Les appareils ont été abattus par la défense russe dans les régions de Kalouga et d’Istra (au sud-ouest et à l’ouest de Moscou), mais aussi dans celles de Tver et de Zavidovo (au nord-ouest de Moscou). Des informations confirmées par l’armée. Les assauts de drones sur le territoire russe se sont multipliées depuis trois mois et le début de la contre-offensive ukrainienne, qui peine sur le terrain. Moscou et la péninsule de Crimée sont particulièrement visés.
« Les forces armées ukrainiennes n’ont atteint leurs objectifs dans aucune des directions », a fait valoir Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, lors d’une vidéoconférence organisée mardi avec le commandement de l’armée. Cette prise de parole intervient au troisième mois de la contre-offensive ukrainienne, qui a débuté début juin. Les dirigeants ukrainiens « essaient désespérément de démontrer à leurs tuteurs occidentaux au moins quelques succès dans leurs opérations offensives afin d’obtenir davantage d’assistance militaire et économique », a dénoncé le ministre russe. « Cela ne fait que prolonger le conflit », a-t-il ajouté.
La situation s’avère tendue dans la direction de Zaporojié, a fait remarquer S. Choïgou, soulignant que l’armée ukrainienne y avait engagé ses brigades de réserve. De son côté, Kiev a revendiqué dans cette région la prise du village de Rabotino, peuplé de 400 habitants avant la guerre. Cela n’a pas empêché S. Choïgou de saluer les unités pour leurs actions « décisives » dans « les directions de Koupiansk et de Kremensky », dans le Donbass, celles-ci y améliorant selon lui « considérablement » leurs positions.
« Depuis le début de la soi-disant offensive, les pertes ennemies ont atteint 66 000 personnes et 70 600 armements », a-t-il par ailleurs revendiqué, dénonçant enfin des attaques contre des cibles civiles pour « couvrir l’échec de leur offensive » et présenter ces attaques comme des victoires. Des tentatives d’attaques de drones sont en effet quasi-quotidiennement signalées dans la profondeur russe, contre la capitale Moscou ou la Crimée, notamment contre le pont reliant la péninsule à la Fédération de Russie.
A rappeler que la veille, la Défense russe a annoncé avoir anéanti un chantier naval ukrainien spécialisé dans la production de drones militaires aquatiques utilisés par Kiev pour attaquer des infrastructures civiles en Russie, via un escadron de drones russes.
Plus, des avions russes de la Flotte de la mer Noire ont détruit dans la nuit du 3 au 4 septembre quatre vedettes Willard Sea Force de production américaine qui transportaient des groupes de débarquement ukrainiens. Ces bateaux avaient été détectés dans la partie nord-ouest de la mer Noire.
Selon le ministère, l’armée ukrainienne utilise souvent des drones aquatiques pour mener des attaques en mer Noire, visant les navires russes qui garantissent la sécurité de la navigation des bateaux civils ainsi que le pont de Crimée. Dans la nuit du 1er au 2 septembre, l’armée russe avait éliminé trois de ces engins ukrainiens qui ciblaient le pont.
A Kiev, Oleksiï Reznikov, ministre de la Défense, a remis sa démission ce 4 septembre à la Rada après l’annonce la veille par le président Volodymyr Zelensky de son remplacement à la suite de scandales de corruption.
« J’ai remis ma lettre de démission à Rouslan Stefantchouk, président du Parlement ukrainien », a déclaré sur le réseau social X O. Reznikov, 57 ans, en poste depuis novembre 2021. Le ministre ukrainien de la Défense était devenu l’un des visages du conflit, se rendant fréquemment à l’étranger pour négocier de nouvelles aides auprès des alliés occidentaux de Kiev. Mais un scandale de corruption concernant un contrat de fournitures pour l’armée, signé avec une entreprise turque, l’implique directement. Son départ est donc bien accueilli par les Ukrainiens.
Attendue en coulisses ces derniers jours, cette décision intervient en pleine contre-offensive ukrainienne et alors que V. Zelensky a promis de renforcer la lutte contre la corruption. Mal endémique en Ukraine, celle-ci menace son statut de pays candidat à l’Union européenne.