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Violence contre les femmes : L’ADFM plaide la réforme globale des lois discriminatoires

La communauté internationale commémore cette année les 16 jours d’activismes pour l’élimination de la violence à l'égard des femmes sous le slogan « Investir pour prévenir la violence à l'égard des femmes et des filles ». Ainsi, les Nations Unies appellent les Etats à investir dans les politiques publiques et affecter les ressources humaines et financières conséquentes, pour prévenir et éliminer la violence à l’égard des femmes.
Violence contre les femmes : L’ADFM plaide la réforme globale des lois discriminatoires

Si l’on se réfère aux statistiques livrées par le Haut-Commissariat au Plan aussi bien dans l’enquête de prévalence sur la violence à l’égard des femmes que dans le rapport 2022 « Les marocaines en Chiffres », ce slogan représente pour le Maroc un véritable enjeu et un défi à relever.

Ces statistiques indiquent que l’investissement dans les politiques publiques en matière de droits des femmes et de lutte contre les violences et discriminations à leur égard reste faible au regard des résultats enregistrés. En témoigne, le projet de loi de finances 2024 qui affecte de faibles budgets pour la réalisation de l’effectivité des droits des femmes et leur protection contre les différentes formes de violence et de discrimination.

Ceci a également été confirmé, lors de la pandémie du COVID19 et du récent séisme dans la région d’Al-Hawz, où des milliers de femmes ont été victimes de violence car les commissions régionales et locales de prise en charge des femmes victimes n’étaient pas opérationnelles par manque de ressources.

Dans ce cadre et conformément au slogan de l’ONU pour l’année 2023, l’ADFM, met l’accent sur l’importance d’une vision globale, stratégique et redevable des politiques publiques doublée d’une affectation budgétaire conséquente pour l’effectivité de l’égalité et la lutte contre les discriminations et la violence à l’égard des femmes. Plus l’ONG interpelle les responsables pour  l’harmonisation de toutes les lois et les politiques publiques avec la Constitution et les engagements internationaux du Maroc, en accordant la priorité à la refonte globale du Code de la Famille et du Code Pénal, afin d’assurer l’égalité des droits et la justice pour tous les citoyens et toutes les citoyennes sans discrimination aucune. Comme elle les incite à la révision de la loi portant création de l’Autorité pour la Parité et la Lutte contre toutes les formes de Discrimination conformément aux exigences constitutionnelles et sur la base des Principes de Paris afin de conférer à cette institution constitutionnelle les pouvoirs de promotion et de protection des droits des femmes.

L’ADFM appelle aussi à la révision de la loi 103-13 qui a montré ses limites en matière de prévention de la violence, de protection des femmes et de prise en charge des victimes et l’affectation des ressources humaines et financières nécessaires pour l’opérationnalisation effective des commissions régionales et locales de prise en charge des victimes ainsi que la mise en place sur l’ensemble du territoire national, d’une chaîne de services pour les femmes victimes de violence dotée des mécanismes et outils requis pour faciliter l’accès des femmes à la justice. Comme elle pousse à l’institutionnalisation de l’égalité et l’autonomisation des femmes dans la loi de finances, les programmes et les politiques publiques notamment l’intégration des femmes dans l’activité économique et l’élargissement de la protection sociale à toutes les catégories de travailleuses. Et appelle à l’adoption de mesures permettant de protéger les femmes contre la pauvreté et la vulnérabilité en leur garantissant, notamment un logement décent, dans le cadre du programme d’aide au logement pour la période 2024-2028, ainsi que la protection sociale requise pour être à l’abris de la violence et de l’exploitation économique.

L’implication effective du mouvement des femmes, est exigée, rappelle l’ADFM, dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation des stratégies et des politiques publiques relatives aux droits des femmes et la lutte contre les violences et discriminations à leur égard.  Comme elle revendique la promotion de la culture de l’égalité à travers d’une part l’intensification et la pérennisation de programmes nationaux de sensibilisation à la lutte contre la violence adaptée aux différents contextes et cibles, et d’autre part en intégrant l’éducation à l’égalité dans les manuels scolaires ainsi que dans les programmes et pratiques du système éducatif.

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