Selon l’Agence nationale de l’information, le juge Jamal Hajjar a ordonné l’arrestation de R. Salamé après une audition au Palais de justice, concernant l’affaire de la société « Optimum ». L’ex-banquier comparaît devant la justice libanaise dans plusieurs affaires liées à son mandat de gouverneur de la Banque du Liban de 1993 à 2023.
L’affaire de la société « Optimum » implique des transactions effectuées par la Banque du Liban, qui prêtait des fonds à « Optimum Invest » pour acheter des obligations d’État, avant de les racheter à un prix majoré. Ces opérations ont généré des gains fictifs de 8 milliards de dollars pour la BDL. Les enquêtes ont révélé que ces transactions visaient principalement à dissimuler les pertes croissantes de la Banque du Liban.
R. Salamé est détesté par une grande partie de l’opinion libanaise. Il est même considéré comme le gardien d’un vaste système de corruption institutionnalisée et, chemin faisant, le juge responsable de la ruine du pays. Le banquier loué pour ses aptitudes s’est retrouvé au centre de plusieurs enquêtes de corruption, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent portant sur des centaines de millions de dollars. Des poursuites judiciaires le ciblent depuis plusieurs années en Europe, y compris en France. La tête de celui qui a officié trente ans durant aux premières loges de la banque centrale libanaise est réclamée non seulement dans le pays du Cèdre, mais aussi ailleurs. Il sera incarcéré durant quatre jours au moins au QG de la police pour les besoins de l’enquête. Au terme de ce délai, son statut pourrait passer de celui de suspect à celui d’accusé, si les magistrats jugent avoir rassemblé assez d’éléments pour le traduire en justice.