Le gouvernement a avalisé l’emprunt de 95 millions euros «conclu le 31 août 2022 entre le royaume du Maroc et Banco Santander S.A, portant sur le financement du contrat commercial signé entre l’Administration de Défense Nationale et la société Navantia S.A», révèle la dernière édition du Bulletin officiel du 6 octobre.
Le recours à la banque espagnole pour financer cette commande devant renforcer les capacités de la Marine Royale par l’acquisition d’un patrouilleur flambant neuf, n’est pas le premier du genre à être signé. En effet, les mêmes conditions avaient prévalu en mai 2021 auprès de la banque française BNP-Paribas pour doter les Forces armées royales (FAR) de missiles MICA (Missiles d’interception, de combat et d’auto-défense). La commande passée auprès du groupe MBDA France permettra de renforcer la puissance de feu de l’armée marocaine en les dotant de projectibles qui peuvent aussi bien être utilisés par les chasseurs (Mirage en l’occurrence) que par des unités au sol et/où des navires.
Les responsables de Navantia peuvent enfin souffler après avoir attendu des mois durant la concrétisation de la commande marocaine retardée par le coup de froid ayant marqué les relations maroco-espagnoles. Ricardo Domínguez, président de la compagnie publique espagnole, avait souhaité, deux semaines après le sommet du 7 avril à Rabat, entre le roi Mohammed VI et Pedro Sanchez, que le projet puisse bénéficier de la nouvelle étape dans les relations entre Rabat et Madrid. «Il existe un accord avec le Maroc pour la construction du navire. La signature finale de la partie financement a été ralentie mais l’ingénierie a avancé. Le bateau est dans sa phase conception», avait-il souligné.
La commande marocaine a été annoncée, le 8 janvier 2021, par Maria Jesus Montero, ministre espagnole des Finances. Face aux médias, elle s’était félicitée que le contrat assure des postes d’emploi à 250 salariés de la région de Cadix pour au moins trois années.
Pour mémoire, c’est en janvier 2020 que Navantia avait proposé au Maroc la construction de deux patrouilleurs d’une valeur de 260 millions euros.