Venus de plusieurs villes, le cortège massif a pris son élan, comme prévu, de la place Bab El Had, avec des milliers de drapeaux palestiniens et de portraits d’icônes de la résistance. Les participants ont scandé des slogans exprimant leur solidarité absolue avec le peuple palestinien et leur soutien à la résistance palestinienne à Gaza et en Cisjordanie. Ils ont condamné la complaisance de décideurs arabes envers la cause palestinienne. Les manifestants n’ont pas manqué, non plus, de fustiger, la complicité des capitales occidentales soutenant l’occupation dans sa barbarie. A rappeler que tout récemment, Benyamin Netanyahu, chef du gouvernement génocidaire, a été accueilli les bras ouverts en Hongrie, en dépit du mandat lancé par la Cour pénale internationale (CPI) et les recommandation de la Cour internationale de justice (CIJ). Le boucher de Gaza est par ailleurs attendu à Washington où il sera reçu en grande pompe par l’actuel locataire de la Maison Blanche qui apporte tout le soutien à l’occupant israélien. Pis, Donald Trump est allé jusqu’à suggérer le transfert des Gazaouis pour établir sur les 360 km carrés de l’enclave une « Riviera » au Machrek… Comme d’habitude, le point d’orgue de cette gigantesque manifestation est le cri du cœur lancé par des milliers de gorges pour exiger, comme le soulignent aussi des banderoles, la fin de toutes les formes de normalisation du Royaume avec Israël. Une normalisation jugée immorale, contre-productive et éminemment impopulaire.
Depuis que l’occupation israélienne a repris son offensive sur la bande de Gaza, le 18 mars, plus de 1 335 personnes ont été tuées et plus de 3 000 blessés, selon les chiffres officiels en Palestine. Cette semaine, le bilan total depuis le début de la guerre du 7 octobre 2023 s’est élevé à 50 523 morts. Dans l’enclave palestinienne, le ministère de la Santé a par ailleurs alerté que 602 000 enfants risquaient la paralysie permanente et des handicaps chroniques, faute vaccination contre la poliomyélite, au vu des aides humanitaires dont l’acheminement reste suspendu.
Il y a lieu de rappeler qu’une marche, organisée dans la ville de Tétouan, a subi les contrecoups d’une gestion sécuritaire par trop maladroite. D’autant plus que les manifestants qui dénonçaient la boucherie en cours en Palestine occupée, tout en exigeant la rupture des liens entre Rabat et Tel-Aviv, n’ont pas manqué de rappeler au cordon sécuritaire le caractère éminemment pacifique de la marche.