Le dernier rapport de la Fédération sur les « violences basées sur le genre » indique que les violences psychologiques arrivent en tête avec 20.353 cas enregistrés, représentant 46,2 %. Les violences socio-économiques suivent avec 10.940 cas, soit 24,8 %, tandis que les violences physiques totalisent 6.572 cas, soit 15,1 %. Les violences sexuelles et juridiques enregistrent respectivement 3.518 cas (8,4 %) et 2.324 cas (5,5 %).
Un examen approfondi met en lumière que les violences psychologiques, en particulier les insultes, les calomnies et les attaques verbales, constituent la forme prédominante, représentant 28 % des cas enregistrés. Les mauvais traitements suivent avec un taux de 18 %. Ces agressions, souvent perpétrées par des conjoints, des ex-partenaires ou des membres de la famille, ont des conséquences graves sur la santé mentale des femmes, sapant leur confiance en elles. En raison de leur nature indirecte, ces violences sont difficiles à détecter par des tiers.
En ce qui concerne les violences physiques, le rapport met en avant que les coups et blessures, avec ou sans utilisation d’armes, sont les actes les plus courants, touchant 59 % des femmes expatriées. Cela soulève des interrogations sur l’efficacité des mesures de protection prévues par la loi n° 103.13 contre la violence envers les femmes.
Le rapport relève également les lacunes dans la lutte contre les violences sexuelles, mettant en évidence le besoin de réviser les définitions légales, notamment en ce qui concerne le harcèlement sexuel. Les femmes, cependant, commencent à briser le silence avec une augmentation des signalements.
L’acte de harcèlement sexuel est également présent comme l’un des actes les plus marquants signalés par les femmes venant dans les centres des deux réseaux, puisque ses cas sont enregistrés à un taux de 30 %, rappelant que la définition du harcèlement sexuel dans le Code pénal marocain et la loi 103.13 sont encore insuffisants. la loi stipule que « la personne est coupable de harcèlement sexuel… quiconque en usant de l’autorité que lui confère ses fonctions, harcèle autrui en usant d’ordres de menaces de contrainte ou de tout autre moyen, dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle »,ce qui peut laisser présager que l’acte de harcèlement commis pour la première fois reste autorisé, à condition que le législateur stipule la persévérance, ce qui indique l’insistance sur l’acte et sa répétition.
Les actes de violence économique et sociale, tels que le non-paiement délibéré de la pension alimentaire, restent préoccupants, touchant environ 60 % des femmes expatriées dans les centres des deux réseaux. De plus, la violence juridique révèle des obstacles dans les procédures de preuve et les normes pour l’estimation de la pension alimentaire.
Le rapport conclut en soulignant la persistance des actes de violence en ligne, tels que les insultes et les menaces, qui demeurent d’actualité. En effet, quelque 419 cas souffrent de violence en ligne, soit un taux de 15 %, suivis des actes de menaces, qui ont atteint 282, et enfin des cas de violences de harcèlement sexuel, qui a atteint 274 cas, soit un taux de 10 %, 242 cas de harcèlement, soit un taux de 9 %, 170 cas de diffamation, soit un taux de 6 %, 141 cas de fraude, soit un taux de 5 %, 116 actes de partage non consensuel de photos ou de messages, à un taux de 4 %, et 75 actes de commentaires offensants, à un taux de 3%, tandis que le reste des autres actes constituait 33 %.
En ce qui concerne la situation familiale des femmes victimes, 63 % d’entre elles sont mariées, ce qui souligne le degré de vulnérabilité.