah ont imputé la responsabilité des attaques à Tel-Aviv.
Y. Gallant a déclaré que le Hezbollah a le sentiment d’être persécuté et que la série d’actions militaires va se poursuivre, précisant que l’objectif d’Israël est de ramener en toute sécurité les habitants du nord dans leurs foyers et qu’au fil du temps, le Hezbollah paiera « un prix de plus en plus élevé ».
Mercredi, il avait fait savoir qu’une « nouvelle phase » de la guerre dans la bande de Gaza avait commencé. « Nous sommes au début d’une nouvelle phase de la guerre. Elle exige du courage, de la détermination et de la persévérance », a expliqué le ministre aux troupes dans la ville de Haïfa, dans le nord du pays.
Israël n’a pas commenté l’explosion d’appareils de communication, survenue dans un contexte d’escalade de la guerre entre Israël et le Hezbollah depuis le début de la guerre meurtrière de Tel-Aviv contre la bande de Gaza, qui a fait près de 41 300 victimes, principalement des femmes et des enfants, à la suite d’une attaque surprise perpétrée par le Hamas, le 7 octobre 2023.
Par ailleurs, les forces israéliennes ont mené jeudi des frappes aériennes d’envergure contre plusieurs villes du sud du Liban, sur fond d’inquiétudes croissantes quant à une escalade du conflit entre le Hezbollah et Tel-Aviv. Plus de 50 frappes aériennes ont été menées sur des villes du Sud-Liban, a confirmé Anadolu. L’agence de presse officielle libanaise a rapporté que les avions de guerre « ont mené une série de frappes sur la zone de Mahmoudiyeh près du village d’Aaichiyeh et sur Jezzine ». « Les avions de l’ennemi israélien ont lancé dix missiles en direction de la zone de Birket Jabbour », indique la même source.
Le Hezbollah intensifie ses frappes
Pour le 2eme jour consécutif, la Résistance islamique bras armé du Hezbollah a mené des attaques d’une intensité sans précédent contre des positions israéliennes dans le Golan syrien occupé et le nord de la Palestine occupée. L’armée d’occupation israélienne a parlé de trois vagues d’attaques et fait état de 130 roquettes sur la Haute Galilée et le nord du Golan où les sirènes d’alerte ont retenti sans répit. La chaine 14 israélienne a assuré qu’entre 150 et 200 roquettes ont été tirées en une heure depuis le Liban. « Le Hezbollah voudrait prouver après les raids d’hier qu’il est capable de tirer tant qu’il le veut des roquettes et ceci est clair », a-t-elle affirmé.
Alors que la Résistance islamique avait revendiqué 17 opérations anti israéliennes ce jour-là. « Le chiffre le plus élevé depuis le début de la guerre », selon le journal israélien Yediot Ahronoth. Le chef de la municipalité de la colonie Metulla a rendu compte que 50 maisons y ont été endommagées.
Depuis la matinée de vendredi, le Hezbollah a revendiqué 10 opérations anti israéliennes, un bilan qui pourrait être encore provisoire. Dans la première, elle a tiré un projectile guidé sur un point de stationnement de militaires israéliens dans la colonie de Metulla. Par la suite, elle a fait état dans ses communiqués, de salves de roquettes Katiouchas sur plusieurs bases et casernes israéliennes dont la base de défense aérienne et balistique du commandement de la région nord dans la caserne Byria, le siège de défense aérienne et balistique de la caserne Kayla‘, le QG de la brigade des blindés 188 affiliée à la division 36 dans la caserne al- ‘Aliqa. Située au nord de Katzrin (Qatzrin), dans le Golan syrien occupé, à 20 km de la frontière libanaise (c’est la première fois que cette dernière est bombardée), le siège de la brigade balistique et d’artillerie dans la caserne Yoav, le siège de commandement de collecte militaire de la compagnie du Golan dans la caserne Yarden, et le QG de la compagnie du Golan 210 à Nafah et sur le siège actualisé de la base Ayelet HaShaher dans le nord.
Les médias israéliens ont rendu compte de tirs intensifs de roquettes en direction de Safed, la Haute Galilée et le mont Meron et de feux qui ont été déclarés dans plusieurs régions dont Safed en Haute Galilée.
Après le raid meurtrier contre un quartier résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth, la résistance islamique a revendiqué des salves de Katiouchas le siège de commandement de la Légion du nord dans la base Ein Zeitim puis sur le siège des renseignements principaux qui est responsable des attentats dans la base Mishar dans la région nord et sur le siège de l’unité de contrôle aérien et de gestion des opérations aériennes dans la base Meron Dans cette étape de tirs, il est question de 90 roquettes. Le Front intérieur israélien a recommandé aux colons du nord de rester à proximité des abris.
Au sud du Liban, les correspondants ont rapporté que l‘aviation de l’ennemi israélien a mené des raids sur les localités sud-libanaises de Taybeh, Odaysseh, Mays al-Jabal, Yaroun, Kfarkela,…
Les tensions entre Israël et le Hezbollah se sont intensifiées ces derniers jours à la suite d’une vague d’explosions qui a touché mercredi des appareils sans fil ICOM dans tout le Liban, faisant 25 morts et 450 blessés. Ces explosions font suite à d’autres explosions similaires survenues mardi sur des bipeurs, qui ont fait 12 morts, dont deux enfants, et 2 800 blessés, dont 300 dans un état critique. Le gouvernement libanais et le Hezbollah ont tenu Israël pour responsable de ces explosions et l’ont menacé de « graves conséquences ».