Les rassemblements de protestation ont eu lieu, samedi, contre un arrêt clé de la Cour suprême du régime sioniste concernant une loi adoptée à la Knesset par le cabinet d’extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui prive la Cour d’une partie de ses pouvoirs de contrôle.
Outre la ville côtière de Tel-Aviv, où des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, des rassemblements similaires ont eu lieu dans des dizaines d’autres endroits des territoires occupés, notamment Haïfa, Beer Sheba, Modiin, Herzilya, la ville occupée d’Al-Quds et dans d’autres villes. La police d’occupation a fermé plusieurs routes principales de Tel-Aviv après le début de la manifestation.
Outre les manifestations hebdomadaires, plusieurs milliers de personnes ont également participé à une marche de trois jours dans la partie nord des territoires palestiniens occupés pour protester contre le projet de loi dit de réforme.
Des milliers de rassemblements hebdomadaires similaires ont eu lieu depuis janvier. Les partisans du projet de loi affirment qu’il contribuera à redistribuer l’équilibre des pouvoirs entre les hommes politiques et le pouvoir judiciaire. Les opposants, en revanche, accusent B. Netanyahu d’essayer de s’emparer du pouvoir. Ils affirment que le Premier ministre, qui fait l’objet de plusieurs procès pour corruption, tente également d’utiliser ce stratagème pour annuler tout jugement rendu à son encontre.
Le cabinet d’extrême droite a déjà adopté l’un des projets de loi à la Knesset, qui supprime le pouvoir du tribunal d’annuler les décisions ou les nominations du cabinet au motif qu’elles sont « déraisonnables ». La Cour suprême du régime israélien, pour la première fois de son histoire, doit réunir l’ensemble de ses 15 juges mardi 12 septembre pour entendre un appel contre ce projet de loi.
Ligoter B. Netayahu
En parallèle, un groupe composé de plus de 3 500 universitaires, écrivains, artistes, anciens diplomates et autres personnalités israéliennes a lancé un appel au président des États-Unis, Joe Biden, et au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, leur demandant de ne pas rencontrer le B.Netanyahu lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies à New York, qui se tiendra à la fin du mois.
« Inviter M. Netanyahou à prendre la parole lors de l’Assemblée générale des Nations unies donnera un pouvoir symbolique et un levier politique à un populiste cynique qui cherche à établir un régime autocratique alors que les institutions de la démocratie sont attaquées partout dans le monde », dénonce la lettre ouverte adressée à A. Guterres.
Selon les signataires de la lettre, B. Netanyahu légitime « des partis politiques racistes, ultranationalistes, fondamentalistes et homophobes…et ce uniquement dans le but de sa survie politique. » Le texte ajoute enfin que « dès le début de la mise en place de son gouvernement d’extrême droite, la coalition de M. Netanyahu a travaillé sans relâche pour saper la démocratie, affaiblir la Cour suprême, neutraliser les médias… »
Selon les signataires, donner une tribune respectable à B. Netanyahu « permettra à ce grand artiste de la duplicité et de la supercherie de réhabiliter son statut international endommagé, ce qu’il cherche désespérément à faire en utilisant la noble institution de l’ONU comme la scène de ses tours de passe-passe verbaux. »