« Les négociations sont déjà en cours (…) Rabat exige que Pedro Sanchez revienne dans la capitale marocaine avec du nouveau par rapport à ce qui a été convenu lors de son dernier voyage en février de cette année », à l’occasion de la Réunion du haut niveau entre les deux pays à Rabat.
Le projet de visite se heurte aussi à un obstacle de taille : le Maroc n’a pas encore assuré le chef du gouvernement espagnol qu’il sera reçu par le roi Mohammed VI, indiquent des sources diplomatiques à OK Diario. Solution avancée par le média : P. Sanchez pourrait inviter le roi Felipe VI à l’accompagner au Maroc. Et de préciser que l’entretien téléphonique de la semaine dernière entre le chef de l’exécutif espagnol et son homologue marocain s’inscrivait dans les efforts entrepris par P. Sanchez pour « débloquer » la situation. P. Sanchez a révélé avoir eu une conversation « clé » avec Aziz Akhannouch, deux semaines seulement après le début de la nouvelle législature. Les deux hommes ont exprimé leur engagement à favoriser « une relation plus étroite » et à « explorer les nouvelles opportunités qu’offre cette relation renouvelée ».
Pour rappel, P. Sanchez n’a pas été reçu par le roi Mohammed VI lors de la Réunion de haut niveau Maroc-Espagne, organisée en février à Rabat.
En attendant, le commerce bilatéral de part et d’autre du Détroit sont au beau fixe. Ainsi, sur la foi de sources informées consultées par le média The Objective, les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne dépasseront de loin les chiffres de l’année précédente qui était déjà un record en soi.
Ces chiffres s’expliquent par l’excellence des relations entre Madrid et Rabat depuis la signature de la feuille de route bilatérale qui a consacré une nouvelle relation entre les deux royaumes.
L’Espagne a fait du Maroc la priorité de sa politique extérieure et encore plus depuis que les deux pays s’entendent désormais sur la question du Sahara. En effet, Madrid a apporté son appui à la proposition d’autonomie marocaine.
Le commerce extérieur de l’Espagne avec le Maroc a clôturé l’année 2022 à ses plus hauts niveaux. Les exportations ont atteint 11.748,2 millions, avec une croissance de 23,7%, tandis que les importations ont atteint 8.692,3 millions, soit une amélioration de 19,1%.
Dans le cas espagnol, les exportations ont battu le record en atteignant 389,208 millions d’euros, soit une augmentation de 22,9% ; tandis que les importations se sont élevées à 457,321 millions, soit une croissance de 33,4%.
Les exportations espagnoles vers Rabat sont passées de 3% du total des expéditions à l’étranger à 3,2% actuellement, tandis que les importations ont augmenté de 1,9% à 2,1%
De même la croissance du commerce extérieur avec le Maroc est bien supérieure à la moyenne, note The Objective. Entre janvier et septembre, les exportations vers le Maroc ont atteint 9.143,1 millions d’euros, soit une amélioration de 3,1%, tandis que pour les importations, elles ont atteint 6.754,2 millions, soit une croissance de 2,1%, au moment où toutes les exportations de l’Espagne à l’étranger ont augmenté de seulement 0,3% et les achats ont diminué de 6,7%, ce qui montre l’importance de la relation avec le Maroc pour l’Espagne.
De même, l’achat de fruits et légumes en provenance du Maroc, principalement en raison des prix élevés en Espagne pourrait augmenter en Espagne.
« Historiquement, l’Espagne achetait à Rabat des appareils et du matériel électriques, du poisson, des crustacés et des mollusques, des voitures et des vêtements tricotés » mais à cause du contexte de sécheresse et l’augmentation des coûts de l’énergie en Espagne, favorise une demande croissante en produits agricoles issus du Maroc où la main d’œuvre est nettement moins chère.
