Interpellé sur le dossier du Sahara occidental, J-L. Mélenchon a reconnu, dans une longue intervention, qu’il s’agit d’une « question épineuse dans les opinions publiques marocaines. Tout le monde au Maroc se sent investi dans la Marche verte et la continue dans son esprit et même ceux qui aiment le Maroc, même si des fois ils sont tenus par une certaine discrétion, n’en pensent pas moins », a-t-il souligné. A ce sujet, il a rappelé aux médias locaux que la « diplomatie marocaine est très efficace. Elle a permis pendant des années que tout le monde s’y retrouve en étant d’accord avec les résolutions de l’ONU. Le Maroc n’a jamais manqué à sa parole (…) Dans les tous les cas, ce n’est pas le Maroc qui a manqué à sa parole ». De quoi indisposer et Alger et leurs protégés séparatistes !
Dans son analyse de la situation au Sahara, le leader des Insoumis a constaté la présence de « paramètres nouveaux auxquels les Français devraient, sans doute, réfléchir avec plus d’attention. La prise de position des Etats-Unis d’Amérique, d’Israël et d’Espagne a modifié le regard que le monde porte sur cette question. Je souhaite que mon pays le comprenne et que dans tous les cas on n’en fasse pas un sujet de querelle avec les Marocains ». Et d’inviter le gouvernement français « à manifester du réalisme ». J-L. Mélenchon a reconnu que le « Maroc a mis sur la table des propositions intéressantes. Elles doivent être considérées ».
Une pression supplémentaire est ainsi faite sur le président Emmanuel Macron, après celle exercée par, Eric Ciotti, chef du parti Les Républicains. Ce dernier avait souligné lors d’une visite au royaume en mai dernier, que « sur la question du Sahara occidental, la souveraineté du Maroc est indiscutable ».
Deux mois plus tard, 94 parlementaires français avaient signé une tribune collective dans Le Figaro, à l’initiative des sénateurs du parti Les Républicains, Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon, réclamant de l’hôte de l’Elysée son soutien à la marocanité du Sahara. Les auteurs du texte pointaient notamment « les atermoiements français sur le Sahara et la politique d’équilibriste du Quai d’Orsay avec l’Algérie, [qui] poussent le Palais royal à chercher ailleurs qu’à Paris des partenaires militaires ou économiques ».
A rappeler que des militaires français, rattachés à l’ambassade française à Rabat, poursuivent leur visite à Laayoune. Ces membres d’une délégation française se sont rendus au siège de la MINURSO où ils ont eu des entretiens avec des représentants de la mission onusienne. Ils se sont également déplacés, à bord d’un hélicoptère, vers des Team-Sites situés à l’Ouest du Mur des Sables, tenus par les casques bleus.
La délégation militaire, qui comprend notamment un cadre du ministère français de la Défense, a eu des discussions avec le gouverneur marocain chargé de la coordination avec la MINURSO. Mardi, la mission française s’est réunie avec Hamdi Ould Errachid, maire de Laayoune, et des élus locaux.
La délégation n’a pas rencontré des représentants d’associations défendant les positions du Polisario.
Une mission de l’ambassade française à Rabat, composée de l’attaché militaire et du directeur de la sécurité ainsi qu’un conseiller à la chancellerie, s’était déjà rendue à Laayoune, en mars 2021.