La nouvelle tranche d’aide à l’Ukraine annoncée jeudi par Washington comprend 72 obusiers Howitzer et leurs véhicules, 144 000 obus et 121 drones tactiques Phoenix Ghost. Ces drones tueurs d’un nouveau type « ont été développés rapidement par l’US Air Force pour répondre à des demandes spécifiques de l’Ukraine », a précisé un haut responsable du ministère américain de la Défense. Les premiers armements de cette nouvelle tranche arriveront en Ukraine « d’ici la fin du week-end », a ajouté un deuxième responsable du Pentagone ayant requis l’anonymat.
Cette nouvelle tranche de 800 millions de dollars porte à plus de 4 milliards de dollars l’aide à l’Ukraine depuis le début du mandat de J. Biden, dont 3,4 milliards depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, a précisé le Pentagone. Les États-Unis ont également l’intention d’apporter une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars pour le gouvernement ukrainien, afin qu’il puisse payer les salaires et les retraites des fonctionnaires et continuer à assurer des services publics.
L’aide concerne aussi les réfugiés ukrainiens qui veulent venir aux États-Unis, qui ont promis d’en accueillir 100 000. Un nouveau programme va leur être consacré spécifiquement pour qu’ils puissent venir directement d’Europe s’ils sont parrainés par leur famille aux États-Unis ou des organisations non gouvernementales. Jusqu’ici, ils devaient se contenter de la voie générale des réfugiés et demandeurs d’asile et attendre aux frontières américaines, notamment la frontière sud que leur cas soit examiné.
Enfin, J. Biden annonce aussi des sanctions supplémentaires contre la Russie. Comme en Europe, aucun bateau russe ne peut plus accoster dans les ports américains.
Moscou réagit
En réponse aux sanctions prises par les Etats-Unis à l’encontre de la Russie, Moscou a décidé d’interdire de son territoire 29 responsables américains, parmi lesquels figurent la vice-présidente américaine de J. Biden, Kamala Harris, la vice-ministre de la Défense Kathleen Hicks ou le porte-parole du Pentagone, John Kirby. La liste concerne aussi le monde des affaires et comprend le cofondateur de Facebook Mark Zuckerberg, le patron de la Bank of America Brian Moynihan ou la dirigeante de Northrop Grumman, Kathy Warden. Des «journalistes et experts», tels que le coprésentateur de l’émission matinale d’ABC Good Morning America, George Stephanopoulos ou l’éditorialiste au Washington Post, David Ignatius, sont aussi concernés, accusés par la Russie de défendre un «agenda russophobe».
La Russie a également sanctionné 61 personnalités canadiennes, la majorité étant des responsables politiques et des militaires tels le directeur de la communication du Premier ministre Justin Trudeau, Cameron Ahmad, ou le commandant des forces spéciales, Steve Boivin.
Les listes ont été publiées par le ministère russe des Affaires étrangères. Ces personnes «sont interdites d’entrée en Russie pour une durée indéterminée», a affirmé le ministère dans deux communiqués, que l’AFP a pu consulter.
Le 15 mars, la Russie avait déjà sanctionné plusieurs centaines de personnalités américaines et canadiennes, dont le président américain J. Biden et le chef du gouvernement canadien, J. Trudeau, ainsi que plusieurs hauts responsables américains, dont le secrétaire d’Etat Antony Blinken, en réponse aux mesures punitives de Washington contre Moscou en lien avec l’invasion en Ukraine. «Cette mesure, prise en tant que contre-réaction, est une conséquence inévitable de l’orientation extrêmement russophobe prise par l’actuelle administration des Etats-Unis d’Amérique qui, dans une tentative désespérée de préserver l’hégémonie américaine, en renonçant à toute décence, a misé sur un endiguement frontal de la Russie», dénonçait le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Dans cette «liste noire» figurait en outre le fils du président américain Hunter Biden, la porte-parole de la Maison Blanche Jennifer Psaki, le directeur de la CIA William Burns mais aussi l’ancienne Première dame Hillary Clinton, candidate malheureuse à la présidence en 2016 face à Donald Trump.