D’après une source judiciaire, N. Sarkozy a été mis en examen pour recel de subornation de témoin, concernant la rétractation de l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine de ses accusations contre lui fin 2020, et participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée. Une décision qui ouvre la voie à un possible nouveau procès pour ce leader de la droite française.
Elle a été prise au terme d’une trentaine d’heures d’interrogatoire au total sur trois jours et demi, mené par deux magistrats financiers chargés de cette information judiciaire ouverte en mai 2021 sur cette opération, appelée « Sauver Sarkozy » par l’un des mis en cause. Par cette mise en examen, les juges signifient qu’ils estiment disposer de suffisamment d’indices graves ou concordants quant à sa participation aux manœuvres élaborées par au moins neuf autres protagonistes impliqués à des degrés et moments divers, possiblement en leur donnant son aval.
La première étape de l’opération aurait consisté à obtenir la rétractation des accusations contre Nicolas Sarkozy du sulfureux intermédiaire Z.Takieddine, fin 2020 en échange d’une possible rémunération. Puis, au premier semestre 2021, certains des mis en cause auraient tenté d’obtenir une preuve que le retentissant document libyen publié dans l’entre-deux-tours de la présidentielle 2012 par le site français d’investigation Mediapart et évoquant un financement à hauteur de 50 millions d’euros était un faux. Selon ses avocats, l’ancien président français est désormais « fermement décidé » à « défendre son honneur ».
En novembre, l’ancien président reviendra une énième fois devant les juges. Cette fois pour le procès en appel de l’affaire dite Bygmalion. L’agence d’événementiel en charge de la campagne présidentielle de 2012 de N. Sarkozy, soupçonnée d’avoir fait de fausses factures pour masquer le dépassement du plafond légal pour une campagne électorale. En première instance, il avait été condamné à un an de prison ferme.
En mai dernier, N. Sarkozy a été condamné en appel à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes.