La tension monte à Bruxelles autour de la nomination de l’Américaine F. Scott-Morton au poste d’économiste en chef de la direction générale chargée de la concurrence. Au départ, la polémique était limitée aux bancs des députés français à Strasbourg même si elle balayait l’ensemble du spectre politique. Elle est ensuite restée centrée sur la France lorsque Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, a demandé à la Commission européenne de réexaminer la candidature de l’Américaine. Mais depuis, la polémique continue d’enfler. Elle s’est étendue à l’ensemble des quatre partis les plus nombreux au Parlement européen, conservateurs, socialistes, centristes et verts. Leurs quatre présidents, un Allemand, une Espagnole, un Français et un Belge ont demandé dans une lettre commune à la Commission de renoncer à cette nomination.
Les préoccupations sont de trois ordres. D’abord l’incompréhension du besoin d’aller choisir une étrangère. Ensuite, la crainte d’une ingérence extérieure puisque F. Scott-Morton a été procureure adjointe dans l’administration Obama. Enfin le risque de conflit d’intérêt, car elle a été consultante pour Apple, Microsoft et Amazon. Pour les questions de concurrence, ces géants de nouvelles technologies sont au centre des préoccupations européennes. Pour les députés européens, les choses sont assez claires : ils ne croient pas que les braconniers puissent faire les meilleurs gardes-chasse.