En cas de besoin, la Russie pourrait utiliser à nouveau l’Orechnik, un missile balistique hypersonique russe, mais elle n’est pas pressée, selon le président russe. « […] mais nous ne sommes pas pressés de les [Orechnik] utiliser, parce que ces armes sont puissantes, elles sont conçues pour effectuer certaines tâches ». Il a également mentionné que si des armes de moyenne portée plus puissantes étaient nécessaires, la Russie les utiliserait. Vladimir Poutine a également déclaré qu’il disposait d’informations assez complètes sur l’opération militaire spéciale et qu’il était sûr que la Russie progresserait encore sur le front.
Le maitre du Kremlin a aussi attiré l’attention sur le fait que l’Ukraine était totalement dépendante de l’Europe et que, malgré cela, Kiev agissait contre ses maîtres à Bruxelles. Il a cité pour exemple la situation avec le transit du gaz russe : « Ils ont annoncé que l’accord ne serait pas prolongé. D’accord. Comme je l’ai déjà dit, ils mordent la main de l’Europe. Sans le soutien de l’Europe, l’Ukraine ne peut pas combattre, ni même exister ». Il a également ajouté : « Ils punissent en réalité l’Europe en annulant le contrat de transport de notre gaz ». V. Poutine a déclaré une fois de plus que la Russie était prête à fournir du gaz à l’Europe via la Pologne : « Il suffit d’appuyer sur le bouton ».
Le président russe a aussi évoqué la discussion de 2021 concernant la crise ukrainienne avec Joe Biden, le président actuel des États-Unis : « Je sais que j’en ai parlé, ce n’est en aucun cas un secret. En 2021, l’actuel président Biden, с’est exactement ce qu’il m’avait suggéré : reporter de 10 à 15 ans l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, parce qu’elle n’est pas encore prête ». Le président avait répondu à cette proposition sans enthousiasme : « Oui, elle n’est pas prête aujourd’hui. Mais vous la préparerez et l’accepterez. En termes de délais, ça représente un instant. Quelle différence cela fait-il pour nous : aujourd’hui, demain ou dans dix ans ? ». V. Poutine a nuancé qu’il n’était pas au courant des intentions de la future administration US, mais si elles étaient similaires à celles de l’administration Biden, ça ne ferait « aucune différence » pour la Russie. Enfin, V. Poutine a une nouvelle fois souligné que la Russie était favorable aux négociations et que, par exemple, elle ne s’opposait pas à ce que la Slovaquie serve de plateforme de négociations au sujet de l’Ukraine.
Démobilisés es Européens ?
The Guardian a rapporté dans sa livraison de jeudi que la volonté de l’Europe de soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire a diminué au cours de l’année écoulée, citant les données d’un sondage YouGov effectué dans quelques pays européens. Le quotidien britannique a indiqué que le soutien à l’arrêt des hostilités par la négociation, qui aurait pour conséquence la conservation des nouvelles régions, rattachées à la Russie à l’issue des referendums en septembre 2022 (Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, régions de Kherson et Zaporojié), s’était intensifié et était devenu l’option préférée dans quatre des pays européens : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
Le journal attribue cette tendance au retour de D. Trump à la présidence américaine le 20 janvier 2025. Ainsi, selon le quotidien britannique, en Espagne, en Allemagne, en France et en Italie, la part des personnes favorables à la poursuite des hostilités jusqu’à la victoire de Kiev ne dépasse pas les 28%. Près de la moitié des personnes interrogées dans ces pays se sont prononcées en faveur de négociations. En Suède, au Danemark et en Grande-Bretagne, en revanche, la part des partisans des négociations ne dépasse pas 32%.
The Guardian a également révélé que le soutien en faveur d’une victoire inconditionnelle de l’Ukraine avait chuté de près de 20%. Ainsi, la part des Britanniques favorables à une fin du conflit en faveur exclusive de Kiev est passée de 55 à 36%, celle des Suédois de 60 à 50% et celle des Danois de 58 à 40%. Selon le journal anglais, la majorité des Européens pense que leur pays n’aide pas suffisamment l’Ukraine en termes de sanctions économiques contre Moscou, d’assistance militaire et autre à Kiev. Cependant, peu d’Européens pensent que c’est leur pays qui devrait augmenter son aide, alors que dans des pays comme l’Allemagne et l’Italie, la majorité des habitants se prononcent en faveur d’une réduction de l’aide. The Guardian a aussi souligné que la plupart des Européens de l’Ouest s’attendent soit à la poursuite du conflit, soit à des négociations, mais pas à un accord de paix. Selon le quotidien britannique, la résolution du conflit est considérée comme plus probable par les habitants du Danemark (47%), de l’Allemagne (40%), de la Grande-Bretagne et de la France (38%) et de l’Italie (36%), tandis que la poursuite des hostilités est considérée comme un scénario légèrement plus probable par les habitants de l’Espagne (36%) et de la Suède (35%). Le sondage a été réalisé dans sept pays européens : l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne, la Suède et le Danemark.