La Resistance a souligné que ces tirs interviennent en soutien au peuple palestinien et à sa résistance dans la bande de Gaza. Le Hezbollah a également annoncé, jeudi, avoir lancé des dizaines de roquettes Katioucha contre la colonie de Matzuva en riposte à une agression israélienne contre la localité de Chamaa qui a couté la vie à quatre Syriens, une mère et ses trois enfants.
Dans la journée de vendredi, vers midi, les combattants de la Résistance islamique ont visé avec des obus d’artillerie un déploiement des soldats de l’occupation sur le site d’Al-Dhaira. Les projectiles ont atteint leur cible, a précisé le communiqué de la Résistance.
Il convient de noter que l’entité sioniste est en état d’alerte après son agression, le mardi, contre un quartier résidentiel dans la banlieue sud de Beyrouth. 7 personnes sont tombés en martyre, dont 3 femmes et 2 enfants, en plus d’un commandant de la Résistance Fouad Choukor. Le secrétaire général du Hezbollah a promis, le jeudi 1er août, une riposte sévère face à cette agression. « La Résistance ne peut que répondre, ceci est réglé et en dehors de toute discussion. L’ennemi et ceux qui sont derrière lui devraient attendre notre riposte prochaine incha’ Allah. Ce n’est pas discutable. Les jours, les nuits et le terrain sont entre nous », a lancé Sayed Hassan Nasrallah.
S’agissant des préparatifs de l’occupation, la chaîne israélienne 13 a révélé que « les estimations d’Israël indiquent que la riposte du Hezbollah sera sévère ». Dans ce contexte, le ministère israélien de la Santé a préparé une liste de noms de médecins qui travaillent dans les hôpitaux du centre d’Israël, afin de les transférer vers le nord en cas de la dégénération de la situation.
Les médias israéliens ont également fait état « d’un processus de préparation du port d’Ashdod afin de servir d’alternative aux ports du nord ».
Pékin appelle à la retenue
La Chine a déclaré, vendredi, qu’elle condamnait tout acte portant atteinte aux civils et a exprimé sa profonde inquiétude au sujet de la frappe aérienne israélienne au Liban. Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, a appelé toutes les parties au calme. « La Chine condamne tout acte qui porterait atteinte aux civils et exprime sa profonde inquiétude face à la situation actuelle. Nous appelons toutes les parties concernées au calme et à la retenue et à éviter une nouvelle escalade des tensions », a-t-il déclaré aux journalistes lors d’un point de presse.
La tension est à son comble entre le Hezbollah et Israël, à la suite de l’attaque à la roquette lancée, le 27 juillet, contre la ville druze de Majdal Shams, sur le plateau du Golan occupé par Israël. Israël a accusé le Hezbollah d’être à l’origine de l’attaque, mais le groupe libanais a nié toute responsabilité. Le 30 juillet, l’armée israélienne a mené une attaque contre la banlieue sud de Beyrouth, visant un haut commandant du Hezbollah. Le lendemain, le mouvement de résistance palestinien Hamas a annoncé que son leader Ismail Haniyeh avait été tué par une attaque israélienne dans la capitale iranienne, Téhéran.
Depuis Beyrouth, Najib Mikati, Premier ministre libanais, a mis en garde, vendredi, contre l’expansion des tensions dans la région en raison des récents développements alarmants. Lors d’une visite au quartier général du commandement de l’armée à Yarze, à l’est de Beyrouth, il a déclaré que « les conditions de sécurité actuelles au Liban sont préoccupantes ».
N. Mikati, également, a évoqué « l’escalade israélienne systématique et dangereuse » observée ces derniers jours, réaffirmant le droit du Liban à « défendre sa terre, sa souveraineté et sa dignité par tous les moyens disponibles, quels que soient les sacrifices ». Et de souligner que le gouvernement a fait savoir aux pays amis et frères que le Liban prône la paix, pas la guerre. Il a, par la même occasion, réitéré l’engagement du Liban à parvenir à une stabilité durable en récupérant les territoires occupés dans le sud du Liban et en garantissant le plein respect par Israël de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Craintes israéliennes
Des membres de la Knesset (parlement israélien) ont mis en garde le Premier ministre Benyamin Netanyahou contre un « échec cuisant » si l’armée lançait une invasion terrestre au Liban. C’est ce qui ressort d’une lettre confidentielle envoyée par trois membres de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la sécurité à Netanyahu, selon ce qu’a rapporté, vendredi, la Société israélienne de radiodiffusion (KAN). « Les membres de la Knesset Amit Halevi, Ze’ev Elkin et Ohad Tal, de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la sécurité, ont mis en garde les membres du gouvernement contre une invasion terrestre au Liban selon le plan actuel de l’armée, dont ils affirment avoir appris les détails », a rapporté KAN.
Les parlementaires auraient déclaré qu’ils soutenaient « le principe d’une invasion terrestre au Liban, mais le plan qui leur a été présenté conduira à la confusion plutôt qu’à une véritable victoire ». Les trois députés ont envoyé une lettre confidentielle au premier ministre et aux ministres du gouvernement il y a un mois et demi, dans laquelle ils écrivaient : « Selon les informations dont nous disposons, la mise en œuvre du plan opérationnel élaboré par l’armée pourrait conduire Israël à un échec cuisant aux conséquences sans précédent, et les chefs des services de sécurité se trompent lourdement dans leur compréhension de la stratégie de l’ennemi » (en référence au Hezbollah), a poursuivi KAN.
Le média a confirmé que les trois députés ont expliqué en détail les raisons de leurs réserves à l’égard du plan de l’armée « qui n’a pas été sérieusement discuté au sein du cabinet élargi, mais qui est connu de la direction militaire, y compris de la direction sur le terrain, et qui a bien sûr été discuté entre l’armée, Yoav Gallant et le premier ministre ».
Les députés estiment également, selon KAN, que le plan pour le Liban « n’a pas tiré les leçons des erreurs commises lors de l’opération terrestre dans la Bande de Gaza, et que l’objectif de la guerre devrait être défini en termes d’affaiblissement des capacités gouvernementales et militaires du Hezbollah, et non pas en termes de son élimination de la région ». Ils ont expliqué que « l’activité prévue dans le secteur sud du Liban n’éliminera pas la menace de la puissance de feu du Hezbollah, qui est principalement déployée au nord du fleuve Litani et peut atteindre Haïfa, Tel-Aviv et même le sud ».
En mars dernier, la télévision israélienne Channel 13 a rapporté que Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée israélienne, avait demandé au général de brigade Chico Tamir, qui avait élaboré le plan d’invasion de la Bande de Gaza, de « préparer plusieurs plans possibles en vue d’une opération terrestre au Liban ».